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Violence armée : le SPVM lance le projet ARRET

Un policier de dos devant un camion du SPVM.

La lutte contre la violence armée est devenue la priorité des priorités à Montréal à la suite de la multiplication des fusillades ces derniers mois dans la métropole.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) déploiera sous peu une « force corporative » d’une soixantaine de policiers dont la seule mission sera de perturber les activités des groupes criminels violents.

Baptisé ARRET pour action, répression, résolution, engagement et terrain, ce nouveau projet du SPVM doit entrer en action au début de septembre.

Selon le service de police, ce nouveau groupe de lutte contre la violence armée sera constitué de 68 policiers aux expertises variées et sera déployé partout sur l’ensemble du territoire montréalais où doit être menée une action contre la violence armée.

Le SPVM précise que tous les agents du projet ARRET seront entièrement dégagés de leurs fonctions habituelles pour se consacrer uniquement à cette mission.

Radio-Canada révélait la création de cette nouvelle escouade la semaine dernière.

Il va y avoir des policiers, des agents de quartier qui ont une expertise terrain, a expliqué l'inspecteur-chef adjoint à la direction des services corporatifs au SPVM, Pascal Richard. Et là où nous innovons, c’est en greffant des enquêteurs chevronnés qui sont habiletés à travailler [sur] la violence armée à des agents de renseignement qui vont pouvoir nous guider et cibler le travail terrain.

Deux coachs en interpellation seront également greffés à l'équipe pour s’assurer que le travail est fait dans le respect de notre politique d'interpellation, a poursuivi M. Richard.

Cette nouvelle équipe aura une seule et unique mission, soit de perturber les activités des groupes criminels. Le but, c’est vraiment de déranger [les groupes criminels] et d’être présents sur le terrain, insiste-t-il.

« J’aurais un message à faire aux criminels : qu’ils ne soient pas surpris, ils vont vraiment nous trouver sur leur chemin. »

— Une citation de  Pascal Richard, inspecteur-chef adjoint à la direction des services corporatifs du SPVM
Des policiers montent la garde près d'un périmètre de sécurité.

Le 23 août dernier, deux hommes ont été abattus en plein jour dans des lieux publics très fréquentés de Montréal à une trentaine de minutes d'intervalle.

Photo : Radio-Canada

Considérant les enjeux d'effectifs policiers auxquels fait face la Ville, la question se pose : où trouvera-t-on cette soixantaine de policiers sans affaiblir les opérations ailleurs?

On va chercher ça à même nos effectifs, confirme l'inspecteur-chef adjoint Richard. Oui, on demande encore un effort additionnel à nos policiers, à notre organisation. Mais il faut savoir que Montréal étant une ville festive, les festivals sont un peu terminés, donc on récupère un peu de nos effectifs pour nous permettre d’aller mettre en place cette force-là.

Nous ne prendrons pas de ressources extérieures pour le moment, mais comme on dit : "Tout est sur la table". On ne dit pas que, dans un futur éventuel, ça ne pourrait pas arriver, ajoute Pascal Richard.

En ce qui a trait à la facture attachée à la création de cette nouvelle force, il n'est pas question ici de créer un éléphant blanc.

Je n’ai pas les évaluations de coût sous la main, mais je peux vous dire que ce sont des effectifs sélectionnés à même le SPVM, on n’a pas fait d’embauche [extérieure] on n’a pas d’injection d’argent pour ça, c’est à même nos effectifs. On n’a pas d’achats de véhicules, on a déjà l’équipement pour équiper tous ces policiers-là et on avait la chance d’avoir un bâtiment qui venait d’être libéré et qui appartenait déjà au SPVM et à la Ville de Montréal.

La mise sur pied du projet ARRET, qui découle du plan d’action contre la violence armée adopté par le SPVM à l’automne 2021, s’ajoutera aux efforts de l’escouade Éclipse de lutte contre le crime organisé – créée à la fin des années 2000 –, qui a de son côté reçu des renforts le 26 août dernier dans le cadre d’une bonification temporaire de ses ressources pour faire face à la violence armée à Montréal.

Un défi de taille à relever

Depuis des mois maintenant, les autorités doivent composer avec une flambée de violence par arme à feu à Montréal – souvent dans des quartiers résidentiels ou des lieux publics fréquentés – qui ébranle le sentiment de sécurité des Montréalais et leur confiance dans les forces policières. Ces dernières peinent aussi à contenir ce phénomène aggravé par le trafic florissant d’armes à feu illégales dans les rues.

Selon le dernier rapport d'activités du SPVM, les crimes contre la personne ont augmenté de 17,3 % au cours des cinq dernières années à Montréal. Les tentatives de meurtre ont bondi de 27,1 % au cours de la même période.

En 2021, 144 événements avec décharge d'une arme à feu ont été recensés sur le territoire du SPVM, contre 71 en 2020.

En dépit des centaines de millions de dollars supplémentaires investis par la Ville de Montréal et le gouvernement Legault dans la lutte contre la violence armée, les résultats tardent à venir. Qui plus est, les promesses d’embauche de policiers de la mairesse Valérie Plante se heurtent à la pénurie de main-d’œuvre et aux départs de policiers d'expérience au sein du SPVM.

La Ville doit aussi composer avec un phénomène – plus insidieux celui-là– de désengagement au sein des forces policières qui fait en sorte que certains agents préfèrent ne plus intervenir devant des situations possiblement criminelles afin d’éviter d’être filmés et livrés au tribunal populaire des réseaux sociaux.

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