COVID-19 : le bilan officiel de la Nouvelle-Écosse frôle la barre des 500 décès

La Nouvelle-Écosse a signalé cinq nouveaux décès liées à la COVID-19 lors de sa dernière mise à jour, le 1er septembre 2022.
Photo : CBC / Evan Mitsui
Il y a eu 497 morts depuis le début de la pandémie en Nouvelle-Écosse, selon les chiffres officiels des autorités sanitaires provinciales. Le nombre de décès liés à la pandémie serait néanmoins beaucoup plus élevé que le bilan provincial, selon une chercheuse.
Tara Moriarty, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université de Toronto et cofondatrice de Ressources Canada, indique que la Nouvelle-Écosse n’a pas fourni la totalité de ses déclarations de décès à Statistique Canada depuis octobre 2021.
Ce retard empêche les chercheurs de se faire une idée précise du nombre de personnes décédées à cause du coronavirus, dit-elle.
Bien que les provinces canadiennes comptabilisent leurs propres données officielles de morts liées à la COVID-19, Statistique Canada calcule chaque année la surmortalité enregistrée à l’échelle du pays.
Ces données peuvent, selon Tara Moriarty, révéler des décès liés à la COVID-19 qui n’ont pas été signalés par les autorités provinciales et être utiles pour comprendre les conséquences directes et indirectes d’une pandémie.
Elle évalue qu’au moins 50 % de la surmortalité depuis le début de la crise sanitaire serait liée au virus.
850 décès estimés
Au total, près de 10 000 personnes perdent la vie en Nouvelle-Écosse chaque année. Chaque fois, les données de mortalité sont envoyées à Statistique Canada.
Devancée par le Manitoba, la Nouvelle-Écosse est la deuxième province qui enregistre le plus grand retard de transmission des données de mortalité en ce moment à Statistique Canada.
Tara Moriarty avance que la province n’a cependant pas toujours été lente pour soumettre ses déclarations à l’agence fédérale : ce retard date de la fin de l’automne 2021.
Ce moment coïncide avec l’arrivée de la vague de COVID-19 la plus meurtrière enregistrée en Nouvelle-Écosse. Tara Moriarty souligne que l’envoi des données de mortalité à Statistique Canada ralentit généralement lors de vagues.
Selon la chercheuse, il serait plus juste de croire que la Nouvelle-Écosse enregistre environ 850 morts liés à la COVID-19. Elle estime que 150 d’entre eux ont perdu la vie durant la vague Omicron.
De son côté, la Nouvelle-Écosse affirme que plusieurs raisons
expliquent le retard de l’envoi des données depuis octobre 2021 à Statistique Canada, mais ne précise pas lesquelles.
Le ministère de la Santé de la province et Service Nouvelle-Écosse déclarent néanmoins avoir un plan d’action en cours pour réduire l’arriéré des opérations.
Méthode de comptabilisation des décès
En Nouvelle-Écosse, la comptabilisation des décès liés à la COVID-19 se base de deux façons : les personnes infectées par le virus au moment du décès et celles avec des problèmes de santé sous-jacents dont on estime que le virus a joué un rôle lors du décès.
Dans les cas où la cause exacte de la mort est inconnue et dont on soupçonne la présence de la COVID-19, des tests de dépistage sont effectués pour classifier les cas.
Bien que la Nouvelle-Écosse se dise convaincue de l’efficacité de sa façon de procéder, Tara Moriarty croit que cette approche peut avoir des ratés.
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Elle souligne, par exemple, qu’énormément de personnes âgées décèdent d’infections respiratoires sans montrer de symptômes au préalable qu’on associerait normalement à la COVID-19.
Ces personnes ont soudain de la difficulté à respirer, puis meurent
, avance-t-elle. Difficile, dans ce cas, de soupçonner un symptôme de la COVID-19.
Par ailleurs, le tableau de bord provincial pour suivre l’évolution de la présence de la COVID-19 indique que l’âge moyen des personnes qui ont perdu la vie pendant la vague Omicron était de 83 ans.
D’après le reportage de Richard Woodbury de CBC