Les policiers sont de moins en moins nombreux à Montréal, selon leur syndicat

La Fraternité des policiers juge que le nombre de policiers au sein du SPVM a reculé, malgré l'annonce de la mairesse.
Photo : Radio-Canada / Jean-Claude Taliana
Démissions, départs à la retraite... Les policiers seraient de moins en moins nombreux à travailler sur l'île de Montréal, qui doit faire face à un problème grandissant de violence armée.
Dans une lettre adressée à la mairesse Valérie Plante, le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal l'accuse de fermer les yeux sur les problèmes de rétention des policiers dans les rangs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Selon le chef syndical, le nombre de policiers dans la métropole est passé de 4410 à 4338 au cours des 10 derniers mois.
L’on constate donc que plutôt qu’ajouter 250 policiers comme le commandaient la situation et votre engagement, vous en avez, au net, retiré 72 des rangs
, dénonce Yves Francoeur.
La création de nouvelles unités pour contrer les problèmes de criminalité à Montréal n'a fait que vider davantage les postes de quartier déjà à court de ressources policières, toujours selon la lettre consultée par Radio-Canada.
Yves Francoeur affirme que cette missive est la quatrième qu'il envoie à l'administration Plante pour décrier le problème de rétention dans les rangs policiers.

En plus des départs à la retraite, le président du syndicat des policiers de Montréal, Yves Francoeur, déplore que 40 policiers aient remis leur démission au SPVM depuis le début de 2022.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Nous n’avons reçu qu’une réponse éludant la question et qui parlait d’embauches sans considérer le nombre de départs. À quoi bon se vanter de procéder à des embauches si, depuis votre réélection, ces embauches sont inférieures au nombre de départs?
, écrit le président du syndicat des policiers.
Face à la diminution manifeste des effectifs de patrouille, nos membres s'étonnent de vous entendre affirmer que le SPVM a suffisamment de moyens, alors que les policiers et policières sont ensevelis de temps supplémentaire obligatoire dont ils ne veulent plus.
La mairesse répond
En conseil municipal cet après-midi, le chef de l'Opposition officiel Aref Salem, a rapidement interpellé la mairesse de Montréal sur le contenu de la lettre de la Fraternité des policiers et policières.
Quand il est question des chiffres en ce qui concernent l'embauche de policiers et policière, c'est important de rappeler que différentes voix qui s'élèvent sur cette question
, a d'abord nuancé Valérie Plante, la mairesse de Montréal.
J'aimerais rappeler à l'Opposition qu'en juin dernier, la chef intérimaire Sophie Roy et son adjointe, Mme Anne Chamandy, en Commission sur la Sécurité publique, ont affirmé qu'il y avait les effectifs (policiers) nécessaires
, a-t-elle ajoutée.
C'est important de rappeler que notre objectif est d'embaucher 250 policiers d'ici la fin de l'année. Et en date d'aujourd'hui, c'est 229 policiers qui ont été engagés.

La mairesse de Montréal affirme que le nombre de policiers est suffisant selon ses discussions avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Photo: Radio-Canada / Ivanoh Demers Sur la photo: (Gauche à droite) La directrice par intérim du SPVM, Mme Sophie Roy, la mairesse de la Ville de Montréal, Mme Valérie Plante Le 29 Juin 2022 2022/06/29
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
La mairesse a également fait valoir que son rôle comme administration municipale était de trouver « l'équilibre » entre les revendications syndicales des policiers et les besoins exprimés par le Service de police de la Ville de Montréal.