Pluie de missiles russes contre une quarantaine de villes ukrainiennes
Des sauveteurs près d'un immeuble résidentiel endommagé par une frappe militaire russe à Mykolaiv.
Photo : Reuters
L’armée russe maintient la pression en multipliant les tirs de missiles vers une quarantaine de villes ukrainiennes et en ciblant des infrastructures stratégiques au moyen de drones kamikazes dans la région de Kiev.
Selon le gouverneur de l'oblast de Kiev, Oleksiy Kouleba, ces drones sont de fabrication iranienne Shahed-136, que Téhéran nie avoir fournis à Moscou.
La ville portuaire de Mykolaïv dans le sud du pays a été la cible de bombardements massifs, rapportent des responsables locaux, qui font état de cibles civiles touchées
.
Les deux derniers étages d'un immeuble résidentiel de cinq étages ont été détruits, a déclaré le gouverneur de la région, Vitali Kim, dans un message posté sur les réseaux sociaux.
Des missiles ont également touché des bâtiments résidentiels, des gazoducs et des lignes électriques dans la ville de Nikopol, dans l'oblast de Dnipropetrovsk. Quelque 2000 foyers y ont été privés de courant, annonce le gouverneur régional, Valentin Reznitchenko.
Quelques heures plus tard, les autorités ukrainiennes se sont félicitées d'avoir stabilisé
le réseau électrique après les frappes massives russes des derniers jours.
Le centre-ville de Kiev porte toujours les marques des plus récents bombardements russes.
Photo : Reuters / Gleb Garanich
Appel à l’évacuation des civils à Kherson
Par ailleurs, les responsables prorusses dans le sud occupé ont demandé l'évacuation des civils face à la contre-offensive ukrainienne.
Chaque jour, les villes de la région de Kherson sont soumises à des frappes de missiles : Kherson et Novaya Kakhovka, Golaya Pristan et Chernobaevka. Ces frappes de missiles causent de graves dommages, tout d'abord aux résidents locaux. Car les cibles touchées par les missiles sont des hôtels, des immeubles résidentiels, des marchés, où il y a beaucoup de civils
, a déclaré Vladimir Saldo, chef de l'une des quatre régions annexées par la Russie le mois dernier.
Renforcer les moyens antiaériens en Ukraine
Pour la deuxième journée, les ministres de la Défense de l'OTAN
participent à Bruxelles à une réunion consacrée au renforcement des moyens antiaériens en Ukraine et en Europe.L'Allemagne et une quinzaine d'autres pays membres de l’Alliance ont signé une déclaration d'intention pour l'achat en commun de systèmes antiaériens, tels que l'Arrow 3 israélien, le Patriot américain ou l'IRIS-T allemand, afin de mieux protéger le territoire de l'Alliance contre des tirs de missiles.
Pour la Russie, cela confirme que l'OTAN
est partie prenante dans ce conflit. Une déclaration sur fond de menaces d'une troisième guerre mondiale en cas d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN .Kiev est bien conscient qu'une telle étape signifierait à coup sûr l'escalade vers une troisième guerre mondiale
, a déclaré le vice-secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération russe Alexandre Venediktov, cité jeudi par l'agence officielle Tass.
Le 30 septembre dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déposé une demande d'adhésion accélérée à l'OTAN après l'officialisation par Vladimir Poutine de l'annexion par Moscou de quatre régions ukrainiennes.
L’UE hausse son soutien militaire à l’Ukraine
L'Union européenne (UE) va approuver la semaine prochaine un nouveau financement qui portera à plus de 3 milliards d'euros
(plus de 4 milliards de dollars canadiens) son soutien militaire à l'Ukraine depuis le début du conflit, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, les Européens ont déjà alloué 2,5 milliards d'euros de la dotation de 5,7 milliards d'un fonds créé hors du budget européen pour financer des livraisons d'armements à l'Ukraine.
Carrefour gazier en Turquie
Parallèlement au bombardement continu sur les villes ukrainiennes, le président russe a proposé jeudi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan de créer un carrefour gazier (hub) en Turquie pour exporter du gaz à l'Europe, dont plusieurs pays craignent une véritable pénurie d’énergie cet hiver.
La proposition du président Poutine a lieu au moment où les livraisons russes vers l'UEquatre énormes fuites de gaz causées par des explosions fin septembre sur les deux gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne.
sont sous le coup de sanctions en plus desUn éventuel carrefour gazier en Turquie pourrait servir également pour définir les prix
de ces hydrocarbures, aujourd'hui exorbitants
, selon le président Poutine.
Nous pourrions réglementer les prix sans qu'aucune politique ne se mêle de ça
, a ajouté le président Poutine.