Des leaders étudiants universitaires et collégiaux unis contre la violence sexuelle
Des étudiants de l'Université métropolitaine de Toronto participent à un événement de la semaine d'orientation, le 29 août 2022.
Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui
Les dirigeants des syndicats d’étudiants de partout au pays ont présenté un plan en 10 points pour prévenir et contrer les violences à caractère sexuel dans les établissements d'enseignement postsecondaire du Canada.
Le plan, qui fournit des recommandations clés pour lutter de manière significative contre la violence sexuelle sur le campus, s’adresse aux établissements d’enseignement et aux autorités.
Les violences à caractère sexuel sont présentes en proportions alarmantes sur nos campus
, indique le document.
Pour mettre fin à ces actes, il est important de s’attaquer aux structures sociales qui perpétuent cette violence et d’arrêter de voir celles-ci comme un aspect inévitable de l’expérience étudiante
, poursuit le document élaboré par des dirigeants étudiants de plus de 20 universités, collèges, cégeps et diverses organisations nationales, représentant plus de 1,2 million d'étudiants.
Le plan suggère notamment des actions préventives. Ainsi, le groupe appelle les établissements d'enseignement [à] créer et mettre en œuvre des plans d’éducation bien financés, qui prennent en compte toute la population des campus.
Le gouvernement fédéral devrait pour sa part établir une norme nationale qui définit comment prévenir et combattre les violences sexuelles sur les campus
.
Le regroupement demande aussi au fédéral d'inscrire la lutte contre la violence à caractère sexuel sur les campus dans le plan d’action national sur la violence fondée sur le genre.
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La mise en place de comités consultatifs réclamée
Les étudiants appellent les gouvernements provinciaux et territoriaux à plus d’actions en créant des comités consultatifs sur la violence à caractère sexuel sur les campus avec une représentation étudiante rémunérée.
« Notre activisme et notre plaidoyer ont amené la violence sexuelle sur les campus au premier plan des conversations nationales et nos voix restent essentielles au projet de démantèlement des systèmes qui produisent la violence basée sur le genre. »
Le plan d’action des étudiants insiste aussi sur l'équité procédurale lors des traitements de plaintes.
Le droit à l'équité est rarement reconnu à la partie plaignante
, souligne le document.
Le groupe propose aussi aux établissements d'enseignement d’offrir des accommodements scolaires aux personnes touchées par les violences à caractère sexuel.
Ces accommodements peuvent aller de l'assouplissement du calendrier de remise des travaux à l’accès gratuit au tutorat.
Les étudiants estiment que leur plan d’action devrait être mis en exécution rapidement.
Nous avons besoin que les établissements postsecondaires et les gouvernements mettent en œuvre ces appels à l'action dès maintenant pour lutter contre l'épidémie de violence sexuelle sur les campus
, indique Ziyana Kotadia.
Selon Samy-Jane Tremblay, présidente de l’Union étudiante du Québec, les étudiants vont continuer à faire beaucoup d’actions à travers le pays.
« On est en relation avec le ministère de l'Enseignement supérieur, puis c’est certain qu’avec les élections qui s'en viennent au Québec, on va faire des rencontres avec des candidats pour mettre de l’avant nos demandes de prévention de lutte et de prévention des violences sexuelles dans les campus. »
L’étudiante déclare que les violences sexuelles sur les campus se commettent de manière inquiétante.
À l’Université Western à London, en Ontario, les signalements d’agressions sexuelles ont plus que doublé au cours de l'année scolaire 2021-2022, a révélé en juin un rapport remis au conseil d'administration de l'établissement.
L'automne dernier, des étudiantes et étudiants de cette université avaient manifesté pour protester contre le climat d'insécurité après plusieurs plaintes et allégations d'agressions sexuelles survenues sur le campus