•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Augmentation marquée de la violence conjugale et familiale au Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a enregistré une augmentation de la violence conjugale de 39 % entre 2009 à 2021.

Silhouette d'une femme qui a son jeune enfant dans les bras, adossée contre le mur, dans un couloir. Elle se touche le front comme si elle avait mal à la tête.

Le Nouveau-Brunswick est la province qui a enregistré la hausse la plus marquée de violence entre partenaires intimes, soit de 39 %.

Photo : Getty Images / kieferpix

La violence familiale et entre partenaires intimes signalée à la police a augmenté au Canada en 2021 et le Nouveau-Brunswick est l’une des provinces où cette augmentation a été la plus importante, selon Statistique Canada.

La violence familiale, soit la violence commise pour un membre de la famille directe ou élargie, a augmenté de 22 % au Nouveau-Brunswick entre 2009 et 2021. Il s’agit de la deuxième province avec la plus importante augmentation de ce type de violence, après le Québec.

Durant cette même période, le Nouveau-Brunswick est la province qui a enregistré la hausse la plus marquée de violence entre partenaires intimes, soit de 39 %.

Des données qui ne surprennent pas

Pas du tout. Ça ne m’étonne pas, lance Catherine Roy Comeau, coordonnatrice du Réseau des services pour victimes de violence du Nouveau-Brunswick.

Elle n’est pas surprise par ces données qui dressent un piètre portrait de la province. Selon elle, le secteur des services pour les victimes est sous-financé depuis plusieurs années, et les employés sont essoufflés.

Catherine Roy Comeau.

Catherine Roy Comeau est coordonnatrice du Réseau des services pour victimes de violence du Nouveau-Brunswick.

Photo : Gracieuseté Catherine Roy Comeau

Une hausse comme ça de la violence, ce n’est pas à cause des services, mais c’est inquiétant pour les services étant donné leur état , explique Catherine Roy Comeau.

L’isolement qu’a engendré la pandémie lors des deux dernières années a exacerbé le problème, selon des intervenantes du milieu.

Nadia Losier, directrice de la maison d’hébergement Accueil Sainte-Famille à Tracadie, affirme qu’elle remarque les contrecoups de la COVID-19 dans son centre.

« On commence à voir l’après-fait de la pandémie, donc plus d’appels, plus de gens qui viennent consulter, des cas problématiques, particuliers. »

— Une citation de  Nadia Losier, directrice de l'Accueil Sainte-Famille

Kristal LeBlanc, directrice générale du Centre de ressources et de crises familiales Beauséjour, note que le centre a vu une augmentation de victimes de violence conjugale qui viennent chercher de l’aide de 32 %.

Kristal LeBlanc, directrice générale du Centre de ressources et de crises familiales Beauséjour au Nouveau-Brunswick.

Kristal LeBlanc, directrice générale du Centre de ressources et de crises familiales Beauséjour

Photo : Radio-Canada / Catherine Dumas

Pour nous autres, c’est extrêmement difficile parce qu’on est toujours à pleine capacité, alors c’est rare que j’aie des lits disponibles, explique-t-elle.

La pointe de l'iceberg

Les données recensées par Statistique Canada ne compilent que les cas de violence signalés à la police. Or, une enquête faite par l’organisme démontre qu’en moyenne, seule une victime sur cinq approche les autorités.

Il faut donc analyser ces données avec un grain de sel, selon Catherine Roy Comeau.

« Ça parle, et ça nous permet de nous donner une bonne idée de ce qui se passe au Nouveau-Brunswick, mais ce n’est pas tout ce qui se passe au Nouveau-Brunswick.  »

— Une citation de  Catherine Roy Comeau, coordonnatrice du Réseau des services pour victimes de violence du Nouveau-Brunswick

Nadia Losier affirme que la majorité des victimes qui viennent chercher de l’aide à l'Accueil Sainte-Famille ne sont pas passées par la police. Ils font donc face à un grand volume de victimes à aider, tout en cherchant du financement pour faire fonctionner la maison d’hébergement.

On est toujours à la recherche de financement donc ça nous essouffle dans nos démarches, on ne peut pas porter toute notre attention où on devrait porter notre attention.

Avec des informations de Karine Godin

En cours de chargement...