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Fiona pourrait être la pire tempête en 20 ans dans l’est du Canada

Lorsque Fiona touchera terre dans les Maritimes, les vents pourraient avoir la force de ceux d'un ouragan de catégorie 2.

Un tourbillon nuageux dans l'Atlantique.

La position de l'ouragan Fiona en date de jeudi.

Photo : Université du Colorado / CIRA

Radio-Canada

L’ouragan Fiona pourrait être la tempête la plus violente à frapper l’est du Canada depuis 20 ans et même l’une des plus fortes tempêtes enregistrées depuis que l’on recense des données. Les autorités préviennent les résidents qu'il y aura probablement des dommages et leur demandent de se préparer.

Ça a le potentiel d’être l’une des tempêtes les plus fortes à avoir frappé l’est du Canada depuis qu’on recense des données. C’est du sérieux [...] au moins depuis l’ouragan Juan en 2003. C’est du jamais-vu depuis 2003, indique Jean-Philippe Bégin, météorologue chez Environnement Canada.

Le météorologue précise que la tempête fera probablement des dommages et risque de paralyser plusieurs activités.

On s’attend à des vents violents, des pluies torrentielles qui vont arriver par vague. On s’attend à voir des affaissements de routes près des rivages. Ça pourrait isoler des communautés, indique Jean-Philippe Bégin.

On s’attend à des pannes d’électricité généralisées. Ça pourrait prendre plusieurs jours, ou plusieurs heures au moins, à rétablir le service, ajoute-t-il.

Les plus récentes prévisions météo

  • Des vents qui peuvent atteindre la force de ceux d'un ouragan de catégorie 2 (154 à 177 km/h)
  • Des quantités importantes de pluie, entre 100 et 200 mm par endroits
  • Des vagues de 10 à 12 mètres en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve

Source : Environnement Canada

Selon le météorologue Bob Robichaud, Fiona devrait se transformer en tempête post-tropicale avant de toucher terre dans les Maritimes, durant la nuit de vendredi à samedi, avec des vents de 140 km/h ou plus.

Le centre de la tempête devrait passer sur le Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, en matinée samedi. Le système atteindra la Basse-Côte-Nord, au Québec, et le sud-est du Labrador tôt dimanche.

Une carte montrant la trajectoire de l'ouragan sur la côte atlantique de l'Amérique du Nord.

La trajectoire de l'ouragan Fiona, révisée et publiée par le Centre canadien de prévision des ouragans à 21 h 29, heure de l'Atlantique, jeudi.

Photo : Centre canadien de prévision des ouragans

Les régions les plus à risque pour les inondations sont la côte est de la Nouvelle-Écosse et les régions le long du détroit de Northumberland, soit la côte est de l’Île-du-Prince-Édouard et le sud-est du Nouveau-Brunswick.

En début d’après-midi, jeudi, l’ouragan se trouvait à environ 1800 km au sud-ouest d’Halifax, avec des vents qui soufflaient à 215 km/h.

Les provinces de l’Atlantique retiennent leur souffle

L’ouragan Fiona continue d’inquiéter les autorités des provinces atlantiques.

Même si l'ouragan est censé se transformer en tempête post-tropicale lors de son approche vers le Canada, cela ne signifie pas que son intensité diminuera pour autant.

C’est la structure du système qui changera. Il grossira et couvrira un plus large territoire.

De la pluie, parfois forte, précédera l’arrivée de la tempête.

Une voiture circule entre des arbres tombés au milieu de la route.

Le 20 septembre, les résidents de l'île de Porto Rico se sont réveillés sans électricité et avec plusieurs arbres tombés sur les routes de ce territoire américain.

Photo : Getty Images / Jose Jimenez

Environnement Canada indique qu'il y aura probablement des inondations et des routes emportées.

Mais ce sont surtout les vents qui inquiètent les autorités. Avec les arbres remplis de feuilles, il est fort probable qu’il y ait de nombreuses pannes causées par la tempête.

Environnement Canada souligne aussi les risques pour les bâtiments en construction qui sont particulièrement vulnérables.

Nova Scotia Power, le distributeur d'électricité en Nouvelle-Écosse, a indiqué qu’elle ouvrirait son centre des opérations d’urgence dès vendredi matin afin de coordonner les équipes sur le terrain. Des équipes supplémentaires sont envoyées au Cap-Breton. En 2019, 80 % de ses abonnés avaient perdu le courant à cause de l'ouragan Dorian.

