Des candidats caquistes de l’Estrie et du Centre-du-Québec victimes de menaces

Des pancartes vandalisées, de l'intimidation, des convois scandant des messages haineux, des candidats caquistes de l'Estrie dénoncent les menaces dont ils sont victimes.
Photo : Radio-Canada
Victime de menaces, le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Orford, Gilles Bélanger, reçoit une protection accrue de la Sûreté du Québec depuis quelque temps. Quant au caquiste Eric Lefebvre, candidat dans Arthabaska, il soutient aussi avoir été victime de menaces et d'intimidation.
J'ai une protection supplémentaire de la Sûreté du Québec [...] depuis récemment, au cours des derniers jours, des dernières semaines, a déclaré Gilles Bélanger, au micro de Par ici l'info. J'ai neuf enfants en famille reconstituée. [...] Je ne peux pas en dire beaucoup plus. C'est la Sûreté du Québec qui fait un travail admirable. Je les salue. Par contre, ce n'est pas l'ambiance que je cherchais dans une campagne électorale.
Le député sortant dans Orford n'a toutefois pas voulu préciser les raisons qui l'ont poussé à faire une telle demande aux policiers. Je vais laisser la Sûreté du Québec faire son travail. Depuis que j'ai leur support, ça va beaucoup mieux.
« C'est de la petite politique. C'est la partie de la politique que j'aime le moins : les pancartes vandalisées, se faire suivre, des menaces, etc. J'aime beaucoup plus réaliser des engagements. »
Eric Lefebvre, pour sa part, a expliqué avoir aperçu des voitures défiler devant sa résidence, jeudi soir. Un convoi de véhicules munis de drapeaux québécois et canadiens scandait des messages insultants envers le chef de la CAQ
et le candidat caquiste.[Ils criaient] liberté. Ils étaient une vingtaine, une trentaine de véhicules qui klaxonnaient sans arrêt, déplore-t-il. Ça envoie un très mauvais message. Notre résidence personnelle, c'est le seul endroit comme élu où on peut se réfugier avec nos conjoints, conjointes, avec nos enfants, et avoir un sentiment de sécurité. J'ai vraiment l'impression d'avoir été violé dans mon intimité. Il faut savoir que j'ai une fille avec une déficience intellectuelle modérée qui a été très affectée, qui a été en état de choc, qui ne voulait pas sortir le lendemain.
« Ce que je dis à ces personnes, c'est qu'il faut réfléchir avant de poser des gestes comme ça parce qu'il y a des conséquences importantes, et je leur demande de cesser toute forme d'intimidation. »
Un autre candidat caquiste, François Jacques, mentionne lui aussi avoir été victime d'intimidation. Il ajoute qu'une pancarte de François Legault, a Stornoway, a même été trouée à l'image d'une balle dans la tête.
Le député sortant dans Mégantic admet que cela le rend plus prudent lorsqu'il est sur le terrain.
Des limites ont été franchies, selon François Legault
Le chef de la CAQdes limites avaient été franchies.
Actuellement, il y a des candidats qui ont peur, leurs familles ont peur, leurs proches ont peur, et ce n’est pas vrai qu’on va accepter ça au Québec, a-t-il indiqué. Ça va dans le sens contraire de la démocratie et je pense que tous les Québécois sont perdants.
« On a vu ce qui s’est passé chez Eric Lefebvre. C’est totalement inacceptable. Faire peur à un enfant, cela n'a rien à voir avec la liberté. Et intimider, violer la propriété de quelqu’un, ce n’est certainement pas être pour la liberté. »
François Legault a par ailleurs lancé un appel au calme face à la situation. Questionné à savoir si cet appel visait particulièrement un chef de parti, François Legault a répondu que c'était la responsabilité de chaque chef de parti [...] de dénoncer l’intimidation.
De plus en plus de candidats menacés
Les menaces et l'intimidation sont une réalité pour plusieurs candidats aux quatre coins du Québec depuis le lancement de la campagne électorale. Entre autres, la libérale Marwah Rizqy a été visée par des menaces de mort. Son collègue, Enrico Ciccone, a vu son bureau de circonscription être vandalisé à la fin du mois d'août. Alain Rayes s'est aussi soulevé contre l'intimidation subie sur les médias sociaux.
Depuis le début de la campagne, la Sûreté du Québec a renforcé le dispositif de sécurité autour des chefs de parti en raison de la hausse des menaces proférées à l'encontre des élus.
Selon la Sûreté du Québec, depuis le début de la campagne électorale au Québec, il y a eu 15 arrestations d'individus pour des menaces et des méfaits. Entre le 1er janvier et le 1er août dernier, il y a eu 221 signalements de propos menaçants envers des élus provinciaux.
Avec des informations de Jean-François Dumas