La vocation des maisons des jeunes en pleine évolution

Tout au long de la semaine, des activités sont prévues dans les maisons des jeunes des quatre coins du Québec.
Photo : Regroupement des maisons des jeunes du Québec
La 25e Semaine des maisons des jeunes met en lumière des organismes qui ont bien changé au fil des années. Si l'objectif était d'abord l'esprit de groupe, ces points de repère pour jeunes répondent aujourd'hui davantage aux besoins individuels des adolescents.
On a des jeunes qui débarquent chez nous avec plus de besoins individuels [relatifs] à leur santé mentale, à leur santé [physique], à leur envie de sortir de la maison. Notre mission [initiale], c'était de former des citoyens actifs, critiques et responsables. Ça demeure ça, mais c’est plus pointu depuis quelques années
, a confié le directeur de la maison des jeunes de Val-Bélair, Jean-François Bougie, à l'émission Première heure.
La pandémie n’est d’ailleurs pas étrangère à ce changement de cap.
Les maisons des jeunes se sont aussi adaptées aux différentes clientèles qui les ont visitées au cours des dernières années.
Des fois, on a des groupes de 12, 13 ans. À un moment donné, c'est du 15, 16, 17 ans. À Val-Bélair, on a eu aussi un petit baby-boom avec de jeunes mamans qui venaient nous voir. On s'ajustait. On changeait la disposition des locaux
, explique le directeur.
Entre l’école, les activités parascolaires et les emplois à temps partiel des adolescents, les maisons des jeunes tentent le mieux possible de poursuivre leur mission.
Vu la pénurie de personnel, on fait travailler des jeunes de 13, 14 ans, mais on se pose des questions à 14 ans. On vit des choses, et là, on travaille. Qu’est ce qui reste comme temps pour se développer?
s’inquiète Jean-François Bougie.
Des défis qui persistent
La 25e Semaine des maisons des jeunes du Québec qui s’amorce lundi est aussi l’occasion pour le milieu de réitérer ses besoins de financement et de main-d'œuvre.
C’est extrêmement difficile d'avoir les ressources nécessaires et les défis sont deux fois plus grands depuis la pandémie
, soutient le directeur de la maison des jeunes de Val-Bélair.
Le financement, problématique depuis toujours, selon Jean-François Bougie, rend la rétention de personnel très difficile.
« Souvent, on dit que, dans le communautaire, on travaille pour les valeurs, mais il y a des limites. Certains des jeunes qui viennent nous voir gagnent plus cher que nos intervenants qui ont des formations universitaires! »
En ce qui concerne le personnel, le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ) est actuellement à la recherche de solutions à court et à moyen termes. Les intervenants sont nécessaires à la santé des maisons des jeunes, a admis Jean-François Bougie au micro de Pierre-Alexandre Bolduc.
Un jeune qui arrive à 12, 13 ans et qui a le réflexe à 16, 17 ans de revenir voir son animateur, c’est ça qu’on veut. C’est le lien qui compte. Quand il y a trop de roulement, on n’arrive pas à accomplir notre mission
, se désole le directeur.
C’est pourquoi les maisons des jeunes comptent recruter davantage parmi les anciens jeunes
dans les prochaines années. On va se rapprocher du communautaire des années 70-80, s’outiller davantage dans nos quartiers
, assure Jean-François Bougie.
Tout au long de la semaine, des activités sont prévues dans les maisons des jeunes aux quatre coins du Québec.