Monsieur Hämmerli : le nouveau roman de Richard Ste-Marie

Le nouveau roman de l'auteur Richard Ste-Marie, « Monsieur Hämmerli », sort en librairie le 9 septembre.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
L’auteur de Québec lance cette semaine son septième roman. Le tueur à gages qui opère sous le nom de code de Monsieur Hämmerli raconte aux lecteurs ses états d’âme. Confessions d’un assassin professionnel, sur trame de musique classique.
Les lecteurs de la défunte revue de nouvelles Alibis ont déjà pu lire les aventures de Monsieur Hämmerli. Pourquoi consacrer un roman complet à ce personnage?
Richard Ste-Marie : C'était des histoires séparées. Il y avait une trame qui se suivait d'une à l'autre, sur une période peut-être de cinq ou six ans. J'avais en tête d'en faire un recueil, mais mon éditeur m'a dit que cinq nouvelles, soit environ 25 000 mots, c'était petit.
J'étais à Bordeaux, en résidence d'écriture. Alors j'ai commencé à retravailler, développer les personnages, développer certaines anecdotes, en mettre plus. Et rajouter aussi de nouvelles aventures.
Pour lier les nouvelles, il fallait un fil conducteur. Quelle est la trame narrative du roman?
R.S.-M. : Dans la première aventure que j’avais écrite, mon tueur, Monsieur Hämmerli, avait un contrat : aller tuer une cantatrice. Mais lui, il ne le sait pas que c’est une cantatrice et que c’est elle-même qui l’engage. Elle a eu un accident au cerveau, elle ne peut plus chanter, elle est paralysée partiellement, donc elle veut mourir. Mais lui, c'est un homme qui adore la musique, il a une collection de disques fabuleuse.
Il se dit non, je peux pas, je peux pas la tuer, c'est impossible. Il est toujours pris avec ce dilemme moral de tuer quelqu'un qu’il adore, qu’il admire. Ils deviennent amis.
Alors, est-ce qu'il va le faire? Il faut lire le livre pour le savoir.

Le nouveau roman de Richard Ste-Marie, « Monsieur Hämmerli ».
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
Dans ce roman, on croise de vos anciens personnages, comme votre détective Francis Pagliaro, qui mène l'enquête entre autres dans Repentir(s), Le blues des sacrifiés, et dans Stigmates. D’où vient cette idée?
R.S.-M. : Pour le dernier numéro d'Alibis, le numéro 60, Jean Pettigrew, l'éditeur, avait demandé de faire une nouvelle en mettant tous nos personnages récurrents. Moi, je me suis prêté à l'exercice avec un grand plaisir. J'ai pris les personnages qui étaient dans des romans séparés, qui n'avaient aucun rapport, et je les ai mis dans le même.
C'est ça aussi qui m'a aidé à faire en sorte que je fasse un roman avec les aventures de Monsieur Hämmerli. Non seulement j'ai fait ça, rapailler à gauche et à droite des personnages, mais aussi les histoires. Il nous explique, Monsieur Hämmerli, des choses qui se sont passées dans d'autres romans.
Et ça, j’en fais de plus en plus.
À écouter :
Depuis peu, j'ai une nouvelle habitude. Mes livres, c'est un peu ma vie. Tous les détails techniques, anecdotiques, historiques, instrumentaux, je les ai vécus.
Pas les histoires. J'ai jamais tué personne. Mais je m'investis de plus en plus.
Est-ce pour cette raison que l’action se déroule dans la ville de Québec?
R.S.-M. : Je suis né ici, j'ai vécu à Limoilou jusqu'à 20 ans, j'ai enseigné à l'Université Laval toute ma vie, à Québec. C'est ma ville. Je la connais, je l'aime et je suis à l'aise, j'ai pas besoin de faire de recherche sur Google Map. Je connais les rues, j’ai changé les numéros de porte, mais souvent c'est des places où j'ai habité.
Pourquoi la musique prend-elle une place si importante dans le récit?
R.S.-M. : Oui, il y a vraiment beaucoup de musique là-dedans! Il y a des albums, il y a des commentaires aussi. Beethoven, il mange sa claque! J’ai été musicien de 16 à 40 ans professionnellement. Je connais la musique comme on dit! C’est ma vie. J’ai toujours une préférence pour le classique, Schubert en particulier. Alors mon personnage, il aime Schubert.
Monsieur Hämmerli sort en librairie le 9 septembre aux éditions Alire.