Bâtiments abandonnés : Sherbrooke veut pouvoir sévir contre les propriétaires

Sherbrooke compte une quarantaine de bâtiments abandonnés ou en décrépitude.
Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies
La Ville de Sherbrooke souhaite se doter d’une réglementation qui a plus de mordant pour sévir contre les propriétaires de la quarantaine d’immeubles abandonnés ou délabrés sur le territoire.
Le nombre de bâtiments problématiques à Sherbrooke n’a pas augmenté dans les dernières années, et n'est pas plus élevé que dans d’autres villes. Plusieurs dossiers traînent toutefois sans se régler.
Des édifices restent donc délabrés pendant plusieurs années. Un lave-auto abandonné tout près d’un immeuble à logements, sur la rue Bowen, a par exemple été signalé à de maintes reprises à la Ville dans les six dernières années. À ce jour, le dossier n’est pas encore réglé, au grand dam de la propriétaire de l'immeuble voisin.
Il n’y a jamais, jamais eu de suite à aucune de nos requêtes. [...] Je ne fais plus mon jardin, car une brique pourrait me tomber sur la tête. Ça fait plusieurs fois que des briques tombent sur mon terrain. Ça pourrait blesser des gens, d’autant plus que ça ne nous permet pas de pouvoir jouir de notre propre terrain
, déplore Marie-Ève Sinotte .
La Ville limitée dans ses interventions
La Ville de Sherbrooke dit présentement être limitée dans ses interventions. Elle peut délivrer une amende, mais dans certains cas, les propriétaires paient sans procéder aux travaux nécessaires.
La Commission de l’aménagement du territoire est en train de revoir sa réglementation pour permettre à la Ville d’effectuer elle-même les travaux d’urgence nécessaires, avant de refiler la facture aux propriétaires. Elle souhaiterait même pouvoir exproprier les propriétaires délinquants.
On a beau talonner les propriétaires, s’ils décident de ne pas payer, on est quand même pris avec des immeubles qui se détériorent, et comme on l’a vu avec l’Hôtel Albert, des pertes de logements complètement
, souligne la présidente de la Commission de l’aménagement du territoire, Geneviève La Roche.
« On parle toujours de densification, de l’importance d’occuper notre territoire. Tous ces espaces-là qui ne sont pas occupés depuis des années, qu’on voit se détériorer ou pour lesquels on donne des amendes, on veut avoir un levier pour les récupérer. »
La Chambre de commerce de Sherbrooke salue la volonté de la Ville de revoir sa réglementation. Elle juge notamment que les bâtiments abandonnés nuisent à la revitalisation du centre-ville.
Quand il n’y a pas d’usage, c’est un peu triste. Ça éloigne les touristes, et pas juste les touristes. Les citoyens de Sherbrooke qui veulent aller au centre-ville, quand ils voient des édifices en décrépitude, ce n’est pas intéressant!
, s’exclame la directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie, Louise Bourgault.
Avec les informations de Thomas Deshaies