« Ce n’est pas aux parents de chercher une place en service de garde », dit Anglade
La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade.
Photo : Radio-Canada
Le droit à un service de garde devrait être reconnu au même titre que le droit à l’éducation, a soutenu la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, lors de son passage en Outaouais, vendredi matin.
Elle a ainsi vivement critiqué le bilan de la Coalition avenir Québec (CAQmême si ce nombre est passé, sans tambour ni trompette, à 34 000 sur le site du ministère de la Famille.
), notamment en raison des quelque 52 000 enfants en attente d’une place en garderie,Ce changement ne signifie pas que 18 000 enfants ont trouvé une place, mais que ceux-ci n'en ont pas besoin de façon urgente.
Si vous avez des enfants qui ont six ans, vous les amenez à l’école primaire. Ça ne nous viendrait jamais à l’idée [de vous] dire : Écoutez, votre enfant a six ans, mais on n’a pas de place. Attendez qu’il ait huit ans pour voir s’il y [aura] une place par la suite
.
« C’est un droit, d’aller à l’école. On veut la même chose pour nos services de garde. »
Mme Anglade a ainsi réitéré sa promesse de compléter le réseau des services de garde en convertissant toutes les places non subventionnées en places subventionnées d'ici cinq ans.
Le PLQ
s’engage par ailleurs à ce que tous les enfants de la province aient accès à une place en garderie à 8,70 $ par jour.Une mesure qui ne détonne pas parmi celles qui avaient été mises en avant par la cheffe à l’automne 2021 (Nouvelle fenêtre) lors d’un caucus présessionnel en Estrie, et qui figure dans la plateforme électorale que la formation a rendue publique en juin.
Elle a toutefois admis qu’un changement de paradigme sera nécessaire pour remplir ce mandat.
« Il faut tourner la table de bord. Ce n'est pas aux parents de chercher une place, c’est à nous de la leur fournir. Ça, c’est un changement important. »
Pour financer ce grand chantier
, l’équipe libérale compte sur l'argent disponible grâce aux transferts fédéraux de six milliards de dollars sur cinq ans annoncés l'été dernier.
Aucun autre moyen concret n’a été nommé pour préciser comment l’engagement sera concrétisé, advenant que le parti soit porté au pouvoir au terme de la prochaine élection.
Des mesures similaires, d’autres aux antipodes
Dans sa série d’annonces préélectorales, la CAQ avait, elle aussi, fait part de ses intentions concernant la conversion de la totalité des places en garderies non subventionnées en places subventionnées.
Une situation que n’a pas manqué de souligner la cheffe Anglade vendredi, qui avait déjà qualifié François Legault de « copieur » plus tôt cette semaine au sujet des mesures proposées par leurs partis respectifs relatives aux baisses d’impôts et au soutien financier des 70 ans et plus.
« On constate qu’ils reprennent les idées. Nous, on propose une vision. On ne fait pas les choses sur le coin de la table. »
La CAQ s'est, quant à elle, engagée à plafonner l'indexation des tarifs de services de garde à 3 % par année pendant toute la durée d'un second mandat.
À l’opposé, jeudi, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQqu'il a déjà dévoilé il y a trois semaines.
), Éric Duhaime, a présenté son plan visant à réformer le système des garderies au Québec,Le PCQ
veut réduire, voire éliminer, le financement public du réseau des CPE pour privilégier l'aide directe aux parents.Duhaime souhaite offrir aux parents un bon de garde imposable de 200 $ par semaine et par enfant, soit 10 400 $ par année.