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Infirmières d’agences privées : un « outil nécessaire », croit le ministre de la Santé

Une infirmière qui tient un livre dans ses bras.

Les réseaux de santé Vitalité et Horizon ont recours à des infirmières itinérantes pour pallier le manque de main-d'œuvre.

Photo : iStock / nathaphat

Au Nouveau-Brunswick, le recours aux infirmières provenant d’agences privées pour pallier la pénurie de personnel dans le système de santé est une méthode utile et « nécessaire », selon le ministre de la Santé Bruce Fitch, qui soutient toutefois que cette mesure est temporaire.

Plus tôt cette semaine, Radio-Canada Acadie a révélé que des infirmières itinérantes sont embauchées au sein du Réseau de santé Vitalité et travaillent au CHU Dumont de Moncton et à l’Hôpital régional de Campbellton.

Cette décision est critiquée par le Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick, car les infirmières des agences privées sont mieux rémunérées que les infirmières immatriculées en poste dans les hôpitaux de la province.

Combler le manque de personnel avec les infirmières itinérantes est nécessaire, c'est un outil qui est utilisé afin de s'assurer que les services sont disponibles, explique le ministre Bruce Fitch.

Le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Bruce Fitch, lors d'une annonce à Saint-Jean, lundi.

Le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Bruce Fitch

Photo : Radio-Canada

Le ministre de la Santé ajoute que cette méthode est temporaire, mais que la province a besoin de ces infirmières itinérantes pour maintenir des salles d’urgence ouvertes et s’assurer que les Néo-Brunswickois aient accès à des soins de santé de qualité lorsqu’ils en ont besoin.

Questionné pour savoir si la province a les moyens de payer ces infirmières, dont les tarifs sont plus élevés, le ministre est d’avis qu’il s’agit d’un investissement essentiel dans le contexte actuel.

« Cela coûte plus cher, sans aucun doute, mais cela nous coûte cher aussi, si nous devons fermer une salle d'urgence ou perdre une unité. »

— Une citation de  Bruce Fitch, ministre de la Santé du N.-B.

Horizon a aussi recours aux infirmières itinérantes

Dans un courriel envoyé le 6 octobre par la vice-présidente aux soins infirmiers et cheffe du personnel infirmier du Réseau de santé Horizon, on indique que le réseau anglophone n’a pas embauché d’infirmières par l’entremise d’agences privées.

Toutefois, la présidente-directrice générale par intérim du Réseau de santé Horizon, Margaret Melanson, confirme lundi qu’Horizon a commencé à faire affaire avec ces agences l'été dernier.

Margaret Melanson en mêlée de presse, entourée de caméras et de micros, dans les corridors de l'édifice de l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.

Margaret Melanson, présidente-directrice générale par intérim du réseau de santé Horizon

Photo : CBC / Jacques Poitras

Oui, nous en avons quelques-unes, très peu, dans le système, dit-elle. Peut-être 10 ou moins.

Elle explique que, face à la pénurie de personnel, cette option a été envisagée pour fournir un certain soutien au personnel existant en salle d’urgence et en soins critiques.

Une option de dernier recours

Les réseaux de santé ne vont pas de gaieté de cœur lorsqu'ils décident d’aller de l'avant avec le recours aux agences privées, explique Stéphanie Collin, professeure à l'École des hautes études publiques de l’Université de Moncton.

Stéphanie Collin parle à un micro.

Stéphanie Collin, professeure à l'École des hautes études publiques de l'Université de Moncton et spécialiste de la gestion des services de santé (archives)

Photo : Radio-Canada / Patrick Lacelle

Elle explique que, devant un besoin criant de personnel, vient un moment où ils n’ont tout simplement plus le choix, après avoir épuisé les solutions qui se présentaient à eux.

Elle admet que l'idée d'un recours à ces infirmières qui ne connaissent peut-être pas bien le département ou les méthodes de travail propres à une unité de soins peut créer un malaise auprès du personnel.

Comment faire autrement, alors?

L’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton effectue une recherche sur la pénurie de professionnels en santé dans les communautés en situation linguistique minoritaire.

Les chercheurs ont interrogé plusieurs médecins et infirmières du Réseau de santé Vitalité pour mettre en lumière les raisons entourant la pénurie de personnel, l’incidence sur la rétention, l’environnement de travail et les relations entre les médecins et les infirmières.

« Pour moi, avoir recours aux agences privées, c'est un peu comme mettre un diachylon sur les problèmes, alors qu’il faut s'intéresser à l'organisation du travail. »

— Une citation de  Stéphanie Collin, professeure à l'École des hautes études publiques, Université de Moncton

La professeure explique qu’en discutant avec les infirmières, entre autres, le salaire n’est pas un facteur aussi déterminant que l’on pourrait penser dans la rétention du personnel.

Le salaire a peu d'impact sur, par exemple, le fait que les infirmières, les infirmiers sont heureux au travail, sur le fait que certains vont tomber en burnout [...] Ce qui est plus important, c'est cette idée-là d’avoir un climat de travail qui est sain, un endroit où [...] on a le goût de travailler, explique-t-elle.

Les résultats de cette étude et des recommandations seront présentés dans les prochains mois.

Avec des renseignements d’Héloïse Rodriguez-Qizilbash et de Pascal Raiche-Nogue

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