Un débat des candidats « non favoris » porte sur les priorités de la Ville de Winnipeg

Les cinq candidats ont profité de ce débat pour présenter les points forts de leurs programmes.
Photo : Radio-Canada / Sam Samson
Cinq candidats à la mairie de Winnipeg qui n’ont pas pu participer au débat organisé par CBC mercredi se sont réunis dans une maison de Saint-Vital jeudi soir. Rick Shone, Rana Bokhari, Chris Clacio, Idris Adelakun et Don Woodstock y ont débattu des priorités des Winnipégois à moins d’une semaine du vote.
La candidate Jenny Motkaluk, invitée à ce débat, n'a pas fourni d'explication pour son absence.
Ces six candidats n'ont pas pu participer au débat de CBC mercredi parce que le diffuseur public avait fixé à 10 % le seuil minimum des intentions de vote que devait recevoir un candidat pour y être invité. CBC s’est basée sur les résultats d’un sondage de la firme Probe réalisé à la fin du mois de septembre.
En réponse, l'équipe de campagne de Rana Bokhari a organisé son propre événement pour les autres candidats, intitulé débat égalitaire
, également soutenu par la Chambre de commerce de Winnipeg.
Lors de ce débat diffusé en direct sur le web, les cinq candidats ont présenté leurs programmes concernant l’itinérance, la criminalité, la réconciliation et les finances.
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Bien examiner le budget de la Ville pour mieux dépenser
À l'heure actuelle, les budgets 2023 et 2024 de la Ville prévoient une augmentation maximale du taux d'imposition sur la propriété de 2,33 %.
Rana Bokhari a l'intention de s'y conformer si elle est élue mairesse. Elle a déclaré que, si son administration démontrait qu'elle était digne de confiance
d'ici 2024, elle envisagerait d'augmenter la hausse du taux d'imposition.
Par digne de confiance
, Mme Bokhari voulait dire que si les Winnipégois peuvent conduire dans la rue dans deux ans et que la neige et les trottoirs sont déblayés, ils le ressentiront eux-mêmes
.
Elle a ajouté que son équipe avait d'autres idées pour augmenter les revenus afin de financer l'amélioration des services, notamment l'ajout d'une taxe sur les locations à court terme.
De son côté, Rick Shone a également dit qu'il s'engageait à appliquer l'augmentation de 2,33 % l'année suivante, mais qu'il espérait pouvoir examiner de plus près le budget municipal pour voir où vont les taxes.
« Le citoyen moyen ne peut pas avoir une idée claire de l'endroit où l'argent est dépensé. »
Estimant que les documents budgétaires actuellement accessibles au public ne sont pas assez détaillés, il a affirmé qu'il attendrait d'entrer en fonction avant de promettre d'ajuster la hausse des taux.
Les Winnipégois ont dit qu'ils étaient prêts à payer plus d'impôts dans certains cas, mais voudriez-vous payer des impôts si vous n'avez vraiment une idée claire à ce stade de la façon dont votre argent est dépensé et s'il est réellement bien dépensé?
, a-t-il ajouté.
Chris Clacio s'est engagé à son tour à appliquer l'augmentation de 2,33 %. C’est le cas aussi d'Idris Adelakun et de Don Woodstock, qui s'engagent tous les deux à la réduire après 2023.
Glen Murray est le seul candidat à la mairie qui a déclaré qu'il gèlerait les impôts sur la propriété l'année prochaine.
Réduire l’itinérance en luttant contre la dépendance et la pauvreté
Rana Bokhari et Rick Shone se sont engagés à construire un centre de consommation supervisée pour s'attaquer à la dépendance, qu'ils considèrent comme une cause fondamentale de l'itinérance.
Les deux candidats ont affirmé qu'ils trouveraient des moyens de convertir en logements abordables les terrains vacants appartenant à la Ville.
Idris Adelakun a promis plus de logements, tandis que Chris Clacio a dit qu'il voulait supprimer la pauvreté
en soutenant un revenu de base universel.
« Comment puis-je accéder aux services de la Ville si je n'ai pas d'argent pour accéder à ces services? »
En ce qui concerne la criminalité, tous les participants à l'exception de Don Woodstock souhaitent que l'on consacre davantage d'argent et d'efforts aux mesures préventives plutôt qu'à une augmentation du budget de la police, qui représente près du tiers du budget total de la Ville.
M. Woodstock a dit qu'il trouverait un moyen de donner plus d'argent à la police parce que la ville se développe rapidement et [que] la police ne peut pas suivre
.
« Beaucoup de gens pensent que le budget est très élevé, mais la police a besoin de notre aide. »
Mme Bokhari souhaite une réduction de 10 % du budget de la police, qui serait consacrée à des programmes de base s'attaquant aux causes profondes de la criminalité, une demande formulée pour la première fois par la Police Accountability Coalition (Coalition pour la responsabilité de la police
).
Rick Shone a rejeté cette idée en précisant qu'il gèlerait le budget de la police au niveau de 2023.
La majorité du budget de la police est liée aux salaires et aux avantages sociaux, et je ne suis pas sur le point de licencier des agents de police en ce moment
, a-t-il déclaré après le débat.
De son côté, Idris Adelakun prévoit un programme de prévention de la criminalité chez les jeunes. Le candidat a dit qu'il souhaitait aussi soutenir les services policiers en investissant dans des groupes de prévention du crime.
Je veux collaborer avec nos services sociaux pour que nous puissions libérer [la police] pour des tâches plus stimulantes
, a-t-il déclaré pendant le débat.
Les cinq autres candidats en lice pour les élections du 26 octobre sont Kevin Klein, Scott Gillingham, Glen Murray, Shaun Loney et Robert-Falcon Ouellette.
Avec les informations de Sam Samson