Québec solidaire promet 25 000 logements sociaux dans un premier mandat
Gabriel Nadeau-Dubois estime que les logements sociaux que veut livrer Québec solidaire pourraient aussi être disponibles pour les gens issus de la classe moyenne.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Québec solidaire veut faire « éclater » le modèle du logement social pour permettre autant aux Québécois moins nantis qu'à ceux issus de la classe moyenne de bénéficier des 50 000 logements que le parti promet de construire, dont la moitié dans un premier mandat.
Des cours intérieures offrant des espaces verts, des salles communes aux plafonds hauts, des pièces sobres éclairées par de grandes fenêtres : les logements sociaux que promet QS se veulent modernes, écologiques et adaptés aux besoins des gens
.
Le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, s'est dit « tanné » que le logement social au Québec soit synonyme de pauvreté. Son parti entend offrir du logement social et abordable aux gens à plus faible revenu, mais aussi à ceux de la classe moyenne qui ont de la misère à y arriver dans leur logement privé
, en raison de la crise du logement.
Après avoir promis de rendre disponibles 10 000 maisons abordables s'il est porté au pouvoir, Québec solidaire s'engage à livrer
ces 50 000 logements sociaux en investissant 3,2 milliards de dollars sur quatre ans.
De cette somme, 1,3 milliard de dollars seraient destinés à la relance du programme déjà existant Accèslogis, qui favorise la création de logements abordables pour des ménages à revenu faible ou modeste, ainsi qu'à la création d'un nouveau programme d'acquisition d'immeubles dans le but de les transformer « rapidement » en logements sociaux.
Une bâtisse qui se vide en raison du télétravail pourrait être achetée et rénovée pour accueillir des unités, a donné en exemple Gabriel Nadeau-Dubois.
La manière [la plus rapide], c'est de prendre des bâtiments existants et de les transformer
, a-t-il dit, avant d'ajouter qu'il y aura aussi des constructions neuves
.
Accusant le premier ministre sortant François Legault de nier la crise du logement
, Gabriel Nadeau-Dubois l'a blâmé d'avoir failli à son objectif d'offrir 15 000 logements sociaux, dont seulement la moitié a été construite. Le chef caquiste a récemment assuré que ces logements étaient construits ou en voie de l'être.
Questionné sur l'objectif de 25 000 logements en quatre ans, qui se situe en deçà des demandes du FRAPRU de financer la construction de 50 000 logements en cinq ans, M. Nadeau-Dubois a répondu qu'il fallait tenir compte de la pénurie de main-d'œuvre qui perturbe les échéanciers.
« Des logements annoncés et pas construits, les Québécois sont tannés de ça. »
Le gouvernement Legault a reproché aux libéraux de Philippe Couillard leur inaction dans ce dossier. Mais pour Martin Bécotte, candidat solidaire dans Châteauguay – jusqu'à tout récemment directeur de la Fédération régionale des OSBL d'habitation de la Montérégie et de l'Estrie –, la réelle raison des retards est une question d'argent.
L'enjeu de la difficulté de livraison [de ces logements], c'est le capital qu'on accorde en financement public pour construire ces unités
, a-t-il expliqué aux côtés de M. Nadeau-Dubois.
Les montants autorisés sont insuffisants, c’est pour ça qu’on n’est pas capables de les construire en ce moment
, a ajouté M. Bécotte.
Sur les 50 000 logements sociaux promis, 1500 seront livrés en Estrie, a annoncé la formation, dont la caravane s'est arrêtée jeudi à Sherbrooke.
Cette promesse survient alors que des séances de consultations publiques ont lieu à Montréal sur le projet de Politique métropolitaine d'habitation et que le FRAPRU interpelle les partis politiques pour exiger des engagements en matière de logement social.
Selon le FRAPRU, plus de 195 000 ménages locataires au Québec consacrent la moitié ou plus de leur revenu pour se loger. C'est supérieur à la norme de 30 % qu'évalue la Société d'habitation du Québec.
L'augmentation des évictions et des reprises de logement a contraint de plus en plus de Québécois à établir leurs pénates en périphérie des centres urbains, où les besoins ont explosé.
D'un bout à l'autre de la province, des organismes ont tiré la sonnette d'alarme face à la chute du taux d'inoccupation, qui a passé par endroit sous la barre du 1 %. Dans un marché équilibré, ce taux devrait être d'environ 3 %.