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Fermeture du tunnel La Fontaine : des pertes de temps et d’argent à prévoir

Des voitures entrent dans le tunnel.

Trois des six voies du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine seront fermées de novembre 2022 à novembre 2025.

Photo : Radio-Canada / Jean-Claude Taliana

La fermeture pendant trois ans de l’un des tubes du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en novembre prochain aura un impact majeur sur la fluidité des déplacements entre Montréal et la Rive-Sud, notamment pour le transport de marchandises, prévient la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud.

D’ici environ trois semaines, et ce, jusqu’en novembre 2025, seules trois voies seront ouvertes dans le tunnel en raison de travaux de réfection de l’infrastructure construite il y a 55 ans.

Deux voies serviront à la circulation en provenance de la Rive-Sud vers Montréal et une seule voie permettra de circuler de Montréal vers la Rive-Sud.

Il va sans dire que l’amputation de trois des six voies de cette artère névralgique – où passent 120 000 véhicules par jour – aura un impact majeur sur la circulation des personnes et des marchandises dans l'est de la région métropolitaine.

On s’attend à une période assez difficile, merci, a reconnu le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud, Alain Chevrier, à l'émission Tout un matin sur ICI Première, mardi.

« Avec la perte d’un lien aussi important que le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, ça va avoir des répercussions importantes sur la Rive-Sud, sur les industries de la Rive-Sud et sur les commerces de la Rive-Sud, c’est évident. »

— Une citation de  Alain Chevrier, président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud

Temps de parcours plus longs

On a mesuré que les gens en provenance de Montréal qui traverseront sur la Rive-Sud auront un temps de parcours qui pourrait être de trois à six fois supérieur à celui qu’on a en temps normal. Pour ceux de la Rive-Sud qui iront vers Montréal […] on anticipe que le temps de parcours pourrait être deux fois plus long, prévient le président de la Chambre de commerce.

Embouteillage majeur.

Les travaux dans l'axe du tunnel et de l'autoroute 25 entraînent déjà d'importants bouchons.

Photo : Radio-Canada / Simon-Marc Charron

Or, dans la mesure où le tunnel est relié à d’importantes autoroutes et voies rapides, notamment l'A-20, l'A-25 et la route 132, des impacts majeurs seront aussi à prévoir pour les gens qui habitent près du tunnel, et ce, même s’ils n’ont pas à l’emprunter, en raison notamment du reflux de circulation dans les voies d’accès et les rues environnantes.

À Montréal, les gens d’Anjou, de Mercier-Ouest, d’Hochelaga-Maisonneuve et de Tétreaultville, tout comme les habitants de Longueuil, Boucherville et même Sainte-Julie, sur la Rive-Sud, devront s’armer de patience autour des voies d’accès autoroutières.

À proximité de Boucherville, ce sera pour eux un cauchemar parce que les voies [d’accès] seront toutes congestionnées. On anticipe que ça va prendre un temps de parcours qui sera grandement augmenté. Donc, des répercussions aussi pour les gens qui n’auront pas à se déplacer à Montréal, prévient Alain Chevrier.

Le transport de marchandises

Outre la circulation des gens, la fermeture de la moitié des voies du tunnel pendant trois ans affectera également le transport de marchandises.

À lui seul, le camionnage représente 13 % des véhicules qui empruntent quotidiennement cet important lien économique entre l’île de Montréal et la Rive-Sud.

Il y a peu de choses mises en place pour le transport de marchandises. Les camions devront s’insérer dans le trafic régulier. […] Il n’y a pas de voie réservée pour les camions […] Ça peut avoir un impact sur nos chaînes d’approvisionnement, s’inquiète Alain Chevrier.

La seule solution pour les camionneurs se résume souvent à se rabattre sur les autres ponts de la Rive-Sud, déjà tous congestionnés.

Un camion emprunte l'un des accès au tunnel.

L'explosion des délais pour franchir le tunnel représente des pertes de temps et de carburant importantes pour les compagnies de transport.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

En plus de faire doubler, parfois même tripler, la durée du transit entre Montréal et la Rive-Sud, ces travaux prolongés dans le tunnel entraîneront une consommation supplémentaire de carburant pour les flottes de camions, alors que les prix à la pompe recommencent à grimper à la faveur de la réduction des quotas de deux millions de barils par jour par les pays membres de l’OPEP+ à compter de novembre prochain.

Ce qui, avec la guerre en Ukraine, l'arrivée de l'hiver dans l'hémisphère Nord et l'inflation qui sévit, n'augure rien de bon pour le prix des carburants à la pompe.

La seule solution qu’on envisage à court terme, c’est d’étaler les heures de livraison des marchandises, explique M. Chevrier. Il pourrait même peut-être y en avoir durant la nuit de façon à ce qu’on ait moins de camions en circulation pendant les heures de pointe.

Mais étaler les heures de livraison nécessite aussi l’embauche de personnel supplémentaire, ce qui n’est pas une mince tâche en période de pénurie de main-d’œuvre, reconnaît Alain Chevrier.

Autres solutions de rechange

La seule solution étant, selon lui, de réduire au maximum le nombre de véhicules qui empruntent chaque jour le tunnel. M. Chevrier demande aux employeurs de la région qui le peuvent d’offrir du télétravail à leurs employés ou encore d’étaler les horaires de travail hors des heures de pointe.

Il demande également la mise en place de mesures de transport collectif efficaces et rapides, dont des navettes gratuites, et de favoriser le covoiturage pour les travailleurs.

« Plus on sera capables de retirer des véhicules de la circulation, mieux ce sera. »

— Une citation de  Alain Chevrier, président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud

Rappelons qu’en août dernier, le ministère des Transports du Québec a dû intensifier l’ampleur des travaux de réfection du tunnel et augmenter de 900 millions de dollars le coût des travaux en raison de l’état de dégradation plus important que prévu dans la structure du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

Entreprise en 2019, la réfection du tunnel et de ses accès doit s’échelonner au moins jusqu’en 2025.

Ces travaux visent à assurer la pérennité du tunnel pour les 40 prochaines années, selon le ministère des Transports.

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