Les ventes de billets d’avion à 500 $ en perte de vitesse

Le programme de billets d'avion à 500 $, au Québec, est en perte de vitesse.
Photo : Radio-Canada
Créé dans le but de stimuler la demande pour du transport aérien régional au Québec, le programme de billets d’avion à 500 $ connaît un important ralentissement. Plus de quatre mois après le lancement du programme, seulement 15 % des billets disponibles ont été vendus.
De toute évidence, ça ne suit pas la bonne tendance en ce moment
, constate le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard.
Les plus récentes données du ministère des Transports du Québec (MTQ) démontrent qu’en date du 12 octobre, 15 306 allers-retours à 500 $ avaient trouvé preneur.
Ce nombre ne correspond qu’à un sixième des 98 800 billets libérés par le gouvernement. Pour que tous ces billets soient écoulés au terme de la première année du programme, il faudrait que les ventes soient au moins deux fois plus importantes qu’à l’heure actuelle.
Même en incluant la saison touristique, on se retrouve avec des chiffres qui sont en deçà des prévisions
, se désole M. Milliard, qui plaide donc pour des modifications au programme.
Alors que les billets à 500 $ sont réservés aux personnes qui voyagent à des fins personnelles, notamment pour le tourisme, M. Millard croit qu’il pourrait être opportun de permettre aux travailleurs d’acheter ces billets à tarif réduit pour leurs déplacements professionnels.
Il croit aussi que certaines liaisons interrégionales mériteraient d’être incluses dans le programme, car à l’heure actuelle, seuls les vols qui transitent par Montréal, Québec ou Saint-Hubert sont admissibles.
On a plusieurs travailleurs qui [habitent] sur la Côte-Nord ou dans le Bas-Saint-Laurent ou inversement et ces gens-là n'auraient pas à passer par Québec par exemple et seraient éligibles à ce genre de vols.

Le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard.
Photo : Radio-Canada / Andrei Audet
Jusqu’ici, les compensations financières offertes aux transporteurs aériens qui vendent ces billets à tarif réduit s’élèvent à 7,4 millions de dollars. Les deux destinations les plus populaires sont les Îles-de-la-Madeleine et Sept-Îles.
Arrimer et publiciser
Si les nouvelles données confirment que les ventes ralentissent, les premières statistiques publiées à la fin de l'été dernier laissaient déjà croire que le programme connaissait un succès mitigé.
Le cabinet de l’ex-ministre des Transports avait alors affirmé que le véritable bilan ne pourrait se faire qu’à la fin de la première année du programme.
C’est aussi l’avis de Yani Gagnon, copropriétaire de Pascan Aviation, l’un des transporteurs aériens participants. On va laisser la chance au coureur. Je pense que le programme, pour bien l'analyser, il faudra faire un tour complet.
Selon M. Gagnon, il n’est pas surprenant que les ventes soient modestes puisqu’au lancement du programme, le 1er juin dernier, la majorité des Québécois avaient probablement déjà réservé leurs vacances.
Il ajoute que le succès du programme ira aussi de pair avec le développement des infrastructures de tourisme dans les différentes régions du Québec.
Par exemple, aux Îles-de-la-Madeleine, à partir du mois d'octobre, il y a beaucoup de commerces qui ferment, des gens qui travaillent saisonnier qui retournent sur le continent [...] Il faut qu'il y ait un bon arrimage des infrastructures touristiques avec ce programme-là.

Le copropriétaire de Pascan Aviation, Yani Gagnon
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
M. Gagnon croit aussi que le gouvernement doit publiciser l’initiative davantage.
La nouvelle ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, aurait effectivement intérêt à donner un second souffle
à cette mesure, croit quant à lui le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, qui reste convaincu du bien-fondé du programme.
M. Milliard croit cependant que le gouvernement devrait mettre en place un comité de suivi « pour s'assurer que la mesure est utilisée à son plein potentiel ».