•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

La défense réclame une peine maximale de 3 ans pour Claude Guillot

Claude Guillot dans les couloirs du palais de justice de Québec.

Le pasteur Claude Guillot (au centre).

Photo : Radio-Canada / Yannick Bergeron

La défense estime que le pasteur Claude Guillot devrait purger entre deux et trois ans derrière les barreaux pour avoir maltraité cinq garçons sous sa responsabilité.

Cette suggestion est loin de celle de la Couronne qui réclame une peine de 12 à 15 ans d’emprisonnement.

Vendredi matin au palais de justice de Québec, l’avocate du pasteur a présenté plusieurs décisions où des enfants avaient subi des sévices plus graves sur de longues périodes et où les peines allaient du sursis à huit ans d’emprisonnement.

Me Susan Corriveau a notamment rappelé la cause médiatisée du pasteur Mario Monette qui a maltraité six enfants pendant 25 ans. Il a été condamné en mai 2021 à cinq ans de prison.

Marc Levasseur, une des victimes du Pasteur, était présent durant les plaidoiries de la défense.

Demander deux à trois ans de prison seulement pour avoir fait cinq victimes sur des périodes aussi longues, même des séquestrations pendant 13 ans, c'est vraiment insultant, soutient-il.

Le pasteur Claude Guillot, 72 ans, a été reconnu coupable en avril dernier de 18 chefs d’accusation pour avoir imposé des châtiments corporels à cinq enfants sous sa responsabilité, à Québec et à Victoriaville, entre 1982 et 2014.

Il était alors directeur d’écoles baptistes clandestines et les enfants vivaient en permanence chez lui. Les cinq victimes étaient âgées de 4 à 20 ans durant la période des crimes.

La défense demande également au juge Christian Boulet de considérer que le risque de récidive est presque nul pour Guillot.

Il n’a pas de petits-enfants, n’a plus d’écoles. M. Guillot s’en va vers la fin de sa vie. N'eût été le fait que les parents le suppliaient de prendre leurs enfants, jamais ils n’auraient été dans la maison, affirme Me Susan Corriveau.

Mode de vie

Elle soutient aussi qu’il faut tenir compte des croyances du pasteur et des familles des enfants.

Les baptistes vivent avec les principes de la Bible et les appliquent à la lettre. Ce qu’ils suivent, c’est la parole de Dieu, souligne Me Corriveau.

La Couronne n'adhère pas à cet argument.

Les parents sont des fidèles de Guillot. C’est lui qui a un ascendant sur eux ainsi que sur l'éducation religieuse et scolaire des enfants. Il ne peut pas se défiler en disant : "ce n'est pas juste moi", lance Me Sonia Lapointe.

Josh Seanosky et Marc Levasseur.

Josh Seanosky et Marc Levasseur ont témoigné des séquelles laissées par les crimes commis par Claude Guillot.

Photo : Radio-Canada

Conséquences pour les victimes

La Couronne a aussi rappelé que des victimes sont venues témoigner des conséquences majeures qu’elles ont subies et subissent toujours. Il s’agit, selon Me Lapointe, d’un facteur aggravant qui peut contribuer à justifier une longue peine d’emprisonnement.

Je considère être sur un terrain solide, Monsieur le Juge. Ce que la Couronne vous suggère n'a aucune commune mesure avec notre cas. Je vous parle en droit. Je ne vous parle pas d'émotions et de sentiments, a rétorqué Me Corriveau.

Guillot s'adresse au juge

Le pasteur Guillot s’est adressé au juge, après les plaidoiries.

Il a réaffirmé avoir donné sa vie à Jésus-Christ, à Dieu, qu’il considère comme sa seule autorité.

Il a aussi parlé de ses victimes.

J’aime ces jeunes hommes, encore aujourd’hui, mais selon la parole de Dieu. S’ils revenaient, je serais prêt à les accueillir, a-t-il mentionné.

Claude Guillot connaîtra sa peine le 1er décembre prochain.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...