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Des vélos électriques prêtés à des centaines de personnes au Québec

Un homme est assis sur un vélo à assistance électrique.

Le coût d'un vélo à assistance électrique est élevé et des usagers souhaiteraient obtenir de l'aide financière des employeurs ou du gouvernement.

Photo : Shutterstock

Depuis avril dernier, l'organisme Équiterre prête une cinquantaine de vélos à assistance électrique à des travailleurs dans huit régions du Québec pour leur permettre de faire l'essai de ce mode de transport pendant une période de deux à quatre semaines.

Michaël Mantha, qui travaille chez Hydro-Québec à Montréal, a saisi l'occasion. Dès le lendemain matin, j'ai commencé avec le vélo. En un mois, j'ai fait plus de 200 kilomètres.

L'objectif du programme Vélovolt consiste d'abord à inciter les automobilistes à envisager un mode de transport alternatif. On souhaite que les gens réfléchissent à leur manière de se déplacer, explique Agnès Rakoto, chargée de projet chez Équiterre.

Le vélo à assistance électrique [VAE] peut vraiment aider à se sortir de la dépendance à l'auto, poursuit-elle. Que les gens se disent que ce n'est pas si compliqué que ça de remplacer [le moyen de transport qu'ils utilisent sur] certains trajets.

Jusqu'ici, près de 200 participants ont pu faire l'essai d'un vélo à assistance électrique grâce au programme Vélovolt, qui se poursuivra en 2023. Équiterre compte joindre jusqu'à 1300 personnes d'ici la fin de l'an prochain.

Le VAE de plus en plus populaire

Le vélo à assistance électrique est de plus en plus présent dans nos rues. Selon Vélo-Québec, ce type de bicyclette a représenté le quart des ventes de vélos pour adultes en 2020. Aujourd'hui, le VAE représenterait presque la moitié des ventes de vélos pour adultes, estime le président-directeur général de Vélo-Québec, Jean-François Rheault.

Principalement parce que ça rend les déplacements à vélo plus faciles. Ça nous permet d'aller plus loin en fournissant moins d'effort et ça fait disparaître la topographie, donc les côtes, explique-t-il.

Cependant, l'utilisation de ce mode de transport relativement récent est encore assez peu documentée. C'est pourquoi l'initiative Vélovolt vise également à recueillir des informations auprès des participants. Chaque vélo est équipé d'un traceur qui va collecter toutes les données de déplacement, indique Agnès Rakoto. De plus, chaque participant doit répondre à un questionnaire avant et après l'expérience pour qu'on puisse connaître ses perceptions, ses appréhensions et ses impressions.

Toutes ces données seront analysées par les chercheurs de la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal. ''Quand as-tu utilisé le vélo, pour quels trajets, combien de temps ça t'a pris, avec quel itinéraire?... Est-ce que ton itinéraire a changé entre le début de l'aventure et la fin parce que tu te sentais plus à l'aise?'' Tout cela, ce sont des choses que la Chaire va pouvoir voir explique Agnès Rakoto.

La réalité de huit régions du Québec, dont Montréal, Sherbrooke, l'Outaouais, la Capitale-Nationale et Saguenay, sera elle aussi prise en compte. La réalité du Saguenay n'est pas la même que sur l'île de Montréal, selon Mme Rakoto. Il faut la connaître et l'étudier pour pouvoir mettre en place les bons leviers, les bons incitatifs.

L'objectif est d'ailleurs de proposer une solution dans des régions où on a un maillage de transport en commun moins dense que dans les grandes villes, précise-t-elle.

Coût prohibitif

Si son expérience a convaincu Michaël Mantha de se mettre au vélo pour aller travailler, ce ne sera pas en VAE, puisque le coût d'achat d'un tel vélo, qui s'élève à environ 4000 $, est trop élevé pour lui.

Les gens qui achètent une voiture électrique ont droit à une ristourne du gouvernement, fait remarquer M. Mantha. Peut-être que quelque chose pourrait être organisé par les employeurs ou par le ministère [des Transports], croit-il.

Les subventions pour l'achat de VAE, qui existent aux États-Unis et dans d'autres provinces, sont extrêmement populaires, indique Jean-François Rheault, de Vélo-Québec.

À Laval, par exemple, les fonds du programme de subventions ont été rapidement écoulés et la Ville ne prévoit pas reconduire cette mesure l'an prochain. Si on veut que le vélo à assistance électrique se déploie, c'est une bonne idée de le soutenir financièrement, soit avec une subvention, soit avec un congé de taxe, croit M. Rheault.

Hydro-Québec n'offre pas d'aide financière à son personnel pour acquérir des vélos à assistance électrique, mais la société d'État s'assure de fournir des lieux d'entreposage sécuritaires pour les vélos, explique Joannie Roy.

En revanche, de nombreux membres du personnel de la société d'État ont droit à un stationnement gratuit. On est très conscients que la gratuité va inciter à l'utilisation de l'auto pour se rendre au travail, reconnaît Joannie Roy. Des changements à ce chapitre sont envisageables, mais ça fait partie des acquis, explique-t-elle. C'est un très gros travail d'aller changer les mentalités pour inciter les gens à utiliser un moyen de transport alternatif et à cesser d'utiliser leur auto en solo.

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