Un nouveau plan d’affaires pour la desserte aérienne à l’aéroport de Sherbrooke

Trois vols pourraient être offerts quotidiennement vers Montréal.
Photo : Radio-Canada / Yannick Cournoyer
Le nouveau plan d’affaires pour une desserte aérienne à l’aéroport de Sherbrooke a été présenté pour la première fois mardi lors d’une séance du comité plénier de la Ville de Sherbrooke.
Trois vols par jour du lundi au vendredi, à destination de Montréal, sont prévus dans le nouveau plan d’affaires. Il y en aurait deux par jour les jours de fins de semaine.
Il n’y aurait donc pas de vol direct vers une destination à l’international ou dans une autre province.
Les voyageurs qui poursuivraient leur déplacement vers une autre destination subiraient par contre les contrôles de sécurité directement à Sherbrooke, un avantage selon le directeur général par intérim de la Corporation de développement de l'aéroport de Sherbrooke, Cristian Bellehumeur. On évite l’attente à la billetterie et à la sécurité à Montréal. [On évite] toute la congestion et le stress.
Selon M. Bellehumeur, trois transporteurs aériens auraient démontré de l’intérêt à offrir le service, mais non sans engagement financier de la part des parties prenantes.
L’enjeu du financement
Le transporteur demande que les pertes financières liées à ces activités soient couvertes par la collectivité pour les premières années d’exploitation. La mairesse, Évelyne Beaudin, estime que ce n’est pas à la Ville d’assumer à elle seule les risques. Moi ce que je vois, c’est de former un groupe d’investisseurs, de gens qui partagent le risque
, a-t-elle déclaré en marge de la séance du comité plénier public.
On veut mettre en place des mécanismes de garanties d’achats de billets, un fonds de capital de risque. On a l’intention d’aller voir la chambre de commerce, les institutions d’enseignements, les centres de recherches.
La formule actuelle du projet permettrait à l’aéroport de bénéficier d’une subvention de trois millions de dollars provenant du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR). Est-ce que les subventions qui sont sur la table peuvent nous permettre de se rendre au point de bascule pour la profitabilité?
, se demande la mairesse.
Selon le plan d’affaires, il faudrait qu’il y ait 40 000 voyageurs par année pour que le projet soit viable à long terme.
J’ai un optimisme prudent
Questionnée sur son appréciation du nouveau plan d’affaires, la mairesse s’est dite optimiste. J’ai un optimisme prudent, ça pourrait fonctionner, puis tant mieux si ça fonctionne sans que Sherbrooke ait à mettre sa tête sur le billot
, a-t-elle déclaré.
Honnêtement, ça pourrait fonctionner et sans trop d’engagements de la Ville.
La Corporation de l’aéroport de Sherbrooke compte maintenant approcher des clients potentiels. C’est important pour qu’on puisse parler concrètement du modèle proposé puis savoir si ce modèle correspond aux besoins des citoyens
, a souligné la conseillère municipale Annie Godbout.
Les enjeux environnementaux discutés plus tard
Les questions environnementales ont été reportées à une séance ultérieure. Plusieurs élus ont toutefois martelé l’importance d’analyser les impacts du projet sur la lutte aux changements climatiques.
Ce sera vraiment important de revoir (le projet) sous l’angle environnemental. Pour moi le transport aérien en 2022, c’est quelque chose qui faut continuer à questionner, puis j’aimerais beaucoup qu’on puisse le revoir et poser des questions plus détaillées
, a souligné la conseillère Geneviève Laroche.
Un point de vue partagé par la conseillère Hélène Dauphinais. On a vu de gros impacts des changements climatiques, puis je ne peux pas croire que les gens vont continuer à voyager au même rythme qu’avant
, a-t-elle déclaré.