Un camping pourrait voir le jour près du terrain de golf Boule Rock
Le club de golf Boule Rock a changé de mains en janvier dernier et n'est plus rentable, selon ses nouveaux propriétaires.
Photo : Radio-Canada / Simon Rail-Laplante
Le groupe JGS souhaite aménager un camping pour les véhicules récréatifs près du terrain de golf Boule Rock, à Métis-sur-Mer, mais le projet ne fait pas l'unanimité.
Une séance d’information s’est déroulée mercredi soir pour discuter de l'avenir de l'endroit. Selon l’un des propriétaires, Claude Bégin, le club de golf pourrait éventuellement fermer dû à son manque de membres. Présentement, il en compte 78. C’est pourquoi le groupe JGS, qui a fait l'acquisition du club de golf centenaire en janvier dernier, souhaite y aménager un camping destiné aux VR .
Ce projet nécessiterait un investissement d’environ 6 millions de dollars, selon les promoteurs.
Le camping serait aménagé sur le deuxième et troisième trou du terrain de golf, ainsi que sur le terrain de pratique. Au total, ce sont près de 240 terrains d’environ 3000 pieds carrés qui seraient créés. Une partie des emplacements de camping seraient loués à des touristes, et le reste des terrains, soit 150, seraient vendus.
M. Bégin estime la valeur des terrains à environ 60 000 $ chaque. En faisant l’acquisition d’un lot, les propriétaires deviendraient membres du club de golf Boule Rock pour une période de cinq ans.
Le promoteur est d’avis que les retombées économiques engendrées par ce projet pourraient atteindre 125 000 $ par semaine pendant la saison estivale, mais il n'a pas fait d'étude de marché pour le futur camping.
M. Bégin fait aussi partie des promoteurs qui ont créé le domaine Aztec en Floride – un terrain de camping de luxe destiné aux VR – et se dit persuadé que le projet va fonctionner. Le propriétaire affirme avoir déjà entamé les travaux sur le deuxième trou du terrain de golf. Cependant, il doit s’arrêter pour cette année, puisqu’il est en attente d’une confirmation pour un changement de zonage par la MRC
de La Mitis.Si tout se déroule comme prévu, 50 terrains seront aménagés en 2023, 75 en 2024, et les derniers en 2025.
Un projet qui fait réagir
Une centaine de citoyens de Métis-sur-Mer étaient présents à la séance d’information.
Sur place, une certaine tension était palpable. Des citoyens qui se sont exprimés contre le projet ont été rabroués par d'autres résidents en faveur du projet de camping. Plusieurs opposants ont préféré ne pas nous accorder d'entrevue par peur d'être identifiés publiquement comme réfractaires le projet.
Certains d'entre eux se disaient notamment inquiets pour l’approvisionnement en eau. Le promoteur du projet n’a pas été en mesure de quantifier l’eau accessible aux futurs utilisateurs du camping, mais a affirmé qu'il n 'y aurait pas de manque et que les citoyens de Métis-sur-Mer ne seraient pas touchés. Il juge pouvoir creuser un puits sur le terrain de golf, et voir par la suite si l’eau est potable, puisqu’aucun test n’a encore été réalisé.
Interrogé au lendemain de la séance d’information, M. Pelletier dit ignorer si le promoteur aura assez d’eau sur son terrain pour accueillir des VR
et fournir l'eau potable et les égouts à tous les locataires de terrains. Il affirme que la Municipalité a creusé plusieurs puits par le passé et les seuls qu’ils ont trouvés sont à environ quatre kilomètres du futur camping. Il est cependant certain d’une chose: la Municipalité n’a pas l’intention de fournir de l’eau au promoteur. Avant qu’un permis soit octroyé au groupe JGS, pour le début des travaux, M. Pelletier énonce l’idée de tenir un référendum.D'autres résidents du secteur de Métis-sur-Mer se réjouissent du projet. Certains qualifient le village de presque mort
et croient que l'aménagement d'un camping pourrait contribuer à amener de nouveaux résidents, du moins l'été. C’est le cas notamment de Rémi Bélanger. Le joueur de golf croit que s’il n’y a pas les investissements proposés par le groupe JGS, le club de golf Boule Rock va tout simplement fermer.
Le maire de Métis-sur-Mer, Jean-Pierre Pelletier, a pour sa part brillé par son absence. Des questions auxquelles M. Bégin n’avait pas réponse ont été redirigées vers le conseil municipal.