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Restaurer l’environnement après un feu de forêt est essentiel pour des Premières Nations

Keith Zabotel, membre du conseil de la Première Nation Bonaparte devant une forêt d'arbres calcinés.

Cinq ans après le feu de forêt d'Elephant Hill, la Première Nation Bonaparte souffre toujours des conséquences de cet incendie.

Photo : Radio-Canada / Camille Vernet

L'incendie d'Elephant Hill a fait des ravages à l'intérieur de la Colombie-Britannique en 2017, à près de 90 km de Kamloops, et a laissé sur son passage des dommages catastrophiques sur la nature. Cinq ans après, la Première Nation Bonaparte rebâtit l’environnement qui l'entoure, une nécessité pour cette communauté.

Les flammes de l'incendie sont passées à quelques mètres des maisons de la communauté et ont laissé sur leur passage des arbres calcinés et une terre en cendre. Ça a brûlé vite et fort, un expert a analysé les sols et une partie a brûlé à deux pieds de profondeur, affirme Keith Zabotel, membre du conseil de la Première Nation Bonaparte.

Ne pas entendre les oiseaux, ne pas voir les populations de cerfs et d'orignaux, c'était une dévastation qui signifiait que notre réserve devait compter sur les autres nations pour nous inviter à aller chasser le cerf ou l'orignal, afin que les gens puissent survivre.

Une citation de Keith Zabotel, membre du conseil, Première Nation Bonaparte
Keith Zabotel, membre du conseil de la Première Nation Bonaparte.

La terre a brûlé à deux pieds de profondeur après un feu de forêt de haute intensité.

Photo : Radio-Canada / Camille Vernet

Les mains dans la terre réduite en poussière, Keith Zabotel souligne que l’une de ses préoccupations principales est désormais l’érosion du sol. Une année après le feu, une inondation a frappé la communauté. Il n'y avait rien pour retenir les cendres et la terre brûlée quand il a commencé à pleuvoir. Tout a commencé à couler en bas de la montagne, raconte-t-il.

Un manque de financement, selon un rapport

Depuis cinq ans, près de 1 million de dollars ont dû être déboursés par la communauté pour revitaliser l'environnement, dont un tiers afin de stabiliser les berges de la rivière qui borde une partie de leur territoire.

Keith Zabotel devant une rivière.

La Première Nation Bonaparte a perdu plusieurs hectares de terrain après les inondations de 2018, affirme Keith Zabotel.

Photo : Radio-Canada / Camille Vernet

Notre vision de la restauration est souvent à court terme. Nous rebondissons d'une catastrophe à l'autre, explique Sarah Dickson-Hoyle, postdoctorante à la Faculté de foresterie de l’Université de la Colombie-Britannique. Il faut beaucoup plus de financement et de ressources pour la restauration et une grande partie doit passer par les communautés.

La chercheuse est la coauteure d’un rapport de la Secwepemcúl̓ecw Restoration and Stewardship Society (Nouvelle fenêtre) (SRSS) publié en 2021 sur le feu de forêt destructeur d'Elephant Hill. Ce rapport affirme qu’afin de maintenir ses engagements en matière de réconciliation, la province doit repenser sa manière d’approcher la restauration des écosystèmes.

Sarah Dickson-Hoyle regarde la caméra.

Sarah Dickson-Hoyle, doctorante à la Faculté de foresterie de l’Université de la Colombie-Britannique, est la coauteure d'un rapport sur le leadership des Secwépemc et les leçons tirées de l'histoire de la restauration après des feux de forêt.

Photo : Radio-Canada / Camille Vernet

Celle-ci doit être planifiée en collaboration avec les Premières Nations sur le plus long terme. On parle beaucoup de la nécessité de mieux reconstruire après une catastrophe, souvent dans le contexte des infrastructures, mais je pense qu'il s'agit là d'une véritable occasion de mieux rebâtir notre forêt.

L’une des priorités des communautés secwépemc de la région est de s’assurer qu’une diversité d'arbres soit plantée, affirme Sarah Dickson-Hoyle.

Un signe d’espoir

Après un incendie de haute intensité, de nombreuses espèces invasives, comme l'épilobe en épi, sont les premières à prendre le dessus, mais petit à petit d'autres plantes réapparaissent également. Keith Zabotel est ravi de voir des broussailles et de l'herbe pousser à nouveau, car celles-ci stabilisent les sols.

La main dans un arbuste, il nourrit de l'espoir pour l'avenir de la Première Nation Bonaparte. Les aînés disent que s'ils voient une abondance d’amélanchier à feuilles d'aulne au printemps, cela signifie qu'il y aura beaucoup de saumons. De retour d’une excursion de pêche fructueuse quelques jours avant, il confirme : Effectivement, c'est ce qui s'est passé.

Un gros plan sur un rosier.

Il a fallu cinq ans pour que ce type de rosier repousse après l'incendie d'Elephant Hill.

Photo : Radio-Canada / Camille Vernet

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