Le syndicat des policiers de Montréal veut des hausses de salaire de plus de 6 %

Martin Prud’homme, le nouveau directeur général adjoint à la sécurité urbaine de la Ville de Montréal, représentera la partie patronale dans les négociations avec la Fraternité.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Radio-Canada a appris que la Ville de Montréal et le syndicat de ses policiers ont eu une première rencontre, mardi, en vue du renouvellement de leur convention collective, qui est échue depuis le 31 décembre dernier. C’est dans ce contexte que les demandes de la Fraternité, déposées en juillet, ont été dévoilées.
Dans une note destinée à ses membres, la Fraternité des policiers et policières a indiqué qu’elle réclamerait des augmentations de salaire selon le taux d’inflation annualisé pour la région de Montréal, soit plus de 6 %.
Ces demandes surviennent au moment où la Ville de Montréal a déposé son nouveau rôle d'évaluation et où les propriétaires craignent des hausses de taxes, alors que l'inflation atteint un sommet en 39 ans.
Le salaire de base des nouveaux policiers et le nombre d’échelons salariaux feront également l’objet de discussions avec la Ville de Montréal. L'objectif avoué est de retenir les vétérans au sein du corps policier.
Actuellement, le salaire annuel d’un policier auxiliaire s'élève à 36 939 $ pour les 24 premiers mois suivant son embauche au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Manque d'effectif
Les problèmes reliés à l'effectif policier sont abordés dans le cahier des demandes de la Fraternité.
L'École nationale de police du Québec (ENPQ) forme en moyenne 640 policiers par année. Il faudrait plutôt en former 690 juste pour répondre aux besoins du SPVM et de la Sûreté du Québec (SQ), sans compter les besoins ailleurs dans la province, estime le conseil de direction de la Fraternité.
Durant la pandémie, moins de futurs policiers ont été formés, ce qui n'a pas aidé à regarnir les rangs des différents corps policiers.
Vous comprendrez donc que l'école de police ne suffit pas à la demande. Des annonces gouvernementales ont été faites pour augmenter les cohortes de l'ENPQ. Cependant, nous risquons d'être en manque de staff pour encore plusieurs années
, ajoute la note.
Le syndicat estime que si Montréal parvient à recruter 350 policiers, seuls 150 viendront effectivement grossir les rangs en raison des départs à la retraite (160) et des démissions (40).
Ces chiffres n'ont pas été validés par la Ville.
Nouveaux équipements
La Ville prévoit remplacer une partie de la flotte de véhicules utilisés par les policiers du SPVM. Ce sont donc 195 véhicules hybrides qui seront achetés en 2023 pour les besoins du SPVM. Le syndicat estime qu'il y a un retard à combler pour le renouvellement de la flotte en raison de la pandémie, qui a retardé le processus des acquisitions.

La flotte du SPVM sera rajeunie avec le remplacement de 195 nouveaux véhicules.
Photo : Radio-Canada / Charles Contant
La hausse de la violence armée nécessite de mieux équiper les policiers. Ces derniers devraient être dotés de nouvelles vestes pare-balles. Des tests sont en cours afin de trouver les meilleures vestes pour remplacer celles utilisées actuellement. Les budgets ont été autorisés, assure le syndicat. Les nouveaux gilets, qui coûtent 1600 $ chacun, sont attendus vers la fin de 2023.
Le calendrier des négociations n'a pas encore été arrêté. Le nouveau directeur général adjoint à la sécurité urbaine, Martin Prud’homme, représentera la partie patronale.
Selon nos informations, la Ville souhaite accélérer les pourparlers. Elle vise à conclure une entente de principe d'ici Noël. La Fraternité s'est dite ouverte à cette possibilité.