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Flambée tarifaire de l’énergie au Royaume-Uni, en pleine crise du coût de la vie

Un homme tient une facture.

Les tarifs réglementés de l'énergie vont augmenter de 80 % dès le mois d'octobre, selon le régulateur Ofgem.

Photo : iStock

Agence France-Presse

Les tarifs réglementés de l'énergie vont augmenter de 80 % à partir d'octobre au Royaume-Uni et les factures de gaz et d'électricité pourraient augmenter encore « considérablement » l'an prochain en pleine crise du coût de la vie.

Le plafond de tarification autorisé va passer de 1971 livres (3024,45 $) par an par foyer moyen à 3549 livres (5 445,16 $) à partir d'octobre, a indiqué vendredi le régulateur Ofgem.

Relance post-pandémique et guerre en Ukraine

La hausse reflète l'envolée des cours mondiaux de gros du gaz depuis les déconfinements post-pandémie, et poussés à des niveaux record par les limitations de l'approvisionnement russe en gaz à destination de l'Europe depuis le début de la guerre en Ukraine, argumente l'Ofgem.

Les cours du gaz ont approché ces derniers jours leurs records historiques atteints au début de l'offensive russe en Ukraine et l'Ofgem avertit que les prix pourraient empirer considérablement en 2023.

Le plafond tarifaire étant calculé d'après la moyenne des cours de gros du gaz sur les mois précédents, les experts s'attendent à ce qu'il soit relevé à plus de 4000 livres (6136,38 $) en janvier et jusqu'à 6000 livres (9 204,58 $) au printemps.

Tenter d'éviter un choc dramatique

L'Ofgem, le patronat, fournisseurs et associations appellent à une action gouvernementale immédiate pour éviter un choc dramatique pour les ménages modestes, déjà confrontés à une inflation à plus de 10 %, la plus forte des pays du G7, tandis que l'économie britannique flirte avec la récession.

D'après l'Université de York, près des deux tiers des ménages britanniques sont menacés de pauvreté énergétique dès l'an prochain.

On observe une situation de très grand stress chez nos clients, souligne Philippe Commaret, directeur commercial d'EDF pour le Royaume-Uni, interrogé par l'AFP.

Il ajoute que certains ménages prennent des mesures désespérées et dangereuses pour eux, comme renoncer à se chauffer ou débrancher leur réfrigérateur.

Tout le monde va avoir du mal

Avec de nombreux foyers précaires dépendant de compteurs rechargeables, nous sommes partis pour voir des milliers [de foyers] avec des interruptions subites d'électricité, dénonce le centre de réflexion Resolution Foundation.

Diane Skidmore, retraitée de 72 ans qui vit dans un logement social du sud de Londres avec 600 livres (919,90 $) par mois, a vu en un peu plus d'un an sa facture mensuelle passer de 25 à 45 livres (de 38 $ à 69 $). Elle vient de recevoir une lettre de son fournisseur lui demandant de prévoir de prochains débits de 70 livres (107,37 $).

Tout le monde va avoir du mal, affirme-t-elle à l'AFP, disant son intention de recourir aux pulls et aux couvertures pour minimiser sa consommation.

Elle s'inquiète pour ses voisins dont le compteur fonctionne aux prépaiements : ils se retrouvent toujours en dette, et du coup, ils ne paient pas leur loyer sinon l'électricité et le gaz sont coupés.

Aide promise par un gouvernement sur le départ

Le ministre de l'Économie Nadhim Zahawi a promis que l'aide arrive, avec 400 livres [613,52 $] de rabais sur les factures d'énergie pour tous, 650 livres pour les ménages vulnérables et 300 livres pour les retraités.

Le premier ministre conservateur Boris Johnson, sur le départ, a laissé ce dossier politiquement sensible au prochain chef de gouvernement, dont le nom sera dévoilé le 5 septembre.

La favorite pour le remplacer, la très thatchérienne Liz Truss, privilégiait jusque-là les baisses d'impôts plus que les aides directes, qu'elle qualifie de pansements.

Vendredi, elle a semblé assouplir sa position, dans une tribune au Daily Mail, affirmant que si elle entre à Downing Street, elle prendra des mesures d'aides immédiates, mais s'attaquera aussi aux racines du problème.

Il est temps que le gouvernement arrête de protéger les bénéfices des géants pétroliers et commence à protéger les gens, s'est impatienté sur Sky News le directeur de l'association de lutte contre la pauvreté énergétique NEA.

L'ONG écologiste Greenpeace demande de son côté de remettre les économies d'énergie au cœur de la politique gouvernementale, notamment l'isolation des logements déplorable au Royaume-Uni, et de turbocharger l'investissement dans les renouvelables devenus moins chers que le gaz.

Le mouvement Don't Pay – Ne payez pas – affichait 115 657 membres qui se sont engagés à ne plus payer leurs factures d'électricité à partir d'octobre si elles ne sont pas ramenées à un niveau abordable, et à condition d'avoir 1 million de signataires.

L'organisation, qui appelle à manifester vendredi devant le bureau d'Ofgem, a installé une banderole sur le pont devant le parlement, où on lit : Que personne n'ait froid ou faim cet hiver. Engagez-vous à faire la grève des factures, selon une photo publiée sur Twitter.

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