Sentier Pacific Crest : Jean-Michel Cantin abandonne à mi-chemin

Je ne voulais pas débarquer, mais physiquement je savais qu’il fallait que je débarque, confie Jean-Michel Cantin, sans amertume. Mes genoux ne le prenaient plus.

Jean-Michel a été époustouflé par les paysage sur sa route.

Photo : Avec la permission de Jean-Michel Cantin

Le sentier, qui traverse entre autres le désert californien et les montagnes enneigées de l'État de Washington, a notamment été porté à l'écran par le film Wild du réalisateur Jean-Marc Vallée.

Sa beauté fait rêver les amateurs de randonnée pédestre, mais moins d’une personne sur quatre désirant le parcourir en entier arrive à relever ce défi.

Jean-Michel, en sol mexicain, pose avec le monument du sentier Pacific Crest.

Photo : Avec la permission de Jean-Michel Cantin

Environ trois semaines après avoir quitté le sentier Pacific Crest, Jean-Michel est revenu dans le Nord de l'Ontario en autostop.

Depuis Hearst, il fait le bilan d’une aventure marquée par la rencontre d'un groupe de randonneurs avec lequel il a passé les deux premiers mois de son périple.

Ce groupe comptait du monde de la France, de l’Allemagne, d’Israël et de l’Australie. C’est du monde de partout, mais on est tous pareils. On a fait les mêmes sacrifices pour être là.

Jean-Michel a été époustouflé par les paysages sur sa route.

Photo : Avec la permission de Jean-Michel Cantin

Avant son départ, sa mère racontait que tout ce qu’il restait de matériel personnel à son fils entrait dans trois bacs de plastique.

Three Bins est devenu le surnom de Jean-Michel sur le sentier.

« Tu te fais nommer sur la Pacific Crest Trail d’après des choses de ton passé ou des choses qui arrivent sur le sentier. »

Parmi les randonneurs, il y avait dog bowl, qui faisait son lavage dans un bol à chien pliable ou encore MC, maître de cérémonie, parce qu’il a nommé pas mal tout le monde, explique Jean-Michel Cantin.

À l'initiative de Tyler Davis, surnommé MC, Jean-Michel Cantin a reçu le surnom Three Bins.

Photo : Avec la permission de Jean-Michel Cantin

C’est une famille, c’est vraiment le mot pour les décrire, on se soutenait, raconte le Nord-Ontarien à propos de son groupe qui marchait très rapidement.

« On était le groupe le plus vite. Chaque jour, on rattrapait du monde puis on leur demandait quand ils avaient commencé. Des fois, ils avaient commencé un mois avant nous autres puis on les dépassait. »

Si les membres du groupe lui apportaient du réconfort mental, son corps n'a pas pu supporter de marcher de 30 à 40 kilomètres par jour, comme eux.

Jean-Michel, tout sourire, avec son groupe de randonneurs.

Photo : Radio-Canada / Avec la permission de Jean-Michel Cantin

C’est un des facteurs, je pense que j’ai juste été trop vite, mais je ne le savais pas. Je me sentais bien pendant les deux premiers mois. Après ça, ça m’a juste rattrapé.

Après environ deux mois, afin de reposer ses genoux douloureux, l'aventurier de Hearst s'est alloué une pause de deux jours.

Conséquence : le groupe s'est éloigné considérablement et il était impossible pour Jean-Michel de le rattraper.

De la 70e à la 83e journée, il a marché en solitaire, avant de finalement abandonner. Quitter le groupe, ça a été le plus difficile de tout, laisse-t-il tomber. J’aurais aimé ça finir avec eux autres.

Jean-Michel Cantin se promet de retourner sur la côte ouest pour parcourir l'autre moitié du sentier.