Collision tragique à Beauport : un an plus tard, des citoyens réclament des changements

Il y a un an jour pour jour, Shellie Fletcher-Lemieux, 44 ans, sa fille Emma Lemieux, 10 ans, son fils Jackson Fortin, 14 ans et leur grand-père James Fletcher, 68 ans perdaient la vie emboutis par un chauffard aux facultés affaiblies.

Les victimes de l'accident : James Fletcher, Jackson Fortin, Emma Lemieux et Shellie Fletcher-Lemieux.

Photo : Gracieuseté

La famille décimée était à bord d’un véhicule à l’arrêt au feu rouge, dans une portion de l’autoroute où la limitation de vitesse est de 70 kilomètres à l’heure.

Même s’il y a un feu de circulation […] c’est très clair, quand on a un espace large qui ressemble à une autoroute, les gens y vont à une vitesse d’autoroute. C’est dangereux, réagit Martial Van Neste, vice-président du Conseil de quartier Maizerets. Il considère que le problème va au-delà de l’état d’ébriété du chauffard.

« Un an plus tard, on est quand même déçus qu’on n’a pas vu de mouvements, de choses qui se sont passées autour de l’autoroute Dufferin en regard de cette tragédie. »

Martial Van Neste plaide pour la mise en place d'un boulevard urbain.

Photo : Radio-Canada / Alice Chiche

Depuis plus d’une dizaine d’années, le conseil réclame la transformation du tronçon en boulevard urbain. On ne comprend pas que ça prenne autant de temps, surtout que la Ville de Québec est d’accord qu’il faut faire quelque chose, croit M. Van Neste.

L’analyse du MTQ toujours en cours

Pour sa part, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a indiqué par courrier en être à compléter son analyse afin de déterminer si l’ajout d’un radar photo est nécessaire pour inciter les usagers à réduire leur vitesse dans cette portion d’autoroute.

Si la mesure peut être dissuasive, elle n’est pas suffisante, affirme M. Van Neste. Il ajoute qu’il faut faire des actions beaucoup plus décisives que juste se dire qu’on va mettre un radar.

Le MTQ a aussi indiqué avoir eu des discussions avec les corps policiers pour augmenter la surveillance, précisant que l’option n’a pas été retenue, car la configuration du secteur permet difficilement d’effectuer une surveillance policière de façon sécuritaire pour tous.

Si l’option du radar photo est retenue, le matériel sera implanté à l’automne 2022, a précisé le Ministère.

Un rapport du coroner attendu

Au moment de la tragédie en 2021, le ministre des Transports, François Bonnardel, avait indiqué qu’il suivrait les recommandations du coroner dans le dossier.

Les conclusions du rapport n’ont toujours pas été rendues publiques. Contacté par Radio-Canada, le bureau du coroner indique qu’elles seront dévoilées dans les prochaines semaines.

Dans les années 1990, à la suite d'un accident survenu quelques années plus tôt à la même intersection, le coroner Gabriel Garneau avait à l’époque recommandé la construction d’un échangeur à cet endroit.

M. Van Neste n’y voit pas une solution. Il prêche plutôt pour un allègement des infrastructures routières, avec des mesures telles que des terre-pleins, réduction de la largeur, différents feux de circulation pour véritablement apaiser la circulation.

Avec les informations de Pierre-Alexandre Bolduc