Un ancien enseignant de Mount Cashel aurait abusé de mineurs en C.-B. jusqu’en 2009

Le tristement célèbre orphelinat de Mount Cashel, à Terre-Neuve, démoli en 1992 (archives)
Photo : Radio-Canada
Un jeune homme de la Colombie-Britannique allègue que Joseph Burke, un ancien Frère des écoles chrétiennes condamné en premier lieu pour avoir abusé de garçons dans un orphelinat de Terre-Neuve au début des années 1970, l'a agressé sexuellement à de nombreuses reprises de 2007 à 2009.
L'homme, dont l'identité n'est pas dévoilée dans les documents judiciaires, dit que Joseph Burke était son professeur au Vancouver College, une école privée tenue par les Frères des écoles chrétiennes à Vancouver.
Dans sa déclaration, le plaignant dit avoir subi des agressions sexuelles en huitième et en neuvième année. Ces agressions se seraient déroulées dans la classe de Joseph Burke.
J'ai lutté contre les effets de cet abus toute ma vie d'adulte. [...] Bien que je sois déterminé à ce que ces événements ne définissent pas qui je suis ou comment je vis ma vie, ma réalité est que ces événements ont endommagé ma santé mentale [et] ont eu une incidence sur ma capacité à apprendre, étudier et travailler.
Joseph Burke n'a pas répondu aux allégations énoncées dans les documents judiciaires, qui font partie d'un recours collectif proposé contre plusieurs parties, dont Joseph Burke lui-même.
Aucune des allégations n'a encore été prouvée en cour.
La plainte vise le Vancouver College; le St. Thomas More Collegiate, à Burnaby; la corporation de l'archevêque catholique romain de Vancouver (l'archidiocèse de Vancouver); et plusieurs Frères chrétiens qui ont été écartés du tristement célèbre orphelinat Mount Cashel à Saint-Jean, à T.-N.-L., dans les années 1970.
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Un recours collectif ou des plaintes individuelles
Le recours collectif proposé commencera par une audience de certification qui devrait durer sept jours à compter de lundi. Un juge décidera ensuite si le recours collectif peut avoir lieu ou si les allégations doivent être divisées en poursuites distinctes, ce qu’aimerait le Vancouver College.
Le cadre procédural utilisé pour les recours collectifs n'est pas le processus préférable pour traiter les réclamations
, déclare l'école sur son site web. Le Vancouver College publiera une mise à jour une fois que la décision sera connue et que les prochaines étapes auront été déterminées.
La plainte allègue que la corporation archiépiscopale et les écoles devaient savoir que six Frères chrétiens ont été accusés et, dans certains cas, reconnus coupables d'agressions commises contre des garçons à Saint-Jean, avant d'être envoyés dans la région de Vancouver.
Lorsque le scandale de Mount Cashel a éclaté, en 1989, tous les hommes nommés dans la plainte la plus récente enseignaient au Vancouver College ou à St. Thomas More. Cela comprenait Joseph Burke, Edward English, Edward French, Douglas Kenny, David Burton et Kevin Short.
Ces six hommes ont été reconnus coupables de crimes historiques à Mount Cashel, mais dans le cas de Joseph Burke, les condamnations pour attentat à la pudeur ont finalement été annulées par la Cour suprême du Canada en 1996 en raison d'incohérences dans les témoignages.
Absolution inconditionnelle pour Joseph Burke
La condamnation pour agression physique est restée, mais Joseph Burke a obtenu une absolution inconditionnelle d'un juge de Terre-Neuve-et-Labrador après que ses autres condamnations eurent été annulées. Cela a eu pour conséquence que l'infraction n'est restée au casier judiciaire de Joseph Burke que pendant un an. Quelque temps après, il a été réembauché par le Vancouver College.
L'homme derrière la plainte au Vancouver College demande des comptes pour le mal qui [lui a] été fait en tant que garçon
. Il veut comprendre comment Joseph Burke a été autorisé à reprendre un poste d'enseignant dans cet établissement après avoir été condamné pour une infraction criminelle pour ses actions à Mount Cashel.
Des documents obtenus par CBC News montrent que Joseph Burke a été suspendu avec salaire par le Vancouver College en 2013 pour avoir gardé en détention une classe de huitième année après l'école et lui avoir ordonné de s'agenouiller sur le sol, les mains en l'air, pendant trois ou quatre minutes d'affilée.
Il a pris sa retraite peu de temps après avoir été suspendu. Sa licence d'enseignement a finalement été révoquée pour non-paiement des frais.
Une plainte contre l'archidiocèse de Saint-Jean abandonnée
Dans cinq déclarations sous serment, des hommes disent avoir été maltraités dans les deux écoles de la Colombie-Britannique entre 1976 et 2009. Ils parlent d’allégations d'agressions sexuelles et physiques commises par des enseignants de l'école. Un homme a décrit une atmosphère où les abus contre les garçons étaient tolérés et attendus, parmi un personnel rempli d'hommes venant de Mount Cashel.
Dans une déclaration publiée sur son site Internet, le Vancouver College indique que la sécurité et le bien-être de [ses] étudiants sont [sa] priorité numéro un
et qu'il prend cette responsabilité et la confiance qui [lui] est accordée très au sérieux
. L’établissement ajoute qu'il a mis en place un ensemble complet de politiques, de protocoles, de processus de sélection et de procédures pour faire de l’école un environnement sûr
.
À un moment donné, la plainte a également nommé l'archidiocèse de Saint-Jean, qui a été tenu responsable, en 2021, des abus survenus à Mount Cashel, alléguant que l'Église de Terre-Neuve devrait également assumer la responsabilité d’avoir envoyé les agresseurs en Colombie-Britannique.
Cette partie de la poursuite a toutefois été suspendue, car l'archidiocèse de Saint-Jean est en faillite et vend actuellement les propriétés de l'église pour payer les victimes de Mount Cashel.
D’après les informations de Ryan Cooke