Hydro-Québec se prépare aussi. Cinq nacelles et une équipe de plus de 20 personnes seront déployées aux Îles-de-la-Madeleine en prévision de la fin de semaine.

Les entreprises de télécommunication Bell, Telus et Rogers ont indiqué à CBC que des équipes locales sont prêtes à effectuer des réparations au besoin. On suggère aux utilisateurs de penser à charger leurs appareils électroniques à l'avance.

Plusieurs fermetures et annulations

Des entreprises et des organisations ont déjà annoncé des fermetures et des annulations. En Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard, les parcs provinciaux seront fermés.

VIA Rail a annoncé l'annulation de son trajet entre Halifax et Montréal prévu pour vendredi. Le service d'autocar Maritime Bus n'avait pas annoncé de perturbations à son service de vendredi, mais annulé tous les déplacements prévus pour samedi.

Le transporteur aérien WestJet va suspendre ses opérations à l'aéroport international Stanfield d'Halifax de vendredi soir à dimanche matin. Air Canada prévient de la possibilité d'annulations, et affirme qu'il n'y aura pas de frais supplémentaires pour les voyageurs qui devront prendre un autre vol à un moment plus opportun.

La CTMA Traversier dans le port de Cap-aux-Meules.

Les horaires des traversées seront perturbés.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Le service de traversier entre l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse est annulé, samedi.

Les traversées de l'entreprise CTMA entre l'Île-du-Prince-Édouard et les Îles-de-la-Madeleine sont devancées. Il est important de consulter les horaires avant les départs.

Il pourrait y avoir des restrictions en raison des vents au pont de la Confédération, et ce, jusqu'à dimanche.

Les intempéries annoncées perturbent aussi les sports. La Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) a remis à une date ultérieure tous les matchs qui étaient à l'horaire vendredi, samedi et dimanche dans les trois provinces maritimes. Dans la Première Ligue canadienne de soccer (CPL), les Wanderers d'Halifax ont remis à dimanche, 15 h, le match contre Pacific FC qui devait initialement être joué samedi.

De l’aide aux sans-abri

Un organisme au Cap-Breton tente de trouver des solutions pour loger temporairement des sans-abri à l’approche de la tempête.

Christine Porter, de l'Ally Centre, à Sydney, dit avoir parlé à des gens qui habitent dans des tentes et qui ignoraient tout des risques encourus à cause des vents et de la pluie qui s’en viennent dans la région.

Les tentes ne vont pas tenir le coup dans un ouragan. Nous sommes très inquiets pour eux, dit-elle à propos des personnes qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent pas avoir accès aux refuges.

Un sans-abri à côté d'une tente installée au milieu des arbres.

Des sans-abri résident dans des tentes au centre-ville de Charlottetown.

Photo : Radio-Canada / Shane Hennessey

À l’Île-du-Prince-Édouard, la province a annoncé mercredi qu’elle mettrait sur pied un refuge temporaire au centre communautaire Jack Blanchard. On y mettra des lits de camp et on fournira eau et nourriture aux personnes qui en ont besoin.

Des agriculteurs préoccupés

En Nouvelle-Écosse, les producteurs maraîchers sont inquiets.

Un portrait du fermier devant ses terres.

Tim Marsh est le président de la Fédération de l'agriculture de la Nouvelle-Écosse. Il est inquiet pour ses membres.

Photo : Radio-Canada / Dave Laughlin

C’est un autre niveau de stress, parce que nous sommes en pleine récolte, précise Tim Marsh, agriculteur et président de la Fédération de l’agriculture de la Nouvelle-Écosse.

Est-ce qu’il y aura des dommages aux cultures? Des inondations? Il y a beaucoup d'[éléments] inconnus… tout le monde surveille les prévisions.

Une citation de Tim Marsh, président de la Fédération de l’agriculture de la Nouvelle-Écosse

Les vents pourraient toucher particulièrement les producteurs de maïs et les pomiculteurs.

En plus d’abîmer les fruits et légumes, les vents pourraient propager le feu bactérien, une maladie qui touche les pommes et les poires.

Il y a huit ans, l'ouragan Arthur avait propagé la bactérie, et 90 % des vergers de la Nouvelle-Écosse avaient été touchés. Dix mille arbres avaient été perdus.

L'organisme Farm Safety Nova Scotia recommande à ses membres d’avoir une assurance récolte. On conseille également de bien sécuriser les animaux dans des bâtiments à l’abri des risques d’inondation.

Avec des informations de CBC et La Presse canadienne

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