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Legault pourfend les « taxes orange » de Québec solidaire

Québec solidaire précise finalement que les terres agricoles seraient exemptées.

François Legault en point de presse devant le siège de l'UPA.

François Legault a été le premier des cinq chefs mercredi à rencontrer l'UPA.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Les deux nouveaux impôts proposés par Gabriel Nadeau-Dubois et son équipe économique dérangent.

François Legault, Dominique Anglade, Paul St-Pierre Plamondon et Éric Duhaime ont tour à tour dénoncé mercredi matin la promesse présentée la veille par Québec solidaire (QS) d'imposer les actifs et les successions au-delà d'un million de dollars

Les chefs de la Coalition avenir Québec (CAQ), du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti québécois (PQ) ont notamment fait remarquer que les actifs des producteurs agricoles, dont les revenus sont généralement modestes, dépassent souvent cette somme, et qu'il leur est déjà difficile de céder leurs exploitations à la relève.

M. Legault, par exemple, a déclaré en point de presse qu'il ne pensait pas que l'introduction de nouvelles taxes soit une bonne idée, surtout au moment où la Banque du Canada annonce une nouvelle hausse du taux directeur.

J'ai senti une certaine inquiétude avec les taxes orange, qui s'appliquent à tous ceux qui ont un actif de plus d'un million, a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec les membres de l'UPA, faisant remarquer que les terres agricoles coûtaient très cher.

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Dominique Anglade estime pour sa part que Québec solidaire s'attaque à la relève agricole. La moissonneuse-batteuse qu'on a en arrière de moi, ça, ça vaut déjà un million de dollars, a-t-elle fait remarquer en début de journée lors d'un point de presse tenu sur une ferme de Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie.

Alors quand on parle de relève agricole, quand on parle de la nécessité d'avoir des jeunes qui veulent s'impliquer dans l'agriculture, on ne peut pas me dire que ce sont ces jeunes-là qu'on va aller taxer.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a également qualifié de contre-productives les mesures fiscales de QS, dont celle visant à percevoir un pourcentage des héritages dont la valeur nette dépasse le million de dollars.

Nous, au Parti québécois, on n'a pas l'intention de taxer les morts, a-t-il lancé, craignant que ça [devienne] plus logique de vendre à des firmes d'investissement étrangères que de donner en héritage la terre agricole.

Le chef conservateur Éric Duhaime, enfin, a déclaré qu'il était décevant de voir QS proposer de taxer davantage les gens, alors que les Québécois sont déjà suffisamment taxés.

Un « front commun » en faveur des millionnaires

En réponse à ces reproches, Gabriel Nadeau-Dubois a assuré que les terres agricoles seraient exemptées des deux nouveaux impôts que souhaite créer son parti. Toutefois, les autres actifs – comme la machinerie – ne le seraient pas, a-t-il précisé devant l'insistance des journalistes.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles cette exemption n'avait pas été dévoilée la veille, alors que la presse avait précisément posé la question aux représentants de l'équipe économique de QS, M. Nadeau-Dubois a invoqué une erreur de transfert d'information. C'est des choses qui arrivent dans une campagne qui va vite, a-t-il plaidé.

En après-midi, le co-porte-parole de Québec solidaire a voulu se distancer de ses adversaires, assurant être le seul à « défendre la classe moyenne ».

« Ce à quoi on assiste, c’est un front commun des quatre autres partis politiques pour défendre les millionnaires. »

— Une citation de  Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Réitérant que l'impôt proposé par sa formation ne toucherait que les 5 % des plus riches Québécois, M. Nadeau-Dubois a rappelé que le salaire moyen dans la province était d'environ 55 000 $. Les gens qui ont accumulé un actif de plus d’un million de dollars ont les moyens de contribuer davantage pour nos écoles, nos hôpitaux, nos CHSLD, a-t-il insisté.

Gabriel Nadeau-Dubois cognant son poing avec celui d'une partisane.
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Gabriel Nadeau-Dubois faisait campagne dans l'est de Montréal, mercredi matin.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Ce sera un premier recul, mais il va y en avoir certainement d'autres, a commenté Dominique Anglade après avoir elle aussi rencontré l'UPA, mercredi midi.

Selon la cheffe libérale, tout le monde peut être affecté par les nouveaux impôts de QS. Car les personnes visées par ces nouvelles mesures, ce sont des gens qui ont de la difficulté aussi à joindre les deux bouts, a-t-elle fait valoir.

Selon les paramètres présentés mardi, l'« impôt sur les grandes fortunes » coûterait chaque année 1000 $ pour chaque million de dollars détenu en actifs nets au-delà d'un million. Ce taux de 0,1 % passerait à 1 % au-delà de 10 millions, et à 1,5 % au-delà de 100 millions.

L'« impôt sur les grandes successions », pour sa part, coûterait 35 % de tous les legs dont la valeur dépasse le million de dollars.

Gabriel Nadeau-Dubois a par ailleurs accusé la CAQ mercredi de mener une campagne de salissage contre son Plan climat en disant que QS souhaiterait enlever 800 millions de dollars aux éleveurs.

C'est un mensonge, a-t-il déclaré. Aucune mesure proposée par QS ne s'attaque aux éleveurs, a-t-il certifié.

M. Nadeau-Dubois admet que son Plan climat se base sur un modèle prévoyant une baisse de la consommation mondiale de plusieurs types de viande. Cependant, ce modèle provient d'un rapport commandé par le gouvernement de la CAQ et ne fait que constater une tendance qui existe déjà, dit-il.

Cette diminution de la demande est naturelle, normale et mondiale, a souligné le porte-parole de QS. On n'a pas l'intention de dire au monde quoi manger. Tout ce qu'on fait, c'est ajouter des choix [et] rendre disponibles d'autres options.

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