Une rentrée sans restrictions sanitaires, même si la COVID-19 rôde

Les élèves ont pris le chemin du retour à l'école mardi au Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Océane Doucet
Parmi toutes les choses à surveiller en cette rentrée scolaire, il y a évidemment la COVID-19, qui rôde toujours. Pour le moment, les enfants n'ont pas besoin de porter de masque et s'ils contractent le virus, leur isolement est seulement recommandé.
Manque de communication
La cheffe du Parti libéral du Nouveau-Brunswick et mère de deux enfants d’âge scolaire, Susan Holt, se prépare à voir une propagation de la COVID-19 dans les écoles.
Je ne sais pas encore quel sera l’impact de la COVID-19 dans les écoles, mais il est certain que ce que l’on voit dans les hôpitaux et dans les salles d’urgence arrivera aussi dans les salles de classe
, dit-elle.
Elle demande que des tests rapides soient facilement disponibles pour les élèves et les enseignants et que la santé publique émette des directives claires en cas d’une nouvelle vague.
« L’information de la santé publique doit être plus claire si quelqu’un est positif à la COVID-19. Je ne veux pas que les enfants reviennent malades de l’école parce que personne ne se protège et propage cette maladie. »
Elle soutient que plusieurs parents ne savent pas trop comment réagir en cas de présence du virus dans l’école de leurs enfants.
Les parents ne savent pas comment réagir parce qu’il n’y a pas eu de communication de la santé publique. Il faut que ce soit clair pour tout le monde
, pense la cheffe libérale.
Moins de stress pour les familles
Ève-Anne Godin se prépare pour sa première journée de classe en 5e année. Après avoir pris son petit déjeuner, elle insère son matériel scolaire dans son sac à dos.
Dans quelques minutes, l’autobus viendra la prendre pour l’amener à l’école et, surtout, elle va revoir ses amies sans avoir à porter le masque ou à respecter une bulle.
« J’ai hâte d’aller à l’école. Les règlements d’avant, c’était tannant. On ne pouvait plus voir nos amies à la récré parce qu’il y avait des bulles dehors aussi. Fallait mettre nos masques même si on ne voulait pas et c’était tannant. »
Sa mère Marie-Hélène Thériault est aussi bien heureuse d’un retour à la normale en cette rentrée.
On est fébriles. Je suis contente de voir une rentrée plus normale et de retourner à une certaine routine. Nous demeurons prêts à toute éventualité et à s’adapter
, assure-t-elle.
Même son de cloche du côté du père, Patrice Godin.
Les enfants apprécient le fait qu’il y ait moins de stress et de restrictions. C’est libérateur
, affirme-t-il.
Tester ou non?
Certains Néo-Brunswickois commencent à se demander si ça vaut la peine de fixer un rendez-vous pour obtenir une trousse de dépistage de la COVID-19 et tester leurs enfants. Les rhumes sont courants chez les enfants pendant l'automne et il n'y a plus de règles d'isolement en place.
Le Dr Michael Simon, un médecin de famille de Saint-Jean, dit qu’il n’y a pas de réponse facile.
« C’est une situation où vous devez utiliser le bon sens. »
Il y a certains symptômes, comme une toux sèche, qui ont tendance à être davantage associés à la COVID-19, et d’autres, comme une toux productive, qui ont tendance à être davantage associés aux infections virales.
Ce que je dirais aux parents, c’est que si cela ressemble à un rhume [et] sent comme un rhume, vous le traitez comme un rhume.
Si vous avez un enfant de six ans et qu’il attrape un rhume, vous pouvez le garder à la maison, mais vous n’avez pas à tester tout le monde. S’il a un mauvais rhume, de toute évidence, vous ne l'enverrez pas en classe parce que vous ne voulez pas propager ce virus, qu’il s’agisse ou non de la COVID-19
, conclut le Dr Simon.
De son côté, le Dr Ghislain Lavoie, le président sortant du Collège des médecins de famille du Nouveau-Brunswick, croit que subir un test de dépistage, c'est le meilleur moyen de savoir si une personne est atteinte de la COVID-19, et donc s'il est possible qu'elle développe le syndrome post-COVID-19.
C'est ça un peu le risque avec la COVID-19. C'est pas le syndrome de rhume qu'on va avoir pendant quelques jours et puis qui va passer
, assure-t-il.
Le Dr Lavoie dit qu'il traite quelques enfants atteints du syndrome post-COVID-19, dont certains depuis six mois. Le médecin rappelle que ce syndrome est encore peu connu et qu'il est difficile de prédire ce qu'il pourrait devenir dans quelques années.
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D'après un reportage d'Océane Doucet, de Karine Godin, de l'émission La matinale et de CBC