Pierre Poilievre élu chef du Parti conservateur du Canada

Pierre Poilievre a été choisi comme chef du Parti conservateur du Canada le samedi 10 septembre.
Photo : Reuters / BLAIR GABLE
Pierre Poilievre a remporté la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC) avec 68,15 % des votes, loin devant ses rivaux.
Les membres du parti ont préféré M. Poilievre aux quatre autres candidats, soit Jean Charest (16,07 %), Leslyn Lewis (9,69 %), Roman Barber (5,03 %) et Scott Aitchison (1,06 %). L'ancien maire de Brampton, Patrick Brown – autre figure de proue de cette course – avait été disqualifiéau début juillet, car il aurait enfreint la loi électorale.
Les règles régissant l'élection du chef précisaient que le vote de chaque membre comptait dans la circonscription électorale dans laquelle son lieu de résidence est situé.
En vertu du processus électoral énoncé dans la constitution du parti, chacune des 338 circonscriptions électorales valait 100 points, et les votes ont été répartis au prorata. Pierre Poilievre a raflé 330 circonscriptions.
Une course acrimonieuse

Jean Charest rencontre des partisans lors du dévoilement des résultats de la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada.
Photo : The Canadian Press / Sean Kilpatrick
Le député de Carleton succède ainsi à Erin O'Toole, à qui la majorité de son caucus avait montré la porte en février.
Les sept mois de course qui ont suivi ont été marqués par une certaine animosité entre Pierre Poilievre et Jean Charest, considéré durant toute la course comme son principal rival. Dès le début du premier débat officiel de la course, en montant sur la scène, ils avaient évité de se serrer la main.
L'ancien premier ministre du Québec a qualifié d'irresponsable
son adversaire en raison de ses positions sur l'économie. Pierre Poilievre, lui, remettait en question l'intégrité de l'ex-chef du Parti libéral du Québec.
Chaque candidat à la chefferie avait juré être le mieux placé pour unifier le parti, qui a conclu sa troisième course à la direction en six ans.

Pierre Poilievre a été choisi par les militants conservateurs comme chef de la formation politique avec plus de 68 % des votes.
Photo : The Canadian Press / Sean Kilpatrick
Lors de son discours de remerciement, le nouveau chef a tôt fait de saluer le travail de chacun de ses adversaires et a tendu la main aux membres qui n'ont pas voté pour lui.
Aux partisans de tous ces excellents candidats : je vous ouvre les bras.
M. Charest a lui aussi appelé à l’unification du parti après une campagne difficile.
Critiques et promesses
M. Poilievre n'a pas mis de temps à s'attaquer ensuite à l'administration Trudeau en invoquant principalement l'augmentation du coût de la vie et les dépenses gouvernementales.
Ce gouvernement a ajouté à la dette plus que tout autre gouvernement
, a-t-il lancé. Plus il dépense, plus les prix augmentent.
Le premier ministre du Canada Justin Trudeau l'a félicité pour sa victoire en insistant qu'en tant que parlementaires, [nous] devons travailler tous ensemble afin d’obtenir des résultats pour les gens de tout le pays
.
Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh a aussi félicité M. Poilievre, mais souligne déjà le fossé idéologique qui sépare leurs deux partis. Je sais que nous serons en désaccord sur beaucoup de choses et que nous trouverons rarement un terrain d'entente
, a-t-il dit en mettant en garde contre la politique destructrice de la division
.
Pierre Poilievre y est également allé d'une série de promesses et de positions sur un vaste éventail d'enjeux, y compris le logement, les mesures sanitaires, l'immigration et la sécurité publique.
M. Poilievre a souligné à grands traits son appui à l'exploitation minière, pétrolière et gazière, dénonçant du même souffle les lois anti-énergie du gouvernement
. Il a aussi reconnu l'existence des changements climatiques, ce que les militants du PCC avaient refusé de faire lors de leur congrès l'an dernier.
On va combattre le changement climatique avec la technologie, pas nos taxes.
Une main tendue au Québec

Parmi les projets énergétiques qu'il aimerait voir naître, Pierre Poilievre a cité le défunt projet GNL Québec. Ce n'était pas non plus sa seule déclaration adressée directement aux Québécois. Il a interpellé les électeurs de la province – qui n'ont porté au pouvoir que 10 députés conservateurs au dernier scrutin général – à plusieurs reprises, notamment sur la défense du français et l'autonomie vis-à-vis du gouvernent fédéral.
Nous redonnerons de l’espoir aux Québécois afin qu’ils puissent reprendre le contrôle de leurs décisions et de leur vie au lieu d’être contrôlés par un gouvernement centralisateur et « woke » à Ottawa.
Avec les informations de La Presse canadienne