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La renouée du Japon n’est pas la bienvenue au Domaine Taschereau

Un paysage en nature où l'on voit un ruisseau et des pieux de cèdres qui maintiennent  les berges.

Reportage de Philippe Grenier sur le Domaine Taschereau - Parc nature de Sainte-Marie qui veut enrayer les colonies de renouées du Japon.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

La renouée du Japon, une espèce envahissante, menace la biodiversité du Domaine Taschereau - Parc nature à Sainte-Marie. Pour l'enrayer, le Comité de bassin de la rivière Chaudière (COBARIC) mise sur le saule de l'intérieur, une espèce indigène du Canada.

À travers le parc, il y avait quelques colonies, mais ce n’est pas un envahissement qui est avancé, donc on peut espérer faire quelque chose et régler la problématique, lance Mathieu Provost sur un ton positif.

Un homme barbu se tient debout sur les lieux de son travail dans un parc entouré de saules de l'intérieur.

Mathieu Provost et l'équipe du Comité de bassin de la rivière Chaudière travaillent depuis trois ans à enrayer la renouée du Japon au Domaine Taschereau - Parc nature de Sainte-Marie.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Optimiste, le chargé de projet en gestion intégrée de l'eau du COBARIC regarde le travail accompli depuis trois ans pour éliminer la plante introduite au pays il y a plusieurs décennies pour ses qualités ornementales. Une tâche colossale.

« La renouée du Japon devient une monoculture [...] Ces racines peuvent mesurer jusqu'à six mètres assez facilement, même beaucoup plus. »

— Une citation de  Mathieu Provost, chargé de projet du COBARIC

Pour arriver à ses fins dans sa lutte contre la renouée du Japon, l'équipe du COBARIC mise sur le saule de l’intérieur.

Un saule de l'intérieur sur un bout de bois.

Le saule de l'intérieur a été choisi par l'équipe du COBARIC parce qu'il « est indigène au Québec », explique Mathieu Provost qui ne voulait par recréer des problèmes en allant chercher une plante exotique.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

On a arraché la renouée pendant quelques années. On a déposé des branches de saule. Le saule est très vigoureux, il peut venir assez haut, jusqu'à cinq mètres. Le pari qu'on fait, c'est que le saule avec le temps va finir par prendre de l'ampleur et va être capable d'inhiber la renouée, explique Mathieu Provost agenouillé dans l'emplacement avec la plus grande superficie de contamination du Domaine Taschereau, soit environ 400 mètres carrés.

Un étang avec toute sa biodiversité. On peut voir au loin un grand héron dans l'eau.

Le grand marais Denis-Sylvain du Domaine Taschereau - Parc nature

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

La lutte sera longue et ardue

Les risques de propagation de la renouée du Japon sont élevés. Pour Mathieu Provost juste un noeud de tige qui se déposerait par terre pourrait avoir des conséquences majeures, la renouée peut se rétablir à partir de ça.

Alors si on fauche la renouée, on peut la propager et, avec les inondations, ça va se déposer plus loin, comme ce qu'on doute fortement qui s'est passé.

Une main qui tient un plant de renouée du Japon. On voit très bien les racines de la plante envahissante.

Les racines de la renouée du Japon peuvent aller jusqu'à « 5 à 6 mètres en profondeur », selon Mathieu Provost, chargé de projet en gestion intégrée de l'eau au Comité de bassin de la rivière Chaudière.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

La renouée du Japon n'a donc pas de frontières et peut se retrouver un peu partout.

Dans une érablière, ça peut jusqu'à un certain point venir limiter la repousse d’érable, la repousse d'épinette, des choses comme ça. Pour un agriculteur qui cherche à cultiver du foin, la problématique, s'il y a de la renouée au travers, ça va venir compliquer ses tâches, note-t-il.

Je pense que la plus grande problématique de la renouée, c’est le manque d’efficacité de la lutte, indique pour sa part Véronique Brochu, directrice générale du COBARIC. Elle souligne le stade expérimental des moyens pour combattre la plante envahissante.

La renouée du Japon.

La renouée du Japon peut pousser jusqu'à trois mètres de hauteur en été.

Photo : Radio-Canada

Au Domaine Taschereau - Parc nature, on garde espoir d’en venir à bout et du même coup faire avancer la science au-delà des frontières.

Intervenir rapidement et à bon coût aussi, explique Jean Cliche, président et cofondateur du Domaine Taschereau - Parc nature.

La renouée du Japon et les Belges

Un groupe de la Belgique est d'ailleurs venu sur le site cet automne pour constater les avancées de leur collègue beauceron, parce que la renouée du Japon fait des ravages en Europe aussi.

On s'est rendu compte qu'on avait les mêmes problèmes, note Yannick Collignon, responsable du Contrat de Rivière Semois-Chiers en Belgique. Son groupe participe à un programme d'échange avec le COBARIC.

Un homme explique une carte à un groupe de personnes.

Un groupe du Contrat de Rivière Semois-Chiers en Belgique est de passage au Domaine Taschereau - Parc nature à Sainte-Marie. Le cofondateur de l'endroit Jean Cliche leur présente la carte du parc de 53 hectares.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Un partage d'information apprécié de part et d'autre, comme l'explique la directrice générale du COBARIC.

Nous, on voit que leur problématique est plus avancée et que maintenant, on peut agir, mais sous forme de prévention. Tel ou tel déclin, on sait que ça s'est passé plus loin. Comment adapter plus rapidement nos actions?

Les Belges, de leur côté, ont beaucoup appris du savoir-faire beauceron.

Le partenariat avec le secteur privé pour financer certains projets, c'est quelque chose que franchement on découvre. Chez nous, on ne connaît pas ça, lance Yannick Collignon en lien avec le financement du projet pour enrayer la renouée au Domaine Taschereau - Parc nature qui provient du COBARIC et d'une subvention de la Fondation de la faune du Québec.

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