Nomination du chef de police : deux candidats à la mairie d’Ottawa veulent une enquête
Les candidats à la mairie d’Ottawa, Bob Chiarelli et Catherine McKenney, demandent à la Commission civile de l’Ontario d'enquêter sur les liens entre Eli El-Chantiry (en photo) et Mark Sutcliffe dans cette décision (archives).
Photo : La Presse canadienne / Cole Burston
Les candidats à la mairie d’Ottawa, Bob Chiarelli et Catherine McKenney, demandent à la Commission civile de l’Ontario d'enquêter sur « un potentiel conflit d'intérêts » lié à la campagne d'un de leurs opposants en lien avec la nomination du nouveau chef du Service de police d'Ottawa (SPO).
L'actuel président de la Commission de services policiers, le conseiller Eli El-Chantiry, a indiqué que celle-ci a l'intention d'embaucher un nouveau chef de police avant que le nouveau conseil municipal n'entre en fonction, le 15 novembre. Or, M. El-Chantiry est également l'un des coprésidents honoraires de la campagne à la mairie de Mark Sutcliffe.
L'ancien chef de la police Peter Sloly a démissionné il y a huit mois au plus fort convoi des camionneurs qui a occupé le centre-ville d’Ottawa, l'hiver dernier. M. El-Chantiry a succédé à la présidence de la Commission de services de police dès le lendemain de cette démission, après une refonte très médiatisée de la Commission et l’éviction de Diane Deans.
Dans une lettre conjointe envoyée mardi à l'organisme indépendant de surveillance de la police municipale, Catherine McKenney et Bob Chiarelli demandent à la Commission civile de l’Ontario d'enquêter pour savoir si la Commission actuelle qui supervise le SPOexerce son mandat de manière appropriée
en embauchant le remplaçant de M. Sloly avant les élections.
Pour eux, il s’agit d’une préoccupation urgente
.
Les deux candidats soulignent que M. Sutcliffe est le seul parmi les favoris dans la course à la mairie à être en faveur de la nomination d'un nouveau chef de police avant le prochain mandat du conseil. Selon eux, la participation de M. El-Chantiry à sa campagne électorale pose problème.
Cela représente un conflit [d’intérêts] réel et perceptible
, écrivent les deux candidats à la succession de Jim Watson. Cela risque d'éroder davantage la confiance du public, car M. Sutcliffe est perçu comme ayant une influence sur le processus de sélection du chef, tout en se présentant comme candidat à la mairie.
Même s’il n'a pas signé la lettre, Nour Kadri appuie également la suspension de l’embauche du chef du SPOCBC. Il a comparé cette nomination de dernière minute à celle de l'ancien président américain Donald Trump à la Cour suprême, lors des derniers jours de son mandat. News
, a-t-il indiqué àCe type d'approche fonctionne probablement avec M. Trump, mais cela ne devrait pas fonctionner à Ottawa
, a estimé M. Kadri.
M. El-Chantiry n'a pas répondu à la demande d’entrevue formulée par CBC. News
Ne politisez pas la police
, demande Mark Sutcliffe
M. Sutcliffe a expliqué à CBC qu'il ne voulait pas retarder davantage la nomination d'un nouveau chef de police, rappelant que le poste n'a pas été pourvu de façon permanente depuis huit mois. News
Il souligne également que ce n'est pas le conseil municipal qui choisit le chef.
Nous devons respecter le processus
, a-t-il insisté. C'est très facile de dire : "Oh, attendons le nouveau conseil". Mais ce n'est pas le conseil municipal qui choisit le chef de police, c'est la Commission de services policiers. Elle est là pour une raison, pour maintenir cette indépendance afin que la décision prise ne soit pas politique.
Il a également assuré ne pas se placer en conflit d’intérêts en collaborant avec M. El-Chantiry.
Je n'ai eu aucune conversation avec Eli El-Chantiry sur le processus d'embauche à la Commission de services policiers.
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Attendre la fin de la Commission sur l’état d’urgence
Cette demande d’enquête à la Commission civile de l’Ontario intervient non seulement dans les derniers jours d'une course à la mairie de plus en plus agitée, mais aussi au milieu des témoignages de la Commission sur l’état d’urgence, devant laquelle le maire Jim Watson a comparu mardi.
Dans les prochains jours, ce sera au tour de plusieurs membres du SPO
, ainsi que de son ancien chef, Peter Sloly, de passer devant le commissaire Paul Rouleau.Bob Chiarelli et Catherine McKenney soutiennent que l'embauche d'un nouveau chef devrait intervenir après la fin de l’enquête publique sur l'utilisation de la Loi sur les mesures d'urgence, car ses conclusions pourront être pertinentes pour la Commission [de services policiers d’Ottawa], y compris la sélection d'un nouveau chef permanent
.
Les deux successeurs potentiels de M. Watson soulignent également que la majorité des membres du conseil municipal et de la Commission ne seront plus en poste lorsque le nouveau conseil municipal sera assermenté le 15 novembre.
Prendre cette décision au cours du prochain mandat du conseil municipal permettrait à la Commission [de services policiers d’Ottawa] de remplir son mandat en veillant à ce que les services de police soient alignés sur la Loi sur les services policiers de l'Ontario, les besoins et les aspirations des résidents et la vision du nouveau conseil [municipal]
.
C’est une question de bon sens. Dans quelques jours, Ottawa aura un nouveau maire et au moins 12 nouveaux conseillers
, écrivent-ils.
Les deux signataires affirment également que les consultations publiques menées jusqu’ici par la Commission de services policiers d’Ottawa sur l'embauche d'un nouveau chef de police étaient intrinsèquement viciées
et peu férquentées
.
Avec les informations de Joane Chianello et de Kate Porter de CBC News