Faciliter l’accueil des préposés aux bénéficiaires recrutés à l’étranger

Originaire de la Tunisie, Najwa Essid travaille comme préposée aux bénéficiaires dans un établissement du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Photo : Radio-Canada
À l’instar de nombreux employeurs aux prises avec la pénurie de main-d'œuvre, le CIUSSS de la Capitale-Nationale doit se tourner vers l’étranger afin de pourvoir une partie de ses postes vacants, en particulier ceux de préposés aux bénéficiaires. Si dénicher de bons candidats prêts à immigrer au Québec s’avère primordial, mettre tout en œuvre pour faciliter leur accueil et favoriser leur intégration l’est tout autant.
Le CIUSSS
a commencé à mener des opérations de recrutement à l’étranger en juin 2019, principalement pour embaucher des préposés aux bénéficiaires. Pour des raisons liées à la langue de travail, l’organisation a concentré ses efforts dans les pays francophones, dont le Maroc et la Tunisie, d’où viennent la majorité des candidats recrutés.On a de la difficulté à combler nos besoins de main-d'œuvre. Donc, on a vu une belle opportunité d'aller sur la scène internationale. C'est des gens qui sont formés, disponibles et qualifiés pour faire ce travail-là
, explique en entrevue à Radio-Canada Éric Lavoie, chef de service aux ressources humaines du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
120 candidats
Jusqu’ici, près de 70 employés recrutés à l’étranger ont intégré les milieux de soins du CIUSSS
. Des démarches entreprises pour faire venir au Québec une cinquantaine de travailleurs supplémentaires sont toujours en cours, pour un total de 120 candidats.Conscient des multiples défis qui attendent les personnes embauchées à l’international, le CIUSSS
travaille en étroite collaboration avec ses partenaires, dont Reloc Québec et Québec International, pour s’assurer qu’elles seront accompagnées tout au long du processus.Pour la personne qui arrive au Québec, qu'on embauche, ça demande toujours de l'accueil, de l'intégration. Ces gens-là ont la particularité de changer de pays. C'est un grand changement pour eux. [Il y a] des démarches administratives. Donc nous, on a mis autour de ces gens-là toute une trajectoire et des partenaires
, mentionne M. Lavoie.
À écouter :
- Entrevue d'Anne-Sophie Soetaert, infirmière d'origine belge, sur l'intégration des travailleurs de la santé formés à l'étranger à l'émission Panorama
- Entrevue de Louise Boivin, professeure à l'UQO , sur les conditions de travail des préposés aux bénéficiaires migrants à l'émission Sur le vif
L’accompagnement ne se limite pas à la recherche d’un logement ou d’une école pour les enfants ni à l’ouverture d’un compte bancaire. Il s’étend également à la sphère professionnelle, pour tenir compte des différences dans l’administration des soins au Québec et à l’étranger.
Formations
On les prépare beaucoup pendant le processus. On ne les rentre pas comme ça non plus sur les unités. On leur donne quand même des formations avant de pouvoir les intégrer
, précise le chef de service aux ressources humaines du CIUSSS .
« C'est d'être là pour eux, d’être présents, de les accompagner, de toujours leur faire sentir aussi qu'il y a quelqu'un pour répondre à leurs questions. Ça, c'est quand même important. »
Originaire de la Tunisie, où elle exerçait la profession d’infirmière, Najwa Essid fait partie des 46 préposés aux bénéficiaires recrutés à l'étranger par le CIUSSS
qui sont arrivés à Québec au cours de l’été.J'ai choisi [d’immigrer au] Québec pour [relever] un nouveau défi professionnel et pour améliorer ma vie et celle de ma famille
, confie Mme Essid.
Elle affirme que l’accueil qu’elle a reçu depuis son arrivée l’aide à surmonter les difficultés liées au fait de se retrouver du jour au lendemain dans un nouveau pays.
Ça [s’est] bien passé. Je suis très contente. Vraiment, j'ai eu droit à un excellent accueil des responsables et du personnel du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Même ici, à l’hôpital Jeffery Hale [où je travaille], le personnel m’a beaucoup aidée à diminuer le stress
, raconte Najwa Essid.
Nouveauté
La préposée aux bénéficiaires se dit emballée par sa nouvelle profession, qui l’amène à travailler majoritairement auprès d’une clientèle aînée.
« J'aime beaucoup ce travail de préposée aux bénéficiaires parce que c'est un métier humanitaire. J’aime les personnes âgées, j'aime beaucoup travailler avec elles. C'est une nouveauté pour moi. »
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Celle dont le français n’est pas la langue maternelle n’exclut pas de suivre un cours de francisation, même si elle commence à se familiariser avec l’accent québécois.
Il y a une différence entre le français parlé en Tunisie et celui parlé au Québec. Il y a beaucoup de mots qui sont différents. Au début, je ne comprenais pas tous les mots, mais pour le moment, ça va
, dit en riant Najwa Essid.
Elle espère maintenant faire venir au pays, le plus rapidement possible, ses deux filles et son mari, restés en Tunisie.
Avec des informations de Pascale Lacombe et d'Alexane Drolet