La Société canadienne du sang envisage des dons de plasma rémunérés

Au Canada, le nombre de personnes qui donnent régulièrement du sang a chuté de 31 000 pendant la pandémie de COVID-19, selon la Société canadienne du sang.
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La Société canadienne du sang indique être en pourparlers avec des entreprises qui paient les donneurs de plasma, car elle est aux prises avec une diminution des dons.
L'agence de collecte de sang a publié vendredi une déclaration disant qu'elle a entamé des discussions avec les gouvernements et les fabricants de produits plasmatiques afin de trouver une solution pour arriver à une autosuffisance en plasma d'un minimum de 50 % le plus vite possible
.
La Société canadienne du sang a déjà averti que le fait de laisser les entreprises échanger de l'argent contre du plasma – une pratique interdite en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec – pourrait détourner les donneurs du don volontaire.
À l'heure actuelle, l'essentiel de l'approvisionnement de l'organisme provient de l'étranger, notamment d'organisations qui rémunèrent les donneurs.
À la recherche de solutions
Plus tôt cette semaine, l'agence a lancé un appel pour que les donneurs prennent rendez-vous et s'y rendent. Elle a dit noter que les collectes ont diminué depuis le 1er juillet malgré un besoin constant de plasma pour les transfusions en chirurgie, pour les patients atteints d'un cancer et pour les victimes d'accidents.
Le plasma est nécessaire à la fabrication des immunoglobulines, dont ont besoin un grand nombre de patients, notamment ceux qui souffrent d'un déficit immunitaire.
L'organisation affirme que le nombre de personnes qui donnent du sang a régulièrement chuté de 31 000 pendant la pandémie de COVID-19, ce qui l'a laissée avec la plus petite base de donneurs en une décennie.
L'agence a ouvert cinq nouveaux centres de dons de plasma au cours des dernières années. Six autres sont prévus d'ici 2024 dans le but d'obtenir 25 % de son approvisionnement auprès de donneurs canadiens.
Mais cela ne suffira pas et nous devons envisager d'autres moyens d'atteindre notre objectif
, indique la Société canadienne du sang dans sa déclaration.
Travailler avec des partenaires privés peut constituer un moyen d'atteindre le seuil de 50 %.
Rendez-vous non honorés
Les options envisagées devront toutes inclure des moyens de contrôle qui permettront de s'assurer, d'une part, que le plasma recueilli au Canada sera exclusivement utilisé pour fabriquer des immunoglobulines destinées aux patients canadiens et, d'autre part, qu'il n'y aura aucune répercussion, à court et à long terme, sur le réseau de collectes de la Société canadienne du sang
, précise l'agence.
Lundi, elle a annoncé qu'elle ne disposait que de quatre jours d'approvisionnement pour le groupe sanguin O+ et de cinq jours d'approvisionnement pour les groupes sanguins O- et B-.
Le type O est le plus couramment utilisé dans les transfusions pour les traumatismes et pour les chirurgies d'urgence, car n'importe qui peut recevoir ses globules rouges. Le groupe sanguin O+ est également très demandé en raison de sa compatibilité avec tout autre globule rouge positif.
La porte-parole Delphine Denis souligne que les exigences continues en matière de maladie et d'isolement liées à la COVID-19, les problèmes météorologiques liés à la chaleur ainsi que le retour des activités prépandémiques et des voyages d'été, qui font en sorte que de nombreuses personnes ont moins de temps pour faire un don, sont tous des facteurs qui contribuent à la pénurie.
Il y a actuellement des plages horaires pour 57 000 rendez-vous qui doivent être remplies avant la fin du mois d'août à l'échelle du Canada, indique l'agence.