Hydroélectricité : méfiance envers le projet de bonification du complexe de la Romaine
D’ici 2050, Hydro-Québec devra augmenter ses livraisons d’électricité de 50 % en prévision de la demande d’électricité croissante, soit 100 térawattheures (TWh) de plus.
Photo : Radio-Canada / Laurence Royer
Les élus de la Côte-Nord et certains candidats de la circonscription de Duplessis sont méfiants concernant le projet de bonification de la productivité du complexe de la Romaine proposé par le premier ministre sortant et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.
François Legault a lancé vendredi l'idée d'augmenter la production en hydroélectricité du complexe de la Romaine, pour atteindre l’objectif de carboneutralité d'ici 2050.
Hydro-Québec devra en effet augmenter ses livraisons d’électricité de 50 % en prévision de la demande d’électricité croissante, soit 100 térawattheures (TWh) de plus, selon le plan stratégique 2022-2026 déposé en mars dernier par Hydro-Québec.
Hydro-Québec a refusé nos demandes d’entrevue considérant le contexte électoral actuel.
Pour le préfet de la MRCune tactique pour construire un barrage sur la Magpie
.
Si M. Legault décide de refaire d’autres travaux sur le complexe de la Romaine, on est toujours prêt à écouter les offres qu’Hydro-Québec et le gouvernement nous feront. Sauf que sur la Magpie, c’est une fin de non-recevoir de notre part
, rappelle-t-il.
« La Romaine, c’est un barrage qui nous amène des redevances, c’est un barrage qu’on est prêt à renégocier, mais on n’est pas prêts à sacrifier la Magpie. »
De son côté, le chef du Conseil des Innus d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, partage l’inquiétude de M. Noël en ce qui concerne la rivière Magpie, mais reste lui aussi ouvert aux négociations pour le projet de François Legault.
Pour sa part, la candidate de Québec solidaire dans la circonscription de Duplessis et Innue d’Ekuanitshit, Uapukun Mestokosho, est en désaccord avec l’idée de bonifier ou d’ajouter de nouveaux barrages hydroélectriques. Je pense que c’est un manque de respect envers les peuples autochtones et le monde de chez nous. On vit dans l’urgence climatique, donc il ne faut pas détruire la nature, il faut la protéger encore plus
, confie-t-elle.
D’ailleurs, la candidate solidaire pousse davantage sa réflexion concernant les barrages hydroélectriques. Un de mes rêves, ce serait que tous les barrages qui ont été construits sur les rivières soient détruits pour laisser couler les rivières naturellement, comme il se doit
, ajoute Mme Mestokosho.
Des solutions proposées
Même si le chef de la CAQsuffire
pour atteindre la carboneutralité en 2050, M. Noël tient à souligner le potentiel éolien de la Côte-Nord.
En haut de la centrale Romaine-3, on a des sites éoliens qui sont là et qui sont connus par le gouvernement. Il y a des études qui ont été faites, donc il y aurait définitivement un beau projet éolien à faire là-bas
, déclare Luc Noël.
De son côté, Uapukun Mestokosho croit plutôt à un changement dans les habitudes de vie des Québécois. C’est notre mode de vie qu’il faut changer et toute la surconsommation qu’on fait. C’est surtout là qu’il faut effectuer des changements afin de réduire notre consommation d’électricité
, conclut-elle.
Pour sa part, la candidate du Parti québécois (PQ) dans la circonscription de Duplessis, Marilou Vanier, n’a pas souhaité donner ses commentaires avant d’avoir pris connaissance de l’opinion des gens du milieu.
Avec les informations de Lambert Gagné-Coulombe