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La grippe aviaire fait des ravages au Manitoba

Des poules dans un enclos le 7 avril 2022.

Le dernier cas de grippe aviaire détecté au Manitoba remonte au 7 octobre.

Photo : Radio-Canada / Émile Lapointe

Selon l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), depuis le 14 septembre, ce sont 289 000 volailles qui ont dû être abattues ou qui sont décédées en raison de la grippe aviaire au Manitoba.

Il y a 17 fermes touchées par la maladie, aussi appelée H5N1, dans la province.

Selon le directeur général de l'Association des producteurs de poulet du Manitoba, Wayne Hiltz, les fermes concernées se retrouvent principalement dans les municipalités rurales de Sainte-Anne et de Bifrost-Riverton.

D’autres cas se retrouvent aussi dans les municipalités rurales de Cartier et de Salaberry.

Des conséquences sur les fermiers manitobains

Les 17 établissements touchés par la grippe aviaire doivent composer avec des pertes importantes dans leurs revenus.

Wayne Hiltz explique qu’il y a aussi des conséquences psychologiques chez les fermiers.

Ce ne sont pas des situations faciles pour les fermiers, vous vous attachez aux oiseaux et voir ce qui se passe, c’est dur, soutient-il.

Wayne Hiltz ajoute que certaines fermes doivent subir des restrictions imposées dans la zone où se trouvent les cas, même si elles n’ont pas été touchées par la grippe aviaire.

Il y a des protocoles pour restreindre les déplacements de volailles dans ces zones-là, ça peut être un défi pour les fermiers même s’ils ne sont pas touchés par la grippe aviaire, il suffit qu’ils soient dans la zone contaminée, explique-t-il.

Les éleveurs de poules et de dindes ne peuvent donc pas envoyer leurs produits sur le marché. Ces fermiers n’ont aucune forme de compensation de la part de l'ACIA.

D’autres producteurs de volailles qui ne sont pas touchés par la situation, comme l’éleveur de dindons Guy Bouchard, appréhendent l’avenir.

« Est-ce qu’au printemps la grippe aviaire va revenir? Est-ce qu’on va perdre la volaille encore au Manitoba? »

— Une citation de  Guy Bouchard, éleveur de dindons

Guy Bouchard se demande aussi si le nombre d'œufs sera suffisant pour élever des volailles l’année prochaine.

Des mesures strictes pour contrer la grippe H5N1

Selon l’ACIA, les éleveurs de volailles doivent mettre en place des précautions pour limiter la propagation de la grippe aviaire dans la province.

Par exemple, les fermiers doivent désinfecter régulièrement leur établissement, les poulaillers, les chaussures et tout ce qui pourrait avoir été contaminé par le virus.

D’autres mesures de biosécurité consistent à isoler les oiseaux malades du reste du troupeau et à limiter l’accès aux visiteurs.

La directrice générale de l’Association de producteurs de dinde du Manitoba, Helga Wheddon, affirme que les éleveurs de dindes sont inquiets. Cependant, ils restent très vigilants et renforcent les mesures de biosécurité.

L’association assure travailler de très près avec l’ACIA et la province pour atténuer la situation.

Un virus hautement pathogène

Selon le professeur titulaire à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, Jean-Pierre Vaillancourt, la souche actuelle de la grippe aviaire est plus contagieuse cette année, entraînant ainsi une recrudescence des cas à travers la province et même dans toute l’Amérique du Nord.

Le virus a été capable de contaminer un grand nombre d’oiseaux et d’espèces qui ont une capacité d’excrétion très forte, dit-il en entrevue avec Radio-Canada.

Un oiseau infecté excrète 1000 à 10 000 fois plus le virus que dans les années précédentes, ça fait en sorte que le niveau de contamination dans l’environnement est très élevé, poursuit Jean-Pierre Vaillancourt.

Le professeur appelle tous les propriétaires d'oiseaux à la vigilance.

Il explique que les signes cliniques diffèrent selon les espèces, ainsi il faut rapporter rapidement aux autorités ou aux vétérinaires lorsqu'un oiseau démontre un comportement inhabituel.

Pour contrôler cette maladie, ça ne se fait pas avec la désinfection, mais avec la communication, insiste-t-il.

Toutefois, M. Vaillancourt rappelle que le taux de contamination chez les êtres humains reste faible en Amérique du Nord.

Ça fait une vingtaine d’années que ce virus existe, il n’a toujours pas gagné la capacité de se transmettre d’humain en humain, lance M. Vaillancourt.

Le dernier cas de grippe aviaire détecté au Manitoba date du 7 octobre.

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