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ArchivesIl y a 50 ans, les Jeux olympiques de Munich étaient le théâtre d’une prise d’otages

Homme cagoulé sur le balcon d'un immeuble.

Lors des Jeux olympiques de 1972, des athlètes israéliens sont pris en otages par l'organisation palestinienne Septembre noir.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 5 septembre 1972, un commando composé de huit Palestiniens membres de l’organisation Septembre noir s’introduit dans le village olympique des Jeux d’été à Munich. Les terroristes kidnappent onze athlètes israéliens afin d’exiger la libération de prisonniers palestiniens. Une prise d’otage qui se terminera dans un bain de sang.

Les dix-septièmes Jeux olympiques d'été se déroulent du 26 août au 10 septembre 1972 à Munich, en Allemagne de l'Ouest.

En 1972, à Munich, les organisateurs souhaitent faire oublier les Jeux olympiques de 1936. Qualifiés de jeux de la honte, les Jeux olympiques de Berlin étaient devenus, sous le chancelier Adolf Hitler, des jeux de propagande trois ans avant la guerre.

Mais ces Jeux de 1972, que l’on espère pacifiques et rassembleurs, tournent à la tragédie.

Revue internationale de l’année 1972, 29 décembre 1972

Le 29 décembre 1972, lors de l’émission Revue de l’année internationale, les journalistes Bernard Derome et Jean-Paul Nolet reviennent sur les événements.

Armés de grenades et de mitraillettes, les huit terroristes s’introduisent dans le village olympique au petit matin. Ils réussissent à pénétrer dans le dortoir où logent les athlètes israéliens.

Les athlètes tentent de fuir, mais le commando abat froidement deux d’entre eux et garde les neuf autres en otages.

Alertés par la fusillade, les policiers encerclent le bâtiment. Les terroristes entament leurs négociations. Ils libéreront les neuf otages en échange de la libération de 232 prisonniers palestiniens en Israël.

Les membres de Septembre noir menacent d’abattre un otage par heure s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

Dans la soirée, le commando et ses otages sont transportés en hélicoptère jusqu’à l’aéroport de Fürstenfeldbruck, où les attend un avion qui doit prendre la direction du Caire.

La police allemande ouvre le feu sur deux ravisseurs. Un terroriste lance alors une grenade à l’intérieur de l’hélicoptère, où les otages se trouvent toujours.

Bilan du massacre, 17 morts : 11 otages israéliens, 5 terroristes palestiniens et un policier allemand.

C’est le journaliste de l’AFP Charles Biétry qui, dans la nuit, annonce que l’opération policière est un échec total. Ce que les autorités allemandes confirment une heure plus tard.

Plusieurs journalistes aux sports de la Société Radio-Canada sont témoins de ces événements. Les commentateurs Richard Garneau, Raymond Lebrun, Jean-Maurice Bailly, Pierre Dufault, Lionel Duval, Gérard Potvin, André Hébert et Gilles Blanchard sont tous sur place.

À l’émission Images d’une génération diffusée le 15 septembre 1992, Richard Garneau livre son témoignage.

Images d’une génération, 15 septembre 1992

Ce matin-là, comme la compétition d’athlétisme est annulée, Richard Garneau décide d’aller au centre de presse pour travailler et mettre de l’ordre dans ses notes. C’est en s’y rendant qu’il aperçoit des équipes américaines de télévision installer des caméras face au village olympique.

Il revient avec des jumelles et aperçoit un terroriste avec une cagoule sur un balcon.

Richard Garneau explique que des lacunes en matière de sécurité étaient perceptibles. Sur les lieux, les policiers étaient vêtus de blanc et à peine armés; aucune clôture de barbelés ne protégeait les lieux.

La veille du massacre, lui et l'ex-entraîneur Jo Mallejac étaient entrés sans s’en rendre compte dans le village olympique en joggant, sans que personne ne contrôle leur identité.

Le lendemain, ce sont les membres de Septembre noir qui réussissaient à entrer, vêtus de survêtements de sport sous lesquels étaient cachées des grenades et des mitraillettes.

Si on nous avait donné le choix, je crois qu’on serait tous revenus au pays, mais il a fallu continuer à faire les jeux. (…) Je me suis demandé : est-ce qu’on devrait continuer de faire des jeux après ce qui s’était passé à Mexico, après ce qui venait de se passer à Munich? On savait que les jeux suivants étaient à Montréal. Tout le monde était extrêmement inquiet.

Une citation de Richard Garneau

Les Jeux olympiques ont été suspendus pendant 24 heures, le temps d'une cérémonie à la mémoire des victimes. Le président du Comité international olympique, l'Américain Avery Brundage, n’interrompt pas les compétitions qui reprennent le lendemain. Une décision qui sera vivement critiquée.

Le massacre de Munich, comme on l’a baptisé, sera un point tournant dans l’histoire des Jeux olympiques. Lors des Jeux suivants, à Montréal, en 1976, des mesures de sécurité exceptionnelles sont adoptées.

Le budget le plus important des Jeux olympiques est, aujourd’hui encore, alloué à la sécurité.

Près de 50 ans après les tristes événements, le gouvernement fédéral allemand, ainsi que la région de Bavière et la ville de Munich ont annoncé qu’ils verseraient 28 millions d'euros aux familles des victimes de cette prise d'otages.

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