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Plus facile pour les infirmières du N.-B. de passer l’examen du Québec plutôt que le NCLEX

L'entente permettra de faciliter le processus d'entrée dans la profession pour les infirmières francophones.

Des étudiants en sciences infirmières prennent des notes dans une classe.

Les étudiants et étudiantes en sciences infirmières auront maintenant le choix de passer l'examen du Québec ou le NCLEX.

Photo : Getty Images / Hero Images

Radio-Canada

Les futures infirmières du Nouveau-Brunswick pourront bientôt passer l’examen québécois d’accès à la profession, plutôt que le controversé examen NCLEX, sans que cela ne nécessite de gymnastique administrative. Le gouvernement provincial annonce la conclusion d’une entente en ce sens. Cette option leur sera offerte dès cet automne.

Jusqu’ici, les étudiantes néo-brunswickoises pouvaient théoriquement passer l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), mais elles devaient ensuite faire des démarches administratives pour le faire reconnaître dans leur province avant de pouvoir travailler.

Désormais, les deux examens seront considérés comme équivalents et les diplômées pourront compléter un processus d'immatriculation simplifié au Nouveau-Brunswick.

Les futures infirmières devront toutefois se déplacer au Québec pour passer l'examen.

Il y a eu une entente avec l'Association des infirmières du Nouveau-Brunswick et celle du Québec. C’était important de trouver une solution, surtout pour nos étudiantes au Nouveau-Brunswick, surtout celles de l’Université de Moncton, pour qu’elles aient accès à un examen francophone, a confié le ministre et député de Moncton-Est, Daniel Allain, qui a agit comme facilitateur dans ce dossier.

Le ministre néo-brunswickois Daniel Allain, en entrevue.

Le ministre néo-brunswickois Daniel Allain, en entrevue.

Photo : Radio-Canada

Nous assurer que tous les diplômés en sciences infirmières ont un accès direct en vue de devenir pleinement immatriculés est un outil de plus pour nous aider alors que nous concentrons nos efforts sur le recrutement et le maintien en poste des professionnels de la santé de notre province, ajoute pour sa part le ministre de la Santé Bruce Fitch.

Des ressources pour se préparer

Par ailleurs, l'Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick, en collaboration avec l'Université de Moncton, a ajouté des ressources sur son site web à l'intention des personnes qui souhaitent étudier en vue de l'examen du Québec.

Des renseignements sur le processus pour passer l'examen seront aussi ajoutés sur le site web de l'association.

Suzanne Harrison, la directrice de l’École de science infirmière, à Moncton, croit que le processus d’application et de reconnaissance des compétences des infirmières sera amélioré.

Pour mieux comprendre :

L’examen NCLEX est l’examen d’entrée à la profession d’infirmière au Nouveau-Brunswick, comme dans la plupart des provinces canadiennes.

Il est contesté depuis plusieurs années et des étudiantes et organismes estiment qu’il défavorise les candidates francophones.

Ces dernières années, de futures infirmières néo-brunswickoises, qui ont échoué au NCLEX à plusieurs reprises, se sont tournées vers le Québec où elles réussissent plus facilement.

Une des explications avancées pour les difficultés associées à l’examen NCLEX est qu’il existe davantage de matériel préparatoire en anglais.

Un bon premier pas, mais il y reste des obstacles

Malgré cette bonne nouvelle, je désire toutefois qu’on continu à trouver des moyens pour réduire les iniquités auxquelles font face les diplômées et diplômés francophones de l’Université de Moncton, notamment par l’offre d’un examen d’immatriculation francophone dans la province et, si possible, l’offre d’un examen canadien reflétant la pratique pancanadienne, a déclaré Suzanne Harrison mercredi dans un courriel à Radio-Canada.

Elle croit aussi qu’il faudrait envisager de rembourser les futures infirmières pour le déplacement au Québec. Pour les gens du sud-est, souligne-t-elle, c’est un voyage d’au moins sept heures.

Véronique Landry, vice-présidente du Groupe d'infirmières et infirmier francophones du Nouveau-Brunswick, se réjouit de ce «premier pas » pris par le gouvernement.

Véronique Landry, vice-présidente du Groupe d'infirmières et infirmier francophones du Nouveau-Brunswick, se réjouit de ce «premier pas » pris par le gouvernement.

Photo : Radio-Canada

C'est une annonce positive, lance Véronique Landry, vice-présidente du Groupe d'infirmières et infirmier francophones du Nouveau-Brunswick. Mais il faut poursuivre le travail pour trouver des solutions permanentes.

Elle souligne notamment qu'il y a encore des questions sur les frais de déplacement pour les étudiantes qui choisiront de se rendre au Québec.

C'est un obstacle, mais aujourd'hui on peut se réjouir, c'est une annonce positive. Et ça fait du bien après des années de travail de voir une solution qui se pointe à l'horizon, affirme Véronique Landry.

On cherchait au moins un pansement, dit la SANB

Ce qu’on recherchait depuis plusieurs années, c’est au moins un pansement, a rappelé mercredi Alexandre Cédric Doucet, le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB).

Il existe une solution permanente, dit-il : l’examen canadien du baccalauréat en sciences infirmières (ECBSI), créé par l’Association canadienne des écoles de sciences infirmières. Un examen bilingue avec des documents préparatoires bilingues, précise M. Doucet.

Au moins pour l'instant, maintenant, on a quelque chose qui vient faire le pont entre les deux, a-t-il mentionné.

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Alexandre Cédric Doucet, en entrevue.

Le président de la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Alexandre Cédric Doucet.

Photo : Radio-Canada

La SANB et la Fédération des étudiantes et étudiants du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) sont toujours en cour face à l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB), car ils estiment que l’examen NCLEX ne respecte pas les droits linguistiques des francophones.

Est-ce qu'on est devant une situation où il y a une égalité réelle entre les deux communautés linguistiques officielles? Je pense que la réponse est non. Est-ce que la communauté anglophone, qui est majoritaire, doit se rendre dans une autre province pour faire un examen pour accéder à la profession?, a déclaré Alexandre Cédric Doucet, mercredi. C'est seulement la communauté acadienne et francophone qui doit faire ça.

Encore des enjeux, selon l'opposition

Le porte-parole de l’opposition officielle pour la santé, le député libéral Jean-Claude D'Amours, demande aussi au gouvernement d'adopter un examen bilingue pour ses futures infirmières.

C'est un pas dans la bonne direction, mais il y a encore des enjeux : la question de la proximité, la question du déplacement, croit Jean-Claude d'Amours.

Un homme dans un bureau.

Le député libéral Jean-Claude D'Amours.

Photo : Radio-Canada

Il y aura fallu trois ministre de la Santé distincts au sein du gouvernement conservateur avant d'être en mesure d'avoir une reconnaissance qu'il devait y avoir une solution, ajoute-il. J'espère que ce n'est pas juste une image que le gouvernement veut se donner et qu'il y aura du concret et du sérieux.

Pour Kevin Arseneau, député du Parti vert pour Kent-Nord, c'est un développement qui s'était fait attendre. Il se dit heureux que l'option de passer l'examen québécois soit enfin offerte aux étudiantes et étudiants du Nouveau-Brunswick, mais ne lance pas de fleurs au gouvernement.

« On n'applaudit pas un train qui arrive en retard. »

— Une citation de  Kevin Arseneau, député de Kent-Nord
Kevin Arseneau.

Le député vert de Kent-Nord, Kevin Arseneau.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Ce serait encore mieux, ajoute-t-il, si le test du Québec pouvait être passé au Nouveau-Brunswick, afin d'éviter de longs déplacements.

Un examen écrit en français, écrit en anglais, disponible à la grandeur du pays, ce serait d'abord et avant tout l'option à privilégier , affirme Kevin Arseneau.

Dans un courriel à Radio-Canada, l'AIINB a déclaré travailler avec le gouvernement pour aider les personnes nouvellement diplômées à satisfaire aux exigences d’immatriculation.

L’examen NCLEX-RN est offert au Nouveau-Brunswick et nos diplômés en sciences infirmières sont encouragés à le passer, a écrit une porte-parole de l'association, Jennifer Whitehead.

Avec des informations de Nicolas Steinbach

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