Des heures de classe limitées pour un adolescent autiste de la Péninsule acadienne

Annie Haché et son fils Andy.
Photo : Radio-Canada
Dans la Péninsule acadienne, la mère d’un enfant atteint d'un trouble du spectre de l'autisme dénonce le fait que son fils ne reçoit pas les mêmes avantages que les autres élèves et que ses heures de classe sont limitées.
Annie Haché de Losier Settlement est mère d'un enfant autiste, Andy, qui fréquente la polyvalente W.-A.-Losier de Tracadie.
Selon elle, il arrive que son enfant ne puisse pas fréquenter l'école selon les mêmes horaires que ses camarades de classe, ce qui est un lourd fardeau pour les parents.
Chaque année lorsque l’école commence, des fois on ne sait pas si notre enfant va pouvoir passer la journée à l’école. On dit que c’est parce qu’il n’y a pas assez d'heures pour l’assistante en éducation. Lorsque l'on nous dit que notre enfant peut seulement arriver à l’école 30 minutes ou une heure après les autres, ça devient compliqué pour les parents qui sont sur le marché du travail et qui doivent ajuster leur horaire en conséquence
, dit-elle.
Elle se demande si les écoles ont les moyens de leurs ambitions en ce qui concerne l'inclusion scolaire des élèves à besoins particuliers.
« L’école est faite pour les neurotypiques. »
Par exemple, lorsqu'Andy ne pouvait plus suivre les cours de musique, il n’y en avait plus d'autres pour lui. C’était la même chose pour les cours d’éducation physique où il fallait qu’il sorte. Nos écoles ne sont pas vraiment adaptées pour nos enfants
, dit-elle.
En tentant de se faire entendre afin que son fils reçoive des services adéquats en milieu scolaire, Annie Haché s’est rendu compte qu’elle n'était pas la seule à vivre cette situation. Elle a alors décidé alors de créer un groupe privé sur Facebook, L’inclusion scolaire au Nouveau-Brunswick, qui se veut un forum d’échange entre des parents des quatre coins de la province qui affrontent les mêmes défis.
J’ai eu beaucoup de messages de parents provenant du sud de la province. Que ce soit en anglais ou en français, les mêmes problèmes reviennent
, dit-elle.
Annie Haché trouve déplorable que certains enfants à besoins spéciaux n'aient pas la possibilité d'être à l'école une journée entière.
Un système à revoir
Le député libéral de la circonscription de Tracadie-Sheila, Keith Chiasson, soutient qu’il serait peut-être temps que le gouvernement prenne les mesures nécessaires en ce qui concerne le dossier de l’inclusion scolaire.
Ce qui m’inquiète, c’est que j’ai l'impression qu'ils doivent se battre pour les services. Ce n’est pas la première fois qu’un parent vient me voir. Ça fait plusieurs années et c’est toujours la même chose. Ils ont l’impression d’avoir à se battre avec l’école et le district scolaire
, pense M. Chiasson.
Annie Haché assure que son but n’est pas de livrer un combat contre les écoles et les services qui sont offerts.
Ils font tellement de leur mieux. Ils veulent seulement, eux aussi, avoir accès à des ressources et recevoir de l’aide pour nos enfants
, estime-t-elle.
Pas une question de ressources, selon le DSFNE
Par courriel, le District scolaire francophone Nord-Est explique que si l’enfant n’est pas à l’école une journée entière, ce n’est pas par manque de ressources, mais bien pour répondre aux besoins particuliers de cet élève en fonction des objectifs fixés dans son plan d’apprentissage et son plan d’intervention.
Les heures d’assistante en éducation sont attribuées en fonction des besoins des élèves et selon leur plan d’apprentissage et d’intervention individualisés. Le but est de développer l’autonomie de l’élève tout au long de son parcours scolaire et de l’aider à développer les compétences de la vie quotidienne en plus de ses apprentissages [scolaires].
Le ministère de l'Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.