Une tortue luth aperçue dans la baie de Sept-Îles

Les tortues luths viennent dans les eaux canadiennes pour se nourrir de méduses. (Archives)
Photo : CBC / John Dickinson
Un spécimen de la plus grosse espèce de tortue sur Terre a été aperçu dans la baie de Sept-Îles par un Nord-Côtier samedi.
Larry Mercier naviguait près de l’île du Corossol, dans l’archipel de Sept-Îles, lorsqu’il a aperçu l’immense animal.
Bien qu’il s’agisse d’une espèce tropicale, il n’est pas anormal de retrouver des tortues luths dans le Saint-Laurent, explique Martin Ouellet, professionnel en environnement et chargé de projets et consultant à Amphibia-Nature.
On peut principalement l’observer vers la fin de l’été et à l’automne
, précise-t-il. Il ajoute que l’animal fréquente nos eaux de façon saisonnière pour s’alimenter.
La tortue luth est d’ailleurs en mesure de tolérer les eaux plus froides du Saint-Laurent grâce à sa grosseur. Elle est capable de générer davantage de chaleur interne, donc c’est ce qui explique pourquoi elles n’ont pas peur de remonter le Saint-Laurent
, explique Martin Ouellet.
Le spécialiste précise que l’espèce n'est pas nécessairement plus présente dans nos eaux qu'au cours des dernières années.
La tortue luth en bref :
Poids : entre 250 et 900 kg. 400 à 500 kg pour celles observées ici
Longueur (carapace) : jusqu’à 2 mètres, entre 1 et 1,5 m pour celles observées ici
C’est le plus grand migrateur de tous les reptiles et elle peut traverser des océans.
Elle reste généralement une dizaine de minutes sous l’eau, mais peut plonger jusqu'à 1 heure à l'occasion.
L’espèce se reproduit au Sud et se nourrit principalement de méduses.
Espèce menacée
Depuis 2003, la tortue luth est désignée espèce en voie de disparition au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril. L’espèce éprouve des problèmes, notamment sur les plages où les femelles vont pondre, précise Martin Ouellet.

La tortue luth est considérée comme la plus grande tortue au monde (archives).
Photo : CBC / Canadian Sea Turtle Network
Le spécialiste explique qu'ici, plus au Nord, les problèmes que connaît l’espèce se rapprochent de ceux rencontrés par la baleine noire. Il est entre autres question de collisions avec les bateaux ou de noyades, ajoute-t-il.
C’est une espèce qui doit respirer en surface, un peu comme les baleines. Donc si elle se prend dans des cordages, au fond de l'eau, elle va mourir noyée.
Un autre problème subit par l'espèce est la pollution plastique. Martin Ouellet souligne que des études montrent que dans certaines régions, près de 50 % des tortues analysées souffrent de ce type de pollution.
On trouve des tortues mortes et il y a plein de sacs plastiques dans leur estomac.
Le spécialiste souligne que les tortues luth, comme à peu près toutes les tortues marines, sont des espèces menacées
. Il demande d’ailleurs aux gens d’observer les tortues à une certaine distance.