Fermetures de RPA : le Regroupement des résidences pour aînés interpelle les candidats

La résidence privée pour aînés compte 150 unités, selon son site Internet.
Photo : Radio-Canada / Martin Bilodeau
Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) a réagi fortement à l'annonce de la fermeture du Domaine Fleurimont, qui est prévue en mai prochain. Selon le président-directeur général du regroupement, le gouvernement qui prendra la tête du Québec le 3 octobre aura du pain sur la planche pour éviter encore plus de fermetures.
Le président-directeur général du RQRA
, Marc Fortin, s'est dit moyennement surpris par le fait que le Domaine Fleurimont fermera ses portes.C’est une résidence quand même d’une bonne grandeur. Ce qu’on voit maintenant, ce n’est pas juste des petites résidences, c’est des grosses et des moyennes qui ferment. Ça, ça me surprend. Ce qui ne me surprend pas, c’est qu’une résidence ferme. Ça fait un an et demi qu’on en parle avec le ministère. Il faut vraiment porter attention au fait qu’il y a une problématique énorme avec les résidences pour aînés en ce moment pour leur survie
, souligne-t-il.
Environ 270 résidences privées pour aînés ont fermé leurs portes au Québec dans les derniers 18 mois, dont 4 ou 5 en Estrie, constate M. Fortin.
« J’espère qu’un gouvernement va porter attention avec les élections et toutes les fermetures. »
Selon lui, les actions mises en place par le gouvernement pour tenter d'aider les résidences se sont avérées insuffisantes.
Les actions qui ont été mises en place, ce sont des subventions pour la modernisation. Ça n’aide personne, ce n’est pas le cœur du problème
, déplore-t-il.
Le RQRA
souligne notamment l’importance d'alléger la pénurie de main-d'œuvre en facilitant et surtout, en accélérant l'arrivée de travailleurs étrangers.Les coûts liés à la facture d’épicerie, à l’énergie, et aux rénovations ont aussi explosé
, ajoute-t-il. Les coûts explosent, mais les revenus ne suivent pas et nous sommes étranglés, ou c’est la capacité de payer des aînés. Donc il faut aider les aînés afin qu’ils puissent payer leur loyer, mais nous, on n’arrive plus.
Ce que les candidats en disent :
Radio-Canada a contacté les candidats dans le Saint-François pour entendre leur plan pour aider les RPA
.Claude Charron, candidat pour le Parti libéral du Québec dans Saint-François : J’ai trouvé ça vraiment triste que des personnes âgées soient exposées à cette situation-là, où tu es forcé de déménager. Je sympathise beaucoup avec elles. C’est pour ça que je regarde pour des solutions, des choses que je pourrais amener à table. On a quand même une certaine expérience à partir du ministère, car on a un comité pour le logement, dans lequel je suis à table, et cette expérience-là, je vais l’amener au Parti libéral. [...] Le logement, c’est un problème. La pénurie de main-d'œuvre, c’est quand même un problème ça aussi, et ce sont des dossiers qu’on travaille en ce moment. Je parle de mon expérience : à Lennoxville, on a ce qu’on appelle le Village Grace, et c’est un OBNLbusiness comme telle. Quand tu es en affaires, tu es à risque. Il y a eu des fluctuations de prix, et ça devient difficile de survivre. J’encouragerais le genre d'organismes comme le Village Grace [...] où ils ont vraiment construit avec des dons et des cueillettes de fonds. . Ce n’est pas une
Mélissa Généreux, candidate pour Québec solidaire dans Saint-François :Quand je vois qu’une autre RPA ferme ses portes dans la circonscription de Saint-François, je me dis "C’est déjà la troisième!" [...] Ça s’ajoute à la vente et la dissolution de l’OBNL Faubourg Mena’Sen, qui dessert une clientèle retraitée ou préretraitée de 50 ns et plus. Si on fait le cumul, c’est plusieurs centaines de personnes âgées qui se sont senties menacées cette année de perdre leur milieu de vie, je trouve ça énorme. Ce qu’on pense à Québec solidaire, c’est que les RPA en menace de fermeture doivent être accompagnées pour qu’on puisse leur donner une chance d’être converties en modèle de coopérative ou d’OBNL . Le but est de fournir des subventions ou des prêts pour permettre de faire ce passage-là. Qui dit OBNL ou modèle coopératif dit aussi qu’on n’est pas dans une logique de libre marché, ce qui vient protéger des hausses de loyer abusives, mais aussi protéger les milieux de vie de ces personnes âgées là.
Geneviève Hébert, candidate pour la Coalition avenir Québec dans Saint-François : Vous savez, les RPA sont des partenaires importants pour notre gouvernement. Le gouvernement est conscient que l’inflation, le coût élevé que les résidences subissent, c’est difficile. Je sais que des décisions se prennent difficilement présentement. Notre gouvernement est dans l’action, car pendant la pandémie, on a supporté les résidences, on a mis plusieurs programmes pour les accompagner, que ce soit pour les gicleurs, la main-d'œuvre, les assurances, mais je comprends que des propriétaires trouvent encore la charge difficile. Des réflexions se font à savoir comment on va être capables encore plus de pouvoir accompagner nos résidences pour éviter d’autres fermetures. Le travail se fait.
Sylvie Tanguay, candidate pour le Parti québécois dans Saint-François : C’est désolant, car cette résidence-là, moi j’habite le quartier, et tout était là pour les personnes âgées. C’était un milieu de vie, carrément, un beau milieu de vie. C'est ce qui arrive quand on met tout le budget dans les maisons des aînés. Les maisons des aînés, c’est un million $ par chambre à construire. C’est 300-quelques milliers de chambres qu’on veut au Québec, donc c’est énorme comme projet, c’est près de 3 milliards $. Nous, au Parti québécois, on veut investir dans les infrastructures qui existent déjà. Ces argents-là, on les aurait mis dans des infrastructures comme ces RPA -là, qui ont besoin d’argent pour pouvoir réaménager de manière sécuritaire les milieux de vie. Cette dame-là [la propriétaire du Domaine Fleurimont] parlait d’un système de sécurité au niveau des portes de 100 000 $. C’est énorme, mais pour un gouvernement, comparé à 1 million $ pour construire une chambre pour une personne [...], ce n’est quand même pas si pire.
Avec les informations de Marion Bérubé, de Christine Bureau et d'Emy Lafortune