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L’impact de l’inflation se fait sentir sur la Côte-Nord

Le boulevard Laure, à Sept-Îles

Le transport est une dépense incontournable pour de nombreux nord-côtiers.

Photo : Radio-Canada

L'inflation s'annonce comme un enjeu incontournable de cette campagne électorale. Les résidents de la Côte-Nord, déjà habitués à un coût de la vie élevé, sont particulièrement touchés par l’augmentation du prix des aliments et du transport. Les moins nantis doivent faire des sacrifices pour composer avec la hausse du coût de la vie.

Le centre d’action bénévole (CAB) de Port-Cartier est aux premières loges des conséquences de l'inflation.

Les banques alimentaires du Québec cette année nous ont supportés et nous ont donné pas mal plus que les autres années. C'est difficile et c'est généralisé à la grandeur de la province, explique Laurentia Bond, la directrice de l’organisme.

Laurencia Bond.

Laurencia Bond, directrice générale du Centre d’action bénévole de Port-Cartier

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Le CAB offre de nombreux services, dont le comptoir de vêtements d’occasion, le dépannage alimentaire et la popote roulante. Des activités sont aussi organisées pour les aînés et les personnes vivant avec une déficience physique ou intellectuelle.

Sans les services de l’organisme, Nancy Tremblay, une résidente de Port-Cartier, se trouverait au dépourvu. Elle est l'une des bénéficiaires du dépannage alimentaire qui lui permet d’avoir accès à un panier d’épicerie plus complet.

Je ne m’achèterais jamais ça! As-tu vu le prix de ça? Jamais de la vie!, s’exclame Mme Tremblay, questionnée à savoir si elle pourrait se permettre d’acheter les produits offerts cette semaine par le dépannage alimentaire.

Il n’y a là aucun produit de luxe. Plusieurs types de pain et la viande hachée sont maintenant trop dispendieux pour le budget de la grand-mère.

Nancy s'occupe du ménage dans un bar et la majorité de ses revenus sont destinés au logement. Elle espère des actions du prochain gouvernement.

Je pense que c'est plus ça la priorité, donner des loyers avec des prix abordables. Surtout les quatre et demi et les cinq et demi, les familles. S'ils les baissent de 100 piasses, c'est 100 piasses qui embarquent dans la nourriture, souligne Mme Tremblay.

Moi, le trois-quarts de ma paye va au loyer. Il ne me reste même pas 100 piasses une fois mon loyer payé parce que je ne fais pas beaucoup d'heures par semaine, je ne fais pas 40 heures par semaine, je fais 2 ou 3 heures par nuit, indique celle qui habite un trois et demi dans un demi-sous-sol.

Inégaux devant l’inflation

Dans la MRC de Sept-Rivières, les salaires de l'industrie minière gonflent le portrait économique. Le revenu médian après impôts des familles est de 94 760 $, parmi les plus hauts au Québec. Pourtant, 8,1 % des familles ont un faible revenu, une proportion similaire à la moyenne provinciale, qui est de 9.3 %.

Les travailleurs qui travaillent pour les grandes entreprises nord-côtières peuvent améliorer beaucoup plus leurs conditions même s'il y a une certaine perte du pouvoir d'achat, mais ce qu'on voit justement, c'est que ça ne s'adresse pas à l'ensemble de la population, observe Frédéric Boudreault est coordonnateur de l’Association pour la protection des intérêts des consommateurs (APIC) de la Côte-Nord.

Pour les personnes aînées, entre autres, c'est beaucoup plus difficile de retourner sur le marché du travail, donc difficile d'augmenter leur revenu. Il y a de plus en plus d'écart de revenu. Ça s'applique au Québec, mais c'est encore plus marqué, je pense, sur la Côte-Nord, croit-il.

Frédéric Boudreault est le coordonnateur de l'Association des intérêts des consommateurs de la Côte-Nord 
(APIC)

Frédéric Boudreault est le coordonnateur de l'Association des intérêts des consommateurs de la Côte-Nord (APIC)

Photo : Radio-Canada

M. Boudreault suggère au prochain gouvernement de mettre en place des mesures ciblées qui visent les citoyens les plus défavorisés.

Plus spécifiquement, il demande à Québec de revoir à la hausse les seuils d’admissibilité à certains programmes sociaux.

Avec l’augmentation du coût de la vie, les personnes s'appauvrissent. Normalement ces personnes-là auraient peut-être besoin d’avoir certaines mesures de soutien de la part de l’état, mais elles ne sont pas admissibles en raison de leur revenu, indique le coordonnateur de l’APIC.

Il croit aussi que les mesures sociales du gouvernement, notamment l’aide sociale, doivent être bonifiées pour permettre l’achat d’un panier de consommation de base.

Finalement, Frédéric Boudreault implore les partis de s'engager à mieux financer le milieu communautaire qui joue selon lui un rôle important en période d’augmentation du coût de la vie.

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