Prix des métaux : le boom ralentit, mais cela n’ébranle pas la confiance des minières

Le prix de certaines matières premières a rapidement chuté après avoir atteint des sommets en mars (archives).
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau
Lorsque le prix des métaux et minéraux a connu un boom au printemps dernier, plusieurs analystes ont prédit l’arrivée d’une nouvelle ère de prospérité pour l’industrie minière, propulsée par la transition énergétique. Or, quelques mois plus tard, l'industrie connaît un ralentissement.
La hausse des taux d’intérêt et une baisse de la demande mondiale ont provoqué la chute du prix de certains métaux, comme le nickel et le cuivre.
La situation plonge les minières dans une situation difficile. Doivent-elles investir dans de nouveaux projets à long terme, en vue de répondre à la demande croissante pour ces produits? Ou doivent-elles tenter de minimiser les coûts de production actuels, afin de surmonter les difficultés liées l’inflation et à la menace d’une récession?
Il faut être optimiste pour survivre dans cette industrie
, affirme Chris Hodgson, président de l’Association minière de l’Ontario. Plusieurs affirmaient que c’était le début d’un supercycle en mars, mais on ne peut pas réellement prédire ce qui se passera dans le marché.
Réduire les coûts malgré les pressions inflationnistes
First Quantum Minerals, une des plus grandes minières canadiennes, a déclaré un bénéfice net de 629 millions de dollars au deuxième trimestre de 2022.
Malgré ce profit, le PDGle climat économique actuel est difficile en raison de l’inflation et d'une demande mondiale moins forte pour le cuivre, le nickel et l’or
.
L’entreprise entend minimiser les risques et réduire ses coûts dans les mois à venir. Nous avons surmonté plusieurs obstacles au cours des dernières années, et nous relèverons ce nouveau défi
, ajoute M. Pascall.
Même son de cloche du côté de la minière Vale, l’entreprise au cœur de la vitalité économique du Grand Sudbury, en Ontario.
L'entreprise e a déclaré un bénéfice net de 5,25 milliards de dollars dans son deuxième trimestre, soit 840 millions de moins que lors du trimestre précédent, en raison de la baisse des prix du nickel et du cuivre au mois de juillet
, indique Vale dans un rapport publié jeudi soir.
À ce profit moins élevé s'ajoutent des coûts de production plus importants, surtout en ce qui a trait au transport.
Malgré cette turbulence, la minière brésilienne entend offrir une somme de trois milliards de dollars à ses actionnaires l’automne prochain.
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Selon M. Hodgson, la meilleure façon de gérer les risques est de baisser les coûts de production. Il y aura toujours une demande pour le nickel et le cuivre, surtout dans les prochaines décennies.
« Nos minières ont l’habitude de s'ajuster aux soubresauts cycliques de l’industrie, et elles gardent espoir de pouvoir faire un profit à long terme. »
Il admet qu’il est difficile de réaliser des économies dans un contexte d’inflation, mais l’objectif est d’être meilleur que les concurrents et de produire à un coût inférieur à la moyenne
, malgré la hausse des coûts d’intrants essentiels, comme le diesel.
Le supercycle ne fait que commencer
Pour des entrepreneurs comme Terry MacDonald, PDGCopper Lake Resources, une compagnie d'exploration minière qui cherche des gisements de cuivre dans la région de Thunder Bay, l’industrie minière a entamé un supercycle malgré ce dernier ralentissement.
deSi le prix du cuivre a chuté dernièrement, c'est en raison de facteurs externes, comme les restrictions en Chine et le spectre d’une récession, et non de la valeur du cuivre en soi
, croit-il. À long terme, cet entrepreneur mise sur la transition énergétique.
Dans trois à cinq ans, quand l’économie prendra un virage vert, il y aura une pénurie de cuivre. La demande mondiale va largement dépasser l’offre.
En attendant que les prix repartent à la hausse, Copper Lake Resources continue d’étudier les caractéristiques géologiques du sol du Nord-Ouest de l’Ontario, dans l’espoir de pouvoir exploiter de nouvelles mines.
Après tout, Terry MacDonald est un optimiste : L’industrie minière entre à peine dans une ère de prospérité
, affirme-t-il.