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L’OPEP+ réduit sa production de pétrole devant les craintes de récession

Des installations pétrolières.

Au fil de ses réunions, l'OPEP+ résiste aux demandes des Occidentaux de produire davantage afin de contenir l'envolée des cours.

Photo : Morteza Nikoubazl / Reuters

Agence France-Presse

Les pays de l'OPEP+ ont décidé lundi de réduire leur production pour soutenir les prix face aux craintes de récession, une première depuis plus d'un an.

Les représentants des 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs 10 alliés (OPEP+) ont convenu de revenir aux quotas du mois d'août, soit une baisse de 100 000 barils en comparaison avec septembre, a annoncé dans un communiqué l'alliance, dont le siège est à Vienne.

Le groupe, qui se réunissait par visioconférence, laisse la porte ouverte à de nouvelles discussions avant la prochaine rencontre du 5 octobre, pour répondre si nécessaire aux développements du marché.

Au fil de ses rendez-vous mensuels, l'OPEP+ résiste aux appels des Occidentaux d'ouvrir plus largement ses vannes afin de contenir l'envolée des cours et une inflation au plus haut depuis des décennies.

Portés par la nouvelle, les cours des deux références mondiales du brut ont grimpé.

Mesure prévisible

Cette baisse symbolique n'est pas une réelle surprise après les murmures de ces dernières semaines, a réagi dans une note Caroline Bain, analyste à Capital Economics.

Le ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz ben Salmane, avait semblé ouvrir la porte, il y a une dizaine de jours, à l'hypothèse d'une coupe, dénonçant un marché tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême.

Affectés par des perspectives économiques mondiales toujours plus sombres, les cours avaient accusé en août leur troisième recul mensuel consécutif, loin de leurs sommets à des niveaux proches de 140 dollars le baril.

Mieux vaut un coup d'arrêt maintenant. Mieux vaut être trop prudent, explique Bjarne Schieldrop, analyste à Seb, pour expliquer la décision de l'OPEP+.

Ils tiennent une conférence de presse.

L'ancien ministre responsable de l'exploitation pétrolière Thamer Ghadban et l'actuel secrétaire général de l'OPEP, le Koweïtien Haitham al-Ghais.

Photo : Getty Images / AFP / YASSER AL-ZAYYAT

L'alliance veut clairement maintenir les prix élevés qui lui fournissent de lucratives recettes, ajoute Craig Erlam, analyste à Oanda.

En outre, elle peut craindre que le retour du brut iranien sur le marché fasse pencher la balance du marché en faveur de l'offre et fasse donc baisser les prix, ajoute-t-il.

Perturbations de la production

Les espoirs d'un accord, qui s'accompagnerait d'un allègement des sanctions américaines, notamment sur le pétrole, ont été récemment ravivés.

Avant une nouvelle douche froide dans ces interminables pourparlers : les États-Unis ont estimé jeudi que la réponse de Téhéran au texte soumis par l'Union européenne n'était malheureusement [...] pas constructive.

Autre élément entrant en ligne de compte : l'incapacité de l'OPEP+ à atteindre ses objectifs.

« La production actuelle et les quotas sont désormais déconnectés; il s'agit donc d'une question de crédibilité. »

— Une citation de  Bjarne Schieldrop, analyste à Seb

Des capacités limitées

Crises politiques ou manque d'investissements et d'entretien pendant la pandémie handicapant maintenant les infrastructures pétrolières : de nombreux pays du groupe, comme l'Angola ou le Nigeria, ne peuvent pomper davantage, apparaissant déjà au maximum de leurs capacités.

Seuls l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis semblent disposer de capacités de production inutilisées.

C'est aussi un nouveau message adressé aux Occidentaux, qui tentent à tout prix d'endiguer l'inflation.

Dernière annonce en date, les sept pays les plus industrialisés ont décidé, vendredi, de plafonner urgemment le prix du pétrole russe afin de limiter les ressources que Moscou tire de la vente d'hydrocarbures.

Mais la Russie a prévenu qu'elle ne vendrait plus de pétrole aux pays adoptant ce mécanisme inédit.

L'offre sur le marché pourrait alors être réduite, ce qui contribuerait à une nouvelle flambée des cours qui, malgré le repli récent, demeurent historiquement élevés et extrêmement volatils.

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