Groupe Le Massif veut acheter la station Mont-Sainte-Anne
Après l’inauguration du Club Med l’an dernier, Groupe Le Massif veut prendre de l'expansion.

La station Mont-Sainte-Anne
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Après l’inauguration réussie du premier Club Med au Canada il y a moins d'un an, Groupe Le Massif tourne son regard vers la Station Mont-Sainte-Anne. Une offre d’achat a même été déposée le mois dernier.
À ce stade-ci, on ne sait pas si le propriétaire veut vendre
, admet le président de Groupe Le Massif, Claude Choquette.
L’entreprise qui détient la station Mont-Sainte-Anne, Resorts of the Canadian Rockies (RCR), a accusé réception de l’offre d’achat, mais n’y a pas donné suite.
Même si l’offre est maintenant échue, Claude Choquette espère qu’un dialogue s’entamera bientôt entre les parties.
L’idéal serait que notre propriétaire, Daniel Gauthier, puisse s’entretenir directement avec le patron de RCR, Murray Edwards
, indique Claude Choquette. Notre offre d’achat initiale, c’est le début d’un processus.
Aide de Québec
À l’été 2021, l’organisme à but non lucratif Les Amis du Mont-Sainte-Anne proposait un plan d’investissement de 175 millions $ pour redonner à la montagne ses lettres de noblesse.
Sans dévoiler l’ampleur des travaux envisagés par Groupe Le Massif, Claude Choquette estime que des investissements importants
sont nécessaires et que le soutien du gouvernement Legault demeure une condition sine qua non à la relance de la station Mont-Sainte-Anne.
Si on achète, ça va être conditionnel à l’aide de Québec. Pour nous, c’est clair
, précise-t-il.
Le cabinet du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a décliné notre demande d’entrevue, mais précise être au courant des démarches de Groupe Le Massif.
Ottawa et Québec ont cependant déjà participé à hauteur d'une quarantaine de millions, principalement sous forme de prêts remboursables, dans l'installation du Club Med au Massif de Charlevoix l'hiver dernier.
Vers une expropriation?
L’entrée en scène de Groupe Le Massif dans la saga de la station Mont-Sainte-Anne survient alors qu’un arbitre est sur le point de trancher un litige qui oppose le gouvernement du Québec et Resorts of the Canadian Rockies (RCR) quant à l’usage du pourtour de la montagne.
RCR
exploite des sentiers de ski de fond et de vélo de montagne dans ce secteur en vertu d’une entente signée avec la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) en 2008.Or, le gouvernement juge que l’entreprise n’a pas respecté ses engagements et souhaite lui retirer l’exploitation de ces terrains.
Ce litige s’ajoute aux critiques des amateurs de ski alpin ces dernières années, dans la foulée des nombreux bris des télécabines qui permettent un accès rapide au sommet de la montagne.
Resorts of the Canadian Rockies n'a pas donné suite à notre demande d'entrevue.
Un acquéreur qui a fait ses preuves
L’administrateur et porte-parole des Amis du Mont-Sainte-Anne, Alex Harvey, voit d’un très bon œil
l’intérêt que porte Groupe Le Massif à la station Mont-Sainte-Anne.
L'objectif, depuis le début, c'était d'assurer la pérennité de la montagne, qu'il y ait de l'argent neuf qui soit investi dans la montagne puis également qu'il y ait de l'imputabilité [...] Si on se fie au parcours, à la feuille de route du Massif des dernières décennies, toutes ces coches-là sont cochées
, a réagi l’ex-fondeur.
« [Au Massif], il y a de l'innovation, les infrastructures sont bien entretenues. Il y a de nouvelles constructions. Il y a des développements qui se font autour de la montagne. »
Alex Harvey est convaincu que Groupe Le Massif saura mettre sur pied un plan de relance crédible de la montagne afin d’obtenir l’appui de Québec le moment venu.
Ça prend de l'imputabilité, puis je ne pense pas que les gens au gouvernement aiment faire des chèques en blanc. Donc, je suis certain que, s'il y a de l'investissement qui est fait, ce sera donnant-donnant. Il y aurait des obligations qui viendraient avec ça, puis il faudrait vraiment qu'il y ait des redevances et des objectifs à rencontrer par l'opérateur
, a-t-il fait valoir.
Une bonne nouvelle
Le Centre plein air Mont-Sainte-Anne, un organisme à but non lucratif (OBNL) qui aspire à prendre le contrôle des activités récréotouristiques sur le pourtour du mont Sainte-Anne, a également salué les démarches entamées par Groupe Le Massif.
Tout projet qui garde le mont Sainte-Anne dans le giron local, qui prévoit des investissements pour le développement des activités plein air et qui préserve le patrimoine naturel du secteur est une bonne nouvelle
, a réagi son président, Jean-Pierre Dufour.
Le Groupe Le Massif collabore déjà avec un OBNL dans ses activités et reconnaît la valeur de l'implication de la communauté
, a-t-il ajouté.
Avec la collaboration et Marie-Pier Mercier