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« Aucune expérience requise » : une nouvelle approche payante pour une entreprise d’Ottawa

Photo de Jason Tasse.

Jason Tasse est le PDG de Lee Valley Tools, entreprise qui a su innover.

Photo : Radio-Canada / Sarah Bridge

Radio-Canada

Il y a quelques mois, Lee Valley Tools a installé un panneau de recrutement à l'extérieur de son siège social, à Ottawa, avec une courte phrase reflétant un changement majeur dans la stratégie de l'entreprise : « Aucune expérience requise ».

Les nouvelles politiques d'embauche ont permis d'attirer 232 nouveaux employés au cours de l'année écoulée, un nombre qui aide l’entreprise à étendre ses activités.

L'entreprise, qui possède des magasins de détail à travers le Canada, ainsi qu'une branche manufacturière basée à Ottawa qui fabrique ses outils, avait désespérément besoin de personnel.

Connue pour attirer des travailleurs plus âgés dans le secteur de la vente au détail, Lee Valley a connu une vague de départs à la retraite depuis le début de la pandémie de COVID-19. Le PDG Jason Tasse a d'abord eu recours à l'embauche de membres d'une équipe locale de crosse qu'il entraîne pour remplir les commandes.

Lorsque les mesures sanitaires ont été levées, l'entreprise ottavienne a opté pour une stratégie à long terme. Elle a décidé d’augmenter les salaires, d'offrir de meilleurs avantages sociaux, d'augmenter la flexibilité des quarts de travail et d'investir dans la formation de ceux dont les compétences n'étaient pas encore développées dans les domaines requis.

Nous avons abandonné la plupart des pratiques et des protocoles d'embauche traditionnels.

Une citation de Jason Tasse, PDG de Lee Valley Tools

Auparavant, l'entreprise indiquait aux employés potentiels le type d'horaire auquel ils pouvaient s'attendre, tout en exigeant des compétences spécifiques et des références. Maintenant, dit M. Tasse, tout cela a disparu.

Du côté du commerce de détail, les options de travail flexibles et les augmentations de salaire ont même permis aux magasins d'attirer des personnes qui avaient récemment pris leur retraite d'autres organisations.

Selon M. Tasse, le fait d'offrir aux gens la possibilité de revenir à leurs propres conditions tout en s'alignant sur leurs intérêts personnels en matière d'outils signifie que les baby-boomers qui prennent leur retraite sont en fait un bon parti pour l'entreprise.

La retraite des baby-boomers

Selon l'économiste principal de la Banque de Montréal, Robert Kavcic, des conversations similaires ont lieu au sein de diverses organisations à travers le Canada. Des entreprises de nombreux secteurs ont modifié leurs pratiques d'embauche, alors qu'elles font face à une forte demande de services post-pandémie et à un marché du travail serré.

Selon M. Kavcic, la participation au marché du travail est pratiquement revenue à ce qu'elle était avant la pandémie, sinon plus, dans toutes les catégories d'âge. Il ne s'agit donc pas d'un cas où les gens ne veulent pas travailler.

Robert Kavcic reconnaît qu'il y a un certain nombre de raisons différentes derrière la pénurie de main-d'œuvre, mais le facteur le plus important, selon lui, est que la génération des baby-boomers du Canada a massivement commencé à prendre sa retraite.

Photo de Robert Kavcic.

Robert Kavcic, économiste principal de BMO, affirme que les départs à la retraite sont le principal facteur contribuant à la pénurie de main-d'œuvre au Canada.

Photo : Radio-Canada / Sarah Bridge

Les conditions de travail pandémiques et la vigueur du marché boursier ont peut-être incité certaines personnes à partir plus tôt que prévu, croit-il. Mais que ce soit maintenant ou au cours des prochaines années, c'était quelque chose qui allait arriver de toute façon.

Comme on s'attend à ce que l'économie se calme au cours des prochains mois, M. Kavcic estime que l'intensité de la concurrence autour des emplois au Canada pourrait diminuer. Mais comme la population du pays continue à vieillir, il est pratiquement certain que les départs à la retraite vont continuer à augmenter.

En effet, plus de 300 000 Canadiens ont déjà pris leur retraite à ce jour, en 2022, selon Statistique Canada, contrairement à 233 000, l'an dernier. De plus, le nombre de personnes approchant l'âge de la retraite est plus élevé que jamais. Environ un Canadien sur cinq en âge de travailler est âgé de 55 à 64 ans. L'âge moyen de la retraite est de 64 ans, cela signifie que beaucoup plus de Canadiens vont bientôt quitter leur emploi.

Recruter par l’entremise de TikTok et d’Instagram

Même les employeurs qui n'ont pas encore vu un grand nombre de départs à la retraite commencent à s’y préparer.

Avec l'augmentation des projets de construction de condominiums et autres, la Ville de Toronto a besoin d'ingénieurs, d'urbanistes et d'autres travailleurs dès maintenant.

Le mois dernier, la Municipalité a lancé une campagne de recrutement, en diffusant des vidéos sur TikTok et sur Instagram, appelant à des candidatures pour des postes à Toronto Water dans des domaines tels que le traitement des eaux usées.

Gord Mitchell, qui dirige la station de traitement des eaux R.C. Harris dans le quartier de Beaches, a mentionné que le nombre de départs à la retraite est resté minime à son emplacement jusqu'à présent.

En revanche, il admet que le tsunami approche.

Nous avons beaucoup d'employés qui ont plus de 30 ans de service, peut-être 35. Heureusement, c'est un endroit où il fait bon travailler [et] les gens ne veulent pas partir, mais tôt ou tard, tout le monde part.

Le porte-parole de la Ville, Brad Ross, a mentionné que de prochains départs à la retraite sont toujours d'actualité.

Les gens vont prendre leur retraite, les gens vont déménager. Nous devons donc continuer à garder le pipeline ouvert, a-t-il expliqué.

Autres stratégies

Au-delà de la campagne de recrutement sur les réseaux sociaux, la Ville de Toronto a mis en œuvre d'autres stratégies pour attirer et retenir les nouveaux travailleurs.

Il s'agit notamment de s'associer aux universités locales pour embaucher des diplômés en ingénierie et d'attirer les populations sous-employées en travaillant avec des organismes à but non lucratif qui se concentrent sur l'embauche inclusive, tout cela pour attirer de nouveaux talents plus jeunes qui seraient prêts à rester et à se développer dans l'organisation, a ajouté Brad Ross.

Avec les informations de Sarah Bridge et de Ioanna Roumeliotis, de CBC News

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