Les États-Unis et l’Europe peuvent échapper à la récession, dit un responsable de la Fed

Le taux directeur de la Banque du Canada est passé à 1,5 % en juillet.
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Les États-Unis et l'Union européenne peuvent échapper à la récession tout en ramenant l'inflation à un niveau acceptable, a estimé mardi un responsable de la Banque centrale américaine (Fed), qui juge qu'un « atterrissage en douceur » est réalisable dans ces deux économies.
Un atterrissage en douceur est possible aux États-Unis et dans l'Union européenne
, a indiqué le président de la Fed de Saint Louis, James Bullard, lors d'un discours à l'Université de New York.
Il faut pour cela que le changement
de politique monétaire soit correctement exécuté
, c'est-à-dire le passage d'une politique accommodante pendant la pandémie à une politique plus ferme face à l'inflation.
Un élément clé pour cela, a-t-il souligné, réside dans les anticipations d'inflation.
En effet, si les marchés et consommateurs s'attendent à ce que les prix restent sur leur trajectoire ascendante, ils vont agir en conséquence. Les magasins vont continuer à augmenter leurs prix, les consommateurs vont se dépêcher d'acheter avant que les prix ne grimpent encore, les salariés vont demander des salaires plus élevés, etc.
L'inflation actuelle aux États-Unis et dans la zone euro est proche des niveaux (à deux chiffres) des années 1970
, a dit James Bullard.
La lutte contre l'inflation, à l'époque, a coûté cher
à l'économie américaine, avec plusieurs périodes de récession. Cela est dû, selon le responsable, au fait qu'elle n'était pas crédible au départ
, car peu faisaient confiance à la Fed pour réduire l'inflation après l'avoir laissée monter pendant une décennie
.
Par conséquent, le président de la Fed de l'époque, Paul Volcker, devait gagner en crédibilité
en tapant fort.
La Fed et la BCE ont une crédibilité considérable par rapport à leurs homologues des années 1970
, a ajouté le président de la Fed de Saint Louis.
L'inflation a été plus forte au deuxième trimestre que ce à quoi je m'attendais
, par conséquent nous allons devoir aller un peu plus haut que prévu
, a-t-il également déclaré, a rapporté la chaîne CNBC.
Les taux directeurs de la Fed, qui donnent le ton aux banques commerciales aux États-Unis et qui sont situés entre 2,25 et 2,50 %, devront être relevés jusqu'à 3,75 %-4 % d'ici la fin de l'année, a ainsi anticipé James Bullard.
L'inflation a atteint aux États-Unis 9,1 % sur un an en juin, un record depuis 1981. Dans la zone euro aussi, elle a été propulsée à un nouveau record en juillet, à 8,9 % sur un an.