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Étudier la réponse aux changements climatiques du Népal… à Sainte-Flavie

Des monticules de roches sont aménagés sur la rive du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Flavie.

Le nouveau parc riverain de Sainte-Flavie est l'objet d'une étude de la chercheuse Rosetta Elkin.

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Guilbault

La professeure Rosetta Elkin, de l’Institut Pratt à New York, s’intéresse aux communautés qui font le choix de s’adapter aux changements climatiques. Ses travaux l’ont fait voyager au Népal, en Alaska, au Chili… et à Sainte-Flavie, où elle collabore à l’élaboration d’un nouveau parc riverain.

Mme Elkin est directrice du programme de maîtrise en architecture de paysage au Pratt Institute depuis juin 2022 et planche sur l’écriture de Landscapes of Retreat, un livre qui s’intéresse à cinq lieux qui doivent s’adapter à des catastrophes naturelles.

De la fonte du pergélisol en Alaska à l’utilisation de la forêt pour résister aux tsunamis au Japon, Rosetta Elkin veut susciter de l’optimisme en ce qui a trait à l’adaptation [aux changements climatiques].

L’un des cinq lieux étudiés est situé sur la rive du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Flavie.

J’ai été très inspirée par Sainte-Flavie parce que la communauté est petite et tissée serré. Ils ont compris, après les grandes marées de décembre 2010, que reconstruire ne ferait que les remettre encore une fois en danger, raconte Mme Elkin, rencontrée dans le nouveau parc riverain qu’elle aide à élaborer avec la collaboration des Jardins de Métis.

Rosetta Elkin souriant devant la rive du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Flavie.

Rosetta Elkin est la directrice du programme de maîtrise en architecture de paysage du Pratt Institute de New York.

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Guilbault

« Ce qui différencie Sainte-Flavie des autres sites que j’étudie, c’est qu’ils font quelque chose ici plutôt que de juste en parler! »

— Une citation de  Rosetta Elkin, directrice du programme de maîtrise en architecture de paysage au Pratt Institute

Ce parc sert de terrain d’étude pour Rosetta Elkin et ses étudiants, qui testent de nouvelles manières de vivre en harmonie avec un environnement changeant.

Lors de l'une de ses nombreuses visites au Jardin de Métis, Mme Elkin a discuté avec le maire de Sainte-Flavie, Jean-François Fortin, du déménagement des maisons riveraines.

[Jean-François Fortin] était très passionné par ces relocalisations et lors de nos discussions, j’ai simplement demandé : "Que va-t-il se passer avec les terres qui seront laissées derrière?" C’est à ce moment-là que le déclic s’est produit, raconte la chercheuse.

C’est un projet-laboratoire, confirme le maire de Sainte-Flavie, qui a donné carte blanche à la chercheuse pour aménager le terrain laissé vacant au bord de la route 132. Ça nous permet de prendre un peu de recul sur les approches plus traditionnelles.

Le nouveau parc est élaboré comme l’estran en devenir, indique Rosetta Elkin. Il est aménagé avec des herbes aquatiques et des roches riveraines qui pourront un jour être submergées.

Nous nous sommes beaucoup inspirés de l’estran du fleuve Saint-Laurent qui est déjà très large et qui possède plusieurs microorganismes, explique Mme Elkin. Et l’estran bouge beaucoup et gruge le territoire aménagé.

Des monticules de roches aménagés sur la rive du fleuve avec une table de pique-nique sous un ciel nuageux.

Le parc est composé de monticules de roches qui pourront être déplacés par les marées.

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Le but est de refaire ce qui a été partiellement défait pour permettre la construction de maisons sur le bord du fleuve. Symbole de ce retour de la nature : les Jardins de Métis se sont assurés que les pierres qui sont remises sur le site du parc sont semblables à celles qui avaient été excavées des années auparavant.

Cette intégration de la nature ne se veut pas nécessairement en opposition avec la construction de murs pour bloquer l’avancement des vagues, mais constitue plutôt un outil complémentaire.

Ce n’est pas un aveu d’échec des murs riverains, c’est qu’on comprend maintenant mieux leurs limites, précise Rosetta Elkin. Et au final, on ne pourrait pas construire un mur côtier tout autour de la Gaspésie!

Adaptation et démocratisation de la rive

Autrefois un terrain privé, le nouveau parc riverain se veut aussi un moyen de démocratiser l’accès au fleuve, selon la chercheuse.

Nous ne cherchons pas à retirer les humains de la nature, c’est plutôt l’inverse : ce sera un lieu public, nous voulons que les gens viennent ici, résume Mme Elkin. C’est un projet pour récupérer des espaces privés sur la rive et les rendre publics.

De son côté, Jean-François Fortin croit que ce projet-laboratoire à Sainte-Flavie pourra inspirer des municipalités plus grandes à mieux aménager leur rive.

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