Arsenic dans l’air : des organismes lancent un appel à la mobilisation

Laurie Paquin, du RÉPAT, Nicole Desgagnés, du comité ARET, Émilie Robert, de Mères au front de Rouyn-Noranda, et Johanne Alarie, de La planète s'invite au Parlement A-T.
Photo : Radio-Canada / Tanya Neveu
Plusieurs organisations citoyennes de l'Abitibi-Témiscamingue lancent un appel à la mobilisation pour réclamer l'atteinte, pour la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda, de la norme provinciale de 3 nanogrammes d'arsenic par mètre cube d'air d'ici 5 ans.
Le collectif organise une mobilisation le 23 septembre prochain, date qui coïncide avec la Journée de grève pour le climat.
Les organismes dénoncent le plan déposé la semaine dernière par Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne, et l'exigence des 15 ng/m3 d'ici 5 ans du gouvernement du Québec au sujet des émissions de métaux dans l'air à Rouyn-Noranda.
« On fait un appel de grande mobilisation. C'est une grande marche d'abord et il y a encore des trucs à attacher à l'événement », mentionne Johanne Alarie, du collectif La planète s'invite au Parlement Abitibi-Témiscamingue.
« On appelle les gens de Rouyn-Noranda, de la région et même du Québec à venir nous rejoindre le 23 septembre devant l'école Notre-Dame de protection, dans le quartier Notre-Dame, le quartier le plus touché par la pollution de l'air de la Fonderie Horne. »
Le comité ARET des rejets et émissions toxiques fait également partie de cette mobilisation. Le regroupement de citoyens travaille depuis 3 ans et demi pour que la norme de 3 nanogrammes par mètre cube d'air soit respectée par la fonderie.
La co-porte-parole du comité ARET, Nicole Desgagnés, estime qu'il y a urgence d'agir.
« Contrairement à ce qui est véhiculé, ce n'est pas 15 [nanogrammes] dans 5 ans qui a été la vision de la santé publique, c'est 15 demain matin à peu près. C'est ce qu'on est prêts à faire comme compromis. C'est l'ouverture qu'on a faite, mais on sait qu'il ne faut pas que ça dure longtemps. Si c'est plus que ça, c'est sûr qu'il va y avoir d'autres mesures pour protéger les enfants et les femmes enceintes du quartier. C'est impossible de laisser la situation comme ça », affirme Mme Desgagnés.
Des employés de la fonderie au conseil municipal
D'autre part, des employés de la Fonderie Horne se sont adressés aux membres du conseil municipal de Rouyn-Noranda, lundi soir. Ils souhaitaient rappeler que l'entreprise est fort importante pour l'économie de la ville et de la région.
L'un des employés, Jonathan Tremblay, a pris la parole en soulignant que les membres des familles de certains travailleurs de l'entreprise se font intimider par d'autres citoyens depuis quelques semaines.
Il a voulu lancer un appel à la patience dans ce dossier.
Quand on dit qu’on veut que la modernisation de l’usine soit faite pour hier, essayez voir de vous trouver quelqu’un qui va juste vous faire une galerie devant votre porte d’entrée, ça va aller à l’été prochain. Faut trouver la main-d'œuvre, faut faire venir les matériaux. Oui, la fonderie a eu un gros laisser-aller dans le temps. Ils [ses dirigeants] ont présenté leur plan, faut peut-être donner la chance au coureur
, soutient M. Tremblay.
Fracture sociale préoccupante
La mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, avait d'ailleurs ouvert la séance du conseil municipal en mentionnant être inquiète de constater la division qui s'installe au sein de la population.
« En plus d’être inquiets pour la santé de nos citoyens, nous sommes préoccupés par la fracture sociale qui est en train de se produire dans notre belle ville. Une division qui, selon nous, ne peut nous mener nulle part », a exprimé Mme Dallaire.
- Avec la participation de Jean-Marc Belzile