L’Ontario hausse le ton envers les syndicats d’enseignants

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce
Photo : La Presse canadienne / Rene Johnston
Le ministre de l'Éducation de l'Ontario promet de se battre pour « le droit à l'éducation des élèves » si une grève des enseignants devait survenir dans les prochaines semaines.
Il s'agit d'une « menace à peine voilée » pour l'opposition officielle alors que se poursuivent les négociations entre le gouvernement Ford et les syndicats du milieu de l'éducation, dont les contrats de travail sont arrivés à échéance à la fin août.
Dans un texte d'opinion publié dans un quotidien torontois, le ministre Stephen Lecce écrit que les syndicats doivent s'engager à maintenir les enfants en classe sans interruption
et qualifie leurs interventions dans les médias de tactiques d'intimidation dignes de la cour d'école
.
Questionné à ce sujet en mêlée de presse, mardi, alors que s'amorçait la rentrée scolaire en Ontario, le ministre a réitéré que les élèves ont un droit fondamental à l'éducation
, surtout après deux ans de pandémie, sans vouloir dire toutefois si une loi spéciale serait dans les cartons.
L'opposition officielle digère mal cette sortie publique, en plein milieu des négociations avec les syndicats.
C'est visiblement une menace envers les travailleurs de l'éducation. Le gouvernement hausse le ton au lieu de se retrousser les manches et de négocier.
La province tente d'effrayer les parents et les élèves
, a renchéri la présidente de la Fédération des enseignants des écoles secondaires, Karen Littlewood.

Grève des enseignants de l'AEFO le 13 février 2020 à Toronto
Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle
Le mois dernier, Mme Littlewood disait craindre que le gouvernement provincial fasse davantage de compressions dans l’éducation publique au profit d’une plus grande privatisation du secteur.
À l'hiver 2020, le gouvernement Ford n'avait pas exclu l'idée d'une loi spéciale en cas d'escalade des grèves tournantes, mais l'arrivée de la pandémie avait poussé les syndicats à s'entendre temporairement avec la province.
Deux ans et demi plus tard, la hausse de ton entre les deux parties ne surprend donc pas nécessairement, puisque des désaccords avaient été laissés en suspens